43 Extraction de Kuolom

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Le dédale n'avait plus de secrets pour le prisonnier fajugh qu'Hoggar avait libéré. Il avait eu le loisir de s'y aventurer plus d'une fois lors de ses audiences devant les maîtres. Il en avait méthodiquement mémorisé les corridors, les impasses, les pièges des escaliers qui se dérobaient pour terminer dans des abîmes, les coursives qui se refermaient pour broyer ceux qui s'y aventuraient... et les Tahuujs. Ces monstres erraient dans le dédale en quête de chair. Ils en étaient les seuls véritables gardiens. Les sentinelles fajughes n'étaient là que pour escorter les prisonniers devant leurs juges ou jusqu'au temple pour leur sacrifice. Souvent, elles laissaient des portes de cellules ouvertes. C'était un jeu. Certains des gardes lançaient des paris. La plupart des détenus étaient découragés par les couloirs qui n'en finissaient pas ; ils retournaient d'eux-mêmes dans leur cellule. D'autres tentaient leur chance...

On retrouvait alors d'eux seulement quelques ossements rognés, dispersés çà et là dans les galeries.

Le sol disparut dans un abrupt devant Hoggar et le prisonnier.

— C'est l'accès le plus rapide pour le niveau inférieur, murmura ce dernier, mais nous devons être très vigilants : les Tahuujs empruntent ce passage.

— Comment savoir si l'un d'entre eux n'est pas en train de remonter ?

— Je sens leur odeur putride d'assez loin pour assurer notre descente.

— Allons-y, dit Hoggar.

Le Molkhott fixa la corde dans la pierre et ils commencèrent à progresser le long des parois verticales. Au bout d'un moment, ils finirent par se poser sur les dalles froides d'une vaste salle d'où plusieurs couloirs partaient.

— Hoggar, tu me reçois ? Où en es-tu ?

— Le similoïde est un Tsaddha, mais selon les éléments que j'ai pu obtenir, son infection est stabilisée. Je m'approche de sa cellule qui est gardée par deux sentinelles fajughes. Où es-tu ?

— Je suis posté en hauteur, à l'entrée du dédale.

— Très bien. Je te rejoins avec le Tsaddha répliquant dès que je l'aurai libéré.

— Prends toutes tes précautions.

— J'ai activé ma protection isofluide, fais-en autant. Terminé.

Hoggar suivait le Fajugh qui avançait en redoublant d'attention. Il monta sur le haut d'une corniche qui dominait les coursives.

— Nous y sommes. Regarde en bas. Ils sont en train de le faire sortir.

— Où peuvent-ils bien l'amener ? se demanda Hoggar à mi-voix. Puis il ajouta :

— C'est ici que nos chemins se séparent.

— Je peux encore t'être utile, répliqua le prisonnier.

— Je trouverai la sortie sans peine tout seul.

— Tu as besoin de moi pour que je t'indique le chemin le plus sûr et le plus rapide.

Hoggar hésita quelques secondes.

— D'accord. Reste ici pendant que je m'occupe de récupérer le Tsaddha. Ça ne sera pas long.

Le Molkhott réactiva sa combinaison furtive et sauta du haut de la corniche.

Le garde déverrouilla la porte de la cellule.

— Allez ! Sors de là, on va faire une petite p...

La sentinelle s'effondra à terre.

L'autre garde alluma aussitôt sa lance à charge inversée et se rua dans la cellule.

Les Forêts d'AcoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant