Chapitre 33

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   Quand Charles revint à lui, Estelle Jonathan, Capucine et Malia l'entouraient. Il se rappela alors ses dernières minutes de conscience. Les os disposés de façon à former le mot "toby", la deuxième pièce, et puis, ce qu'il y avait dedans.

   - Ça va? s'inquiéta Capucine.

   - Tu nous as fait peur, s'exclama Malia, visiblement soulagée.

   Il essaya de répondre, de demander combien de temps s'était écoulé depuis leur arrivée dans la pièce mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Il avait beau essayer de toutes ses forces, aucun son ne daignait sortir de ses lèvres. Il avait perdu ses mots, ses espoirs et toute rationalité.

   Voyant qu'il essayait de bouger avec difficultés, Jonathan et Estelle l'aidèrent à se relever. Ses muscles encore engourdis avaient du mal à supporter son poids. Pourtant, il parvint à avancer jusqu'au centre de la pièce.

   - On devrait peut-être partir, proposa Estelle qui voyait Charles fixer le lit.

   Sans l'écouter, il se laissa tomber sur les genoux, près de la tête de lit. Les larmes coulèrent abondamment sur ses joues sans qu'il ne puisse les contrôler.

   Devant lui, la jeune femme aux longs cheveux bruns semblait dormir. Ses paupières fermées empêchaient de voir ses yeux. Elle était presque comme dans ses souvenirs.

   Enfin, presque, c'était un euphémisme. Malgré son air plus que familier, elle semblait si... changée. Ses lèvres étaient bleues, sa peau, encore plus pâle que d'habitude. Et son corps...

   Elle portait une simple robe blanche qui s'arrêtait au-dessus de ses genoux, révélant le bleu, le violait et le rouge de ses jambes et de ses bras, eux aussi nus. Certaines parties de ses membres étaient anormalement gonflées.

   Charles passa des doigts tremblants dans ses cheveux, puis sur sa joue. Elle était... froide, dure. Presque semblable à celle d'une vieille poupée de porcelaine.

   - Elle a sûrement été congelée, confirma Jonathan.

   - Je... je suis désolée, chuchota Estelle en posant une main chaleureuse sur l'épaule de Charles.

   À cet instant, il ne put que constater le contraste entre la paume douce et chaude d'Estelle et la joue glaciale et hostile de sa petite sœur. À ce moment précis, il réalisa: Léna était morte.

   Rien ne la ramènerait à lui. Aucun médecin, aucun magicien, aucune prière ne lui ferait ouvrir les yeux. C'était fini, la dernière once d'espoir à laquelle Charles s'était accrochée pendant des mois s'étaient volatilisée en une fraction de secondes.

   - Ils ont fait ça pour nous narguer, s'énerva Malia.

   - On ne peut pas les laisser s'en tirer comme ça, murmura Estelle.

   - Il faudrait déjà qu'on s'en sorte, ajouta Jonathan.

   Tout le monde se retourna alors vers lui. Avec ces quelques mots, il n'avait pas seulement rappelé la situation catastrophique dans laquelle ils se trouvaient, il avait poignardé en plein coeur leurs espoirs.

   - Quelqu'un a l'heure? demanda Jonathan pour essayer de briser le silence.

   Estelle lâcha l'épaule de Charles pour prendre son portable dont la batterie serait bientôt vide. Son visage se décomposa à la vue de l'écran de verrouillage. Elle regarda Jonathan dans les yeux et ravala sa salive avant d'annoncer d'une voix effrayée:

   - Il est vingt-deux heures cinquante-trois...

   - On ne les retrouvera jamais en sept minutes, répondit Jonathan en baissant les yeux au sol.

   - On ne pourra jamais sortir d'ici à temps, se désespéra Capucine.

   - On est foutus, conclut Malia.

     À suivre...

   - Les génies vont-ils retrouver Abel, Sofia et Yohan?

   - #teamgénies ou #teamjumelles?

Halloween Game 2: Énigmes [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant