Chapitre 45

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   Chloé tira un peu plus fort sur le grand bâton de bois. La sueur perlait son front et elle peinait à respirer. Elle était à bout, mais elle ne lâcherait pas. Il en était hors de question.

   Derrière elle, Lydia reprenait toujours sa respiration. Toutes les deux se relayaient depuis de longs instants pour tenter de faire céder les barbelés.

   Quant à Yohan... Elles l'avaient empêché d'essayer. Elles étaient conscientes qu'il avait une quantité d'eau trop importante dans les poumons et qu'il fallait l'emmener dans un hôpital au plus vite.

   Enfin, vite, c'était beaucoup demander. Les filles redoublaient d'effort à chaque fois qu'elles se relayaient mais les barbelés ne semblaient pas vouloir céder.

   Chloé arracha finalement l'avant-dernier fil qui barrait l'ouverture de la fenêtre.

   - Je termine, dit Lydia.

   - Non, c'est bon.

   - Tu es à bout, insista-t-elle.

   En guise d'aveux, Chloé se retourna et tendit le grand et épais bâton de bois à Lydia. Lorsque celle-ci s'en saisit, Chloé se laissa tomber au sol et regarda Yohan. Il ne disait rien mais elle voyait bien qu'il avait parfois du mal à respirer.

   Lydia tira de toutes ses forces sur le barbelé. Elle le fit encore et encore, jusqu'à ce que le dernier fil cède.

   - On l'a fait! se réjouit-elle.

   Chloé aida Yohan à se relever tandis que Lydia ouvrit la fenêtre. Heureusement, ils étaient au rez-de-chaussée et n'avaient donc qu'à franchir le seuil de la fenêtre sans se soucier de la hauteur sous leurs pieds.

   Lydia le fit la première. Elle posa ses pieds dans le gazon humide et sentit une légère brise passer dans ses cheveux. Ils étaient dehors. Ils étaient libres, ils l'avaient fait.

   Chloé et Yohan ne tardèrent à en faire de même. Tous les trois avaient bien pensé ne jamais pouvoir sortir de cette maison, ce qui ne rendait leur liberté que plus précieuse.

   - On doit appeler les secours maintenant, rappela Chloé.

   Les trois adolescents fouillèrent dans leurs poches. Chloé et Lydia sortirent immédiatement leurs téléphones portables mais Yohan ne trouva pas le sien.

   - Ils ne pouvaient pas te laisser ton téléphone, supposa Lydia. Ça t'aurait sûrement électrocuté dans l'eau et ça aurait gâché leurs plans... Mais on en a quand-même deux donc tout va bien, ok?

   - Ok, répondit-il en baissant les yeux au sol.

   - J'ai pas de réseau, déclara Chloé.

   - Moi non plus, confirma Lydia.

   - Ils ont dû mettre des brouilleurs de réseau, en déduit Yohan.

   - On doit bouger, affirma Chloé.

   - On ne peut pas passer par le portail, dit Yohan. Si les portes se sont refermées automatiquement sur nous tout à l'heure, c'est qu'ils doivent avoir des caméras, dont une sur la porte d'entrée...

   - On est derrière la maison, réfléchit Lydia.

   - Il n'y a que des arbres devant nous, signala Chloé. Ça ne devrait pas nous aider pour trouver du réseau.

   - Mais la clôture ne fait peut-être pas tout le tour de la propriété...

   - Bonne idée, approuva Yohan. Au moins, on sera à couvert si on nous cherche.

   Yohan appuya sur le bouton off de la lampe torche et ils avancèrent tous les trois vers les grands arbres dont les branches dansaient majestueusement au rythme du vent glacial de cette soirée d'automne. Par précaution, Chloé et Lydia n'utilisèrent que les lumières des écrans de leurs smartphones pour ne pas se faire repérer.

   - Il y a une route derrière les arbres.

   Yohan ralluma la lampe torche. Lydia avait raison.

   - Mais on a toujours pas de réseau, compléta Chloé. Même l'appel au 112 ne passe pas...

   - Il y aura peut-être plus de réseau près de la route, supposa Lydia. Ou d'autres habitations...

   - Qui ne seraient pas abandonnées ou pleines de psychopathes, poursuivit Yohan.

    Lydia lui adressa un sourire complice. Elle avait presque envie de rire à cette tentative d'humour désespérée mais la situation était tout sauf drôle.

   Bientôt, ils arrivèrent au bord de la route. Cependant, il n'y avait rien d'autre aux alentours. Pas de maison et encore moins de village. Juste un horizon de grands arbres dansant tous au rythme du vent.

   - Ça capte toujours pas, se désespéra Lydia.

   - Attends, dit Chloé. Je crois qu'il y a une barre sur la route. Alors que Chloé s'apprêtait à composer le numéro des secours, deux phares perçèrent l'horizon à toute vitesse, se précipitant vers les trois adolescents et les aveuglèrent au passage. Ils n'auraient pas le temps de quitter la route.

     À suivre...

- Chloé, Lydia et Yohan vont-ils s'en sortir?

- #teamgénies ou #teamjumelles?

Halloween Game 2: Énigmes [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant