Halloween Game 2: Énigmes [Non Corrigé]

Chapitre 30

   Fabien frappa le volant de sa Clio de toutes ses forces, arrachant un cri strident au klaxon.

   - Putain!

   Autour de lui, l'avenue Grammont était inondée de véhicules immobiles et plongée dans la sombre nuit du trente-et-un octobre. Il n'avait pas avancé d'un centimètre depuis au moins deux bonnes minutes.

   Tours n'avait jamais été aussi embouteillée. Était-ce le cinéma du centre-ville qui proposait une soirée spéciale? Le fast food place Jean Jaurès qui proposait une promotion à toute personnes venant déguisée? Ou bien la parade organisée via les réseaux sociaux?

   Il reprit son portable. Le commissariat mettait tous ses appels en attente. Sartre, l'inspecteur qui était censé enquêter sur la disparition de Romain ne décrochait pas sur le numéro personnel qu'il lui avait laissé.

   Il essaya alors une nouvelle fois de charger le lien vers le site internet. Rien. L'annonce pour la soirée d'énigmes avait disparu. C'était comme si elle n'avait jamais existée.

   C'était foutu. Il ne pouvait rien faire. Il n'avait pas noté l'adresse et, par-dessus tout, la seule personne qui pouvait potentiellement l'aider était injoignable.

   Il laissa alors sa tête s'écraser de tout son poids sur son volant, produisant un énième bruit de klaxon dans la grande avenue. Il n'y croyait plus. Chloé, Lydia, Charles, Marina et sa sœur Mélissa avaient disparu et ils ne seraient jamais retrouvés.

   Quelqu'un tapota sur sa vitre avant droite. Surpris, il leva la tête, s'attendant à voire Sartre ou Blanc, le bras droit de l'inspecteur. Mais, à la place, il bondit de terreur.

   Un clown au sourire bien trop grand et bien trop malsain pour vivre dans un cirque lui faisait signe de vouloir rentrer dans son véhicule.

   Fabien s'accrocha à son volant de toutes ses forces. Mais ça ne le protégerait pas. Le clown terrifiant faisait mine d'ouvrir la portière. Juste à temps, il verrouilla la voiture de l'intérieur.

   Et, d'un seul coup, une masse sombre emporta le clown hors de sa vue. Il souffla et remercia intérieurement son sauveur inconnu.

   Quand il fut rassuré et sur le point d'avancer sur les quelques centimètres de route qui s'étaient dégagés devant lui, on tapa à nouveau sur sa vitre avant, celle de gauche cette fois-ci. Il se prépara à avoir une seconde crise cardiaque avant de réaliser que ce n'était pas un clown menaçant, cette fois.

   Fabien enleva la sécurité pour le laisser entrer dans le véhicule et le jeune homme aux yeux bleus perçants dans la nuit si sombre et si pleine de terreur s'introduisit aussitôt dans l'habitacle.

   - Qu'est-ce tu fais là? lui demanda-t-il, toujours un peu surpris par sa présence.

   - J'allais voir Sartre, révéla Théo. Et toi, je croyais que tu ne voudrais plus sortir le jour d'Halloween...

   - J'allais le voir aussi, avoua Fabien. J'ai reçu un message, il y a quelques jours. Je croyais que c'était juste une blague, mais...

   - Je sais peut-être qui a fait ça, lâcha Théo.

   - Quoi?

   - Les disparus d'Halloween. Après qu'on se soit croisait au cimetière, je...

   Fabien se souvenait parfaitement de ce jour. Alors qu'il assistait à la cérémonie rendant hommage à Romain et aux autres, il n'avait pu détacher son regard du jeune homme aux yeux larmoyant quelques mètres plus loin.

   Théo n'avait pas de proche disparu un soir d'Halloween, c'était bien pire que cela. Le cauchemar que Fabien avait depuis un an, celui de retrouver le corps de Romain, s'était réalisé pour lui. On avait retrouvé sa petite-amie dans les bois à l'automne.

   - J'ai décidé d'essayer. Mais j'ai rien trouvé. Enfin, jusqu'à ce que je regarde la télé ce soir...

   - Attends, pardon? Tu...

   - Marina et Mélissa Dupont. Elles étaient en terminale dans mon lycée quand j'étais en seconde...

   - Et? s'impatienta Fabien.

   - Avant, elles étaient dans un autre lycée. Elles ont déménagé après la mort de leurs parents, un an avant que ça commence. Quand je m'en suis souvenu, j'ai été voir les disparus des années précédentes... Ceux de la première année, ils étaient dans le même lycée qu'elles.

   - Merde! On doit joindre Sartre.

   - J'y suis pas arrivé, annonça Théo en baissant les yeux.

   Mettant de côté le fait que Théo ait le numéro de portable de l'inspecteur, Fabien chercha une solution.

   - On ne sait même pas où chercher, se désespéra Fabien.

   - Elles étaient à Grandmont avant, ajouta Théo.

   - Le lycée Grandmont? Tu sais combien de villes en dépendent? C'est un des plus grands lycées de France!

   - Mais il n'y en a que deux qui soient assez éloignées et peu peuplées pour y garder une dizaine d'adolescents sans éveiller les soupçons.

   - Ça pourrait nous prendre des heures...

   - Tu as une autre solution? lui rappela Théo.

   Il avait raison. Fabien regarda de nouveau la route: il avait assez d'espace pour tourner à droite et quitter le centre-ville au plus vite. Sans plus attendre, il tourna le volant et appuya de toutes ses forces sur l'accélérateur.

     À suivre...