Chapitre 27

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   La bibliothèque n'avait pas résisté longtemps. À croire que, malgré sa composition en bois ancien, elle avait été faite pour être régulièrement déplacée.

    Derrière, il n'y avait ni porte ni compartiment secret. Juste... un tunnel. Un long couloir sombre à l'odeur humide qui semblait presque sans fin.

   - Ma batterie est à plat, affirma Jonathan. Est-ce que quelqu'un peut me passer son portable?

   Sans hésiter, Mathias lui tendit son smartphone. On aurait presque pu penser qu'il aurait tout fait pour ne pas y aller... D'ailleurs qui voulait y aller à part Jonathan?

   - Attends, dit Alexandre. Je viens avec toi. Et on aura besoin de se défendre...

   Au cas où ce qu'avait dit Capucine était vrai, pensa Chloé sans pour autant compléter la phrase à voix haute. En effet, c'était bien ça qu'il redoutaient tous.

   Il y avait effectivement une pièce secrète. Cela rendait tout à fait plausible les propos de Capucine. Mais ça impliquait également qu'une personne armée jusqu'aux dents pouvait les attendre à l'autre bout du tunnel.

   - J'ai une bombe lacrymogène, avoua Charles.

   - Quoi? s'indigna Estelle. Tu te balades avec de genre de trucs sur toi?

   - Depuis que ma petite sœur a été enlevée par un taré capable de créer ça, oui.

   - Ça peut être utile, approuva Yohan pour couper court à un éventuel nouveau débat.

   - Oui mais c'est tellement sombre, il nous faut une véritable arme au cas où on se fait attaquer, souligna Alexandre.

   - Et la boîte qu'on a trouvée dans l'armoire? proposa Lydia. Les bords ne sont pas arrondis et elle est assez lourde malgré sa taille.

   - Ça fera l'affaire, répondit Jonathan en se saisissant du petit objet.

   Les deux jeunes hommes s'engouffrèrent sans trop s'attarder dans le petit tunnel étroit, sous les yeux à la fois admiratifs et effrayés de leurs camarades. Ils avaient peut-être trouvé le tueur, ou du moins son complice, et cette simple possibilité faisait battre leurs cœurs un peu plus vite, un peu plus fort. Ils espéraient mais ils redoutaient tout autant.

   Lydia profita de cette phase de calme pour reprendre ses observations. Elle n'avait pas eu le temps de scruter les réactions de tout le monde mais elle avait déjà tiré quelques conclusions.

   Chloé était innocente, il n'y avait aucun doute possible. Marina n'avait pas l'air menaçante... mais ça ne voulait rien dire. Elle trouvait Yohan gentil, le genre de garçon avec qui elle aurait pu débattre tout en rigolant pendant des heures en soirée.

   Cependant, elle avait peur de lui faire trop confiance trop vite. Après tout, c'était bien lui qui avait compris comment sortir de l'antre des cafards. C'était pareil pour Jonathan, bien qu'elle se soit sentie moins proche de lui.

   Ensuite, il y avait Alexandre. Protecteur, rassurant et même troublant... Il avait en quelques sortes hérité du rôle de chef voire de pilier du groupe. Tout le monde le suivait et tout le monde lui avait accordé une certaine confiance... Se pouvait-il qu'il les mène dans un piège bien plus grand que tout ce qu'ils pouvaient imaginer?

   Sur cette dernière pensée, elle croisa le regard d'Alexandre. Les yeux bleus du jeune homme, froids comme un iceberg, la fixèrent comme s'il venait de lire dans ses pensées. Le sang de Lydia se glaça à cette simple éventualité et elle se sentit trembler comme si la température de la pièce avait chuté en un rien de temps.

   Mais il détourna ses iris glaciales vers les autres. Jonathan et lui étaient revenus, accompagnés non pas d'un tueur en série mais d'une simple peinture à l'huile.

   Une toile qui représentait une jeune femme qui lui était familiaire malgré ses habits datant de quelques siècles antérieures. Elle l'avait déjà vue quelque part...

   - Alice, articula doucement Chloé qui semblait avoir vu un fantôme.

   Oui, c'était ça. Alice Lambert. Elle avait disparu le même soir que Léo. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à la femme peinte sur la toile. Enfin, dans ses souvenirs Alice était blonde et non brune...

   - Quoi?

   - Elle a disparu en même temps que Léna, et Léo, répondit Charles.

   - C'est pas tout, intervint Jonathan.

   Il retourna la toile, laissant aux autres l'occasion de découvrir un message écrit avec la même peinture rouge écarlate que celui de l'entrée. À cette simple constatation, la gorge de Lydia se noua un peu plus. Malgré tout, elle lut quand-même les quelques mots:

   Quand les lumières s'éteignent,
   Quand l'eau atteint son apogée,
   Les cauchemars se dépeignent,
   Et viendra le nouvel Égée.

     À suivre...

- A votre avis, que veut dire le poème?

- #teamjumelles ou #teamgénies?

  

Halloween Game 2: Énigmes [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant