Charles ne bougeait plus. Il n'osait plus faire le moindre mouvement. Il avait tourné la lampe torche qu'il tenait dans ses mains dans tous les sens, sans succès.
Il entendit des chuchotements un peu plus loin, vers le bas de l'escalier mais, avec l'obscurité, il lui était impossible d'en identifier l'auteur.
Il commença à paniquer, trembla comme une feuille. Allait-il finir comme sa petite soeur? Allait-on le jeter à travers les escaliers et le laisser succomber à ses blessures dans une lente agonie comme ça avait été sûrement le cas pour Léna?
Soudain, trois lumières s'allumèrent en face de lui, l'aveuglant pendant quelques secondes. Les faisceaux lumineux firent le tour de l'escalier, lui permettant d'en voir les propriétaires.
Alexandre, Estelle, Marina. Ses muscles se relachèrent et son coeur se calma. Après quelques secondes, Alexandre brisa le silence:
- Tout le monde va bien?
- Ça a l'air, répondit Chloé.
- Bon, on se resserre et on répartit les lampes, ordonna Estelle. Il est hors de question qu'on se sépare à nouveau.
Sans rechigner, le reste du groupe s'exécuta. Ils avancèrent aussi discrètement que prudemment dans le hall du grand manoir. Au grand dam de certains, les portes étaient toujours bien fermées. Au réconfort d'autres, ni serpents, ni cadavres ne semblaient avoir été laissés sur le vieux carrelage froid et hostile.
Pourtant, c'était autre chose qui inquiétait Charles: tout était calme, beaucoup trop calme. Pas de bruit, pas de mouvement, rien qui puisse les terrifier.
Si on considérait que la tempête était proportionnée au calme qui la précédait, la prochaine serait terrible, horrible, la pire de la soirée. Et ils n'étaient pas prêts. Pas plus qu'ils ne l'avaient été pour les pièges précédents.
Charles le savait: tout doucement, ils s'aventuraient dans la longue et impitoyable gueule du loup. Bientôt, l'animal refermerait ses crocs sur eux, les écrasant dans un bain de sang sans précédent. Et ça, ils ne pourraient l'éviter. L'épée de Damocles ne tiendrait pas longtemps au-dessus de leurs têtes et ils y passeraient tous, un à un.
Charles sentit quelque chose frôler son épaule. Il se tourna immédiatement et vit Capucine fixer quelque chose au loin dans l'obscurité. Mais il n'y avait rien. Elle aussi craignait la prochaine tempête.
- Ok, les photos sont là, affirma Alexandre.
Marina les prit et les montra une à une aux autres.
- Attendez, s'exclama Jonathan en voyant la photo du corps sans vie de Léna dans les escaliers.
- Quoi?
- Les escaliers, ils brillent beaucoup trop.
- C'est peut-être juste la luminosité, supposa Marina.
- Non, la rambarde ne brille pas autant. Il y a quelque chose. De l'huile peut-être... On ne l'a pas poussée, on l'a piégée, déclara Jonathan.
- Donc il y avait quelqu'un d'autre qui a mis l'huile sans qu'elle le sache, en déduit Alexandre.
- C'est l'escalier entre le premier et le deuxième étages, intervint Chloé.
- On doit voir qui a été tué au deuxième étage, proposa Charles.
- Attendez, il y a une photo d'un autre corps dans le même escalier, dit Malia.
- C'est peut-être une année différente, suggéra Capucine. Peut-être qu'ils le font tous les ans...
- Non, répondit Lydia. C'est Connor, il y avait sa grande soeur à la cérémonie.
- Ils ont dû tomber en même temps.
- Non, Estelle, regarde, Ils sont assez éloignés pour être sur des photos différentes et puis, s'ils étaient tombés ensembles, puisque l'escalier n'est pas grands, l'un d'entre-eux aurait pu s'accrocher à la rambarde...
- C'est pas bête, avoua Alexandre.
- Bon alors, si les tueurs finissent par réunir les derniers au deuxième étage qui est le plus petit étage de la maison, c'est qu'ils ne sont pas nombreux, conclut Jonathan.
- Et qu'ils ont très confiance en eux, ajouta Lydia. Il y a au moins trois personnes qui ont été tuées en haut si on compte Léo...
- Ils ont dû prendre confiance en eux au fil des années. Je crois qu'ils ont réussi à provoquer des disputes pour séparer le groupe, imagina Alexandre.
- Donc, on a affaire à des manipulateurs, dit Marina.
Charles ne rajouta rien mais il savait parfaitement ce que leurs déductions voulaient dire. Il y avait au moins deux tueurs: un qui préparait tout en coulisse et un autre qui s'occupait de manipuler leurs proies. Et le deuxième était sûrement parmi eux au moment-même.
- On devrait peut-être chercher le tableau électrique pour rallumer la lumière, maintenant, proposa Yohan.
- Bonne idée. Les lampes ne tiendront pas longtemps et il faut qu'on garde de la batterie sur nos portables pour appeler les secours quand on sera sortis d'ici.
- C'était quoi ça? demanda Chloé, soudainement paniquée.
- Quoi?
- Le bruit, vous ne l'entendez pas?
Lydia et Charles balayèrent la pièce de leurs lampes torches. Quelque chose bougeait sur le parquet.
- Un serpent, chuchota Capucine.
- C'est la chaleur dégagée par les lampes qui l'attire, déclara Alexandre.
- Il fait qu'on parte, vite, ordonna Malia.
- Non, s'opposa Charles.
Mais c'était déjà trop tard. Bientôt, il ne restait que lui, Alexandre et Estelle.
À suivre...
- Que pensez-vous de ce chapitre?
- Les génies vont-ils démasquer Marina et Mélissa?
- #teamjumelles ou #teamgénies?
Puisque je suis en vacances (ou plutôt vacances-révisions avant mes 3 derniers examens), je publierai un chapitre chaque soir!
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Halloween Game 2: Énigmes [Non Corrigé]
Mystery / ThrillerIls sont 12. 12 adolescents conviés au jeu le plus mortel qui soit. 12 comme les 12 coups de minuit, heure à laquelle les meurtres débuteront. 12 comme les orphelins tués 240 ans plus tôt par Lucie Lecompte, ancienne propriétaire de la maison. Trouv...