Chapitre 38

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   - On doit trouver un code à quatre lettres, constata Jonathan en examinant le cadenas.

   - La nuit, proposa Lydia.

   Jonathan commença à composer le code.

   - Ça doit être ça, dit-il avant d'enclencher la troisième lettre.

   - C'était beaucoup trop facile, se méfia Estelle.

   Alors que Jonathan enclenchait la quatrième et dernière lettre, un cliquetis se fit entendre derrière eux. Les dix adolescents se retournèrent tous en même temps, sans pour autant savoir ce qu'ils craignaient.

   Jonathan essaya de soulever le couvercle de la grande malle seul mais il était trop lourd pour lui.

   - Mathias, tu m'aides?

   - Euh... Oui, balbutia le jeune qui n'avait visiblement pas l'air rassuré.

   Tous les deux se placèrent chacun d'un côté du coffre et en soulevèrent le lourd couvercle de toutes leurs forces, permettant aux autres d'entrevoir son contenu.

   - Oh mon Dieu, s'étrangla Capucine, sans que, ni Jonathan ni Mathias, ne puissent voir ce qui l'effrayait tant.

   - Courez! cria Alexandre.

   Les dix adolescents se précipitèrent vers la sortie de la pièce mais la porte semblait se refermer toute seule. Chloé comprit alors qu'il s'agissait du cliquetis qu'ils avaient entendus précédemment.

   Ça avait été un piège depuis le début. Une fois de plus, une fois de trop même, on les avait manipulés.

   Jonathan suivit les autres sans pour autant comprendre ce qu'il se passait. Une partie d'entre-eux était déjà dans le couloir mais la porte continuait de se refermer sur elle-même lentement.

   Dans sa course, il tourna sa tête une seconde vers le coffre. Juste derrière lui, Mathias le rattrapait presque mais une ligne verte et fluide se rapprochait dangereusement de lui. Un serpent. Le cerveau de Jonathan lui disait de faire demi-tour mais ses pieds semblaient n'en faire qu'à leur tête et l'amener vers la porte.

   Devant lui, Alexandre franchit la porte. Il ne restait donc plus que Mathias et lui dans la pièce. La porte serait bientôt fermée. Il aurait à peine la place de passer.

   Tandis qu'à l'extérieur il pouvait entendre les autres essayer de retenir le mécanisme, ses chances de passer se réduisaient de plus en plus.

   Il arriva au niveau de la porte tenta sa chance, probablement son unique possibilité de survivre.

   Quelques secondes plus tard, sans savoir comment, il était dans le couloir, essayant désespérément de reprendre son souffle. Il y était arrivé.

   - Tout le monde est là? demanda Chloé.

   - M... Mathias, articula Jonathan encore essoufflé.

   - Il est...

   - Merde!

   Aussitôt, Alexandre et Estelle se précipitèrent vers la porte et essayèrent de l'enfoncer de toutes leurs forces. Charles, Malia et Jonathan les rejoignèrent mais rien n'y changeait, la porte ne bougeait pas d'un pouce.

   Ils renoncèrent et réfléchirent à un moyen de faire sauter la serrure quand un cri strident retentit de l'autre côté de la porte. Tous se figèrent sans exception. Les hurlements continuaient et ils ne savaient pas quoi faire.

   Ils se sentaient impuissants face à ce tueur qui venait de prendre trois vies sous leurs nez sans qu'ils n'aient pu l'en empêcher. Estelle sentait une force invisible exploser en elle. Alexandre avait envie de casser le mur de ses propres poings. Charles, de son côté, se demandait si Mathias avait un frère ou une soeur, quelqu'un qui aurait à subir la même souffrance que lui.

   Il fallut quelques instants au petit groupe pour reprendre ses esprits. Le cri s'était éteint mais le silence se poursuivait.

   Ce n'est qu'au bout de ce qui leur parut une éternité qu'ils sortirent de leur état de statues pour reprendre leur chemin sans pour autant pouvoir oublier les visages d'Abel et Sofia mais aussi le cri de Mathias qui les hantait.

   Ils se retrouvèrent bientôt au sommet du grand escalier menant au rez-de-chaussée dont les marches semblaient désormais symboliser un pas de plus vers l'enfer, une foulée de plus vers leur propre mort.

   Alexandre, Estelle et Capucine s'engagèrent les premiers, suivis de Marina et Malia. Charles était quelques pas derrière, s'efforçant d'attendre Chloé et Lydia qui aidaient Yohan à descendre les escaliers.

   Alors qu'Alexandre et Estelle étaient déjà à la moitié des marches, Chloé, Lydia et Yohan, quant à eux, ne faisaient qu'entamer la descente, surveillant nerveusement de temps à autres le couloir du premier étage derrière eux. Ils craignaient que quelque chose ne vienne les surprendre. Un tueur fou, un serpent ou, pourquoi pas, le fantôme de ce pauvre Mathias qu'ils avaient forcé à pénétrer dans la dernière pièce qu'ils avaient visité, le lieu de sa mort.

   Mais rien ne surgit. Le calme total. Ils commençaient à se méfier du calme. Leur hôte leur avait appris à maintes reprises en quelques heures qu'il précédait toujours le cauchemar.

   À cette simple idée, leurs gorges devenaient étroites, comme lentement étranglées par un lien invisible. Leurs estomacs se serraient comme à la vue d'un énième cadavre.

   Et puis, leur vue disparut soudainement. Ils ne voyaient plus rien. Mais ça, ce n'était pas l'angoisse, c'était le prochain cauchemar qui débutait. Ils étaient plongés dans le noir.

   Charles s'attendit à entendre une musique sordide avant que la lumière ne se rallume pour leur permettre de constater absence de l'un des leurs, mais rien ne se produit. Seuls quelques cris, respirations bruyantes et pas se firent entendre.

   Mais la lumière ne revint pas avec le silence. Plus personne ne répondait à ses appels. Il était seul, dans le noir.

     À suivre...

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- #teamjumelles ou #teamgénies?

Halloween Game 2: Énigmes [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant