Le chemin étroit nous conduisit jusqu' à un passage dans le flanc de l' abrupt. Nous progressions dans le noir qui était revenu. Je sentais sous mes pieds des craquements d' ossements qui se brisaient, peut-être des bannis qui avaient voulu regagner la cité clandestinement, pensai-je. Au bout de quelques heures, une lueur puissante se dessina au bout de la galerie. Lorsque nous finîmes par en sortir, la vision qui nous éblouit dépassait de loin tout ce que nous nous étions imaginé sur cette cité souterraine mystérieuse. Nous nous trouvions maintenant dans une caverne gigantesque dont les hauteurs se perdaient dans des nuées de lumière générées par des orbes photogènes hyper puissants qui lévitaient dans les airs. Mais comment être sûr que ces lieux invraisemblables constituaient une caverne ?
Car dans toutes les directions, les parois rocheuses disparaissaient à perte de vue. S' agissait-il même d' une voûte rocheuse au-dessus de nous ? Une végétation troglodyte proliférait de partout. La chose la plus incroyable était cet océan qui s' étendait devant nous. La vie avait ici repris ses droits sur les froides ténèbres des profondeurs... Des oiseaux luminophores volaient en groupe ; dans les eaux profondes, des monstres marins nageaient paisiblement au travers de récifs coralliens multicolores. Abasourdis par le contraste de cette efflorescence de vie, nous continuâmes notre progression sur les reliefs cavernicoles. Ce ne fut qu' après avoir contourné une colline que le plus incroyable nous apparut : à une dizaine d' encablures de la côte où nous nous trouvions s' élevait une île majestueuse qui apparaissait telle une montagne jaillie des eaux. Une couronne de lumière semblait posée sur les sommets de l' édifice naturel : la cité d' Alron, protégée par des remparts et des falaises infranchissables.
Nous arrivâmes au pied d' une tour qui s' élevait au bord de la mer intérieure.
— Hé ho ! Y a-t-il quelqu' un ? lança Hoggar d' une voix tonnante. Nous cherchons à gagner Alron.
La sentinelle descendit jusqu' à nous, enveloppée dans la lueur d' un bouclier protecteur. Elle nous scruta tour à tour des pieds à la tête avec étonnement.
— Vous ne faites pas partie du groupe de récolteurs du jour.
De quelle cité venez-vous ?
L' Homme gardait un œil méfiant sur Hoggar.
— Notre vaisseau s' est posé à la surface de votre planète. Nous sommes en mission de reconnaissance pour l' UIA. Les astrolithes sont la raison de notre venue.
— Qui me dit que vous n' êtes pas des rôdeurs échappés de...
— Conduisez ces visiteurs jusqu' à nous sans attendre, sentinelle.
La voix sortait du système de communication du garde.
— Je leur fais franchir la jonction immédiatement, Régisseur.
L' Homme coupa la communication et s' adressa à nous avec embarras.
— Veuillez me suivre, je vous prie.
Nous passâmes deux colonnes érigées face à la mer et avançâmes jusqu' à une dalle de pierre qui formait comme le début d' un pont. La sentinelle inséra sa lance dans un interstice au sol ; aussitôt, la tête de son arme s' irisa de lueurs rougeoyantes. La plateforme sur laquelle nous nous trouvions se détacha et, lévitant à une cinquantaine de mètres au-dessus des eaux, entama son vol jusqu' à la rive opposée. En bas, de gigantesques créatures marines s' élevaient à la surface et tentaient vainement de nous happer de leurs mâchoires. Sur l' autre rive, une porte similaire menait aux pieds d' une falaise abrupte.
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Les Forêts d'Acora
Science FictionAu cœur du système Autarcique d'Auriande, de mystérieux objets célestes viennent de s'écraser sur une jeune planète du nom d'Acora. Sous le sceau de Vijā Saati, l'Alliance universelle secrète, Jaadhur et ses compagnons y sont mandatés. Leu...