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Station d' Adalis, base de l' Alliance.

Kernan observait Yathko flotter en apesanteur dans la chambre à isofluide. Il y avait été placé dès notre arrivée.

— Il va s' en sortir ? demandai-je.

— Ce Tsaddha est un dur. La charge de métamatière qu' il porte aurait suffi à assimiler une planète entière.

— Il est la preuve vivante de l' implication du Mnémolab dans des expérimentations à base de flux de métamatière.

— Effectivement. Tous les prélèvements le confirment. Ce docteur Weyzar avait aussi inséré dans son organisme un rapport détaillé de toutes les activités de la base secrète, dont l' origine et l' authenticité ont pu être vérifiées.

— Avons-nous pu localiser la station expérimentale ?

— Oui, deux escouades de croiseurs ont été mobilisées par le commandement de l' UIA. Quatre Ujhaïs faisaient partie de l' opération qui a rejoint le point ce matin, mais ils sont arrivés trop tard. La base a été anéantie par ses occupants qui ont pris soin d' effacer toute trace. Nous n' avons rien, Jaadhur, si ce n' est l' intime conviction que le Mnémolab est impliqué.

— Nous avons les prélèvements de Yathko, et le rapport du Docteur Weyzar.

— Ces pièces ne seront pas recevables devant le haut tribunal.

— Elles devraient l' être !

— Le Tsaddha est infecté. Partant de là, tout ce qu' il aurait pu contenir comme preuves légales n' a aucune légitimité aux yeux des juges du Legistat.

— Nous devons agir.

— Nous agirons. Mais officiellement, l' affaire sera classée sans suite. Tu sais comme moi qu' un Penseur sur deux à la haute cour est un Mnémorg...

— Oui, et ils savent maintenant que nous connaissons leurs activités.

— Ta prochaine mission consistera à aller enquêter sur Memtha.

— Pour l' instant, les Anciens m' envoient dans le système de Saarenam.

— Saarenam ?

— Pour la suite de la mission d' Acora.

— Très bien.

Yathko s' était mis à remuer. Il avait ouvert les yeux et nous faisait de grands signes.

— On dirait qu' il veut sortir de là, plaisanta Kernan.

— Oui, ça en a tout l' air.

Je quittai Kernan pour rejoindre mes compagnons. En longeant les spatiodromes, je remarquai le fuselage d' un croiseur tebbek qui m' était familier.

Telia, tu es ici ? dis-je avec mon esprit.

Jaad' , où es-tu ?

— Rejoins-moi près des hangars du secteur quatre.

— Mon amour...

Nous nous enlaçâmes comme deux amants clandestins derrière les appareils rangés dans les immenses entrepôts.

— Qu' as-tu trouvé sur Acora ?

— Si je te le disais, tu ne me croirais pas.

— Dis toujours.

Les Forêts d'AcoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant