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20 juillet
PDV Maxence
Ça y est j'ai ouvert les volets de mon appartement. C'est spécialement pour Raphaël, qui devrait être là dans une dizaine de minutes. Il m'a juste envoyé un message ce matin, me disant qu'il serait là vers 14h. J'ai commencé à préparer mon appart et ma personne vers 13h30. Je me suis juste changé et je me suis recoiffé, laissant tranquilles mes yeux rougis par les larmes de la veille. Je range mon appartement maintenant illuminé, en essayant de ne pas trop penser à Lucas. Mais à chaque objet que je vois qui me rappelle qu'on était heureux ensemble, j'ai comme un espèce de frisson qui me remonte le long du corps.
J'ai ouvert les fenêtres, parce que le bruit des voitures m'apaise et me rassure. Du moins, il me rappelle que la vie continue.
J'entend toquer à la porte. Je vais ouvrir.

Raphaël : Max !

Raphaël me serre dans ses bras. Il referme la porte et me tire sur le canapé. Je m'assoit à côté de lui et serre un coussin contre mon torse.

Raphaël : Alors, comment ça va ?

Maxence : Je sais pas...

Raphaël : Comment ça tu sais pas ?

Maxence : Bah... Je suis pas triste, mais je suis pas heureux non plus...

Raphaël : Mais y'a deux jours quand je t'ai laissé, tu pleurais sans arrêt, qu'est ce qu'il s'est passé ?

Maxence : Je sais pas... En fait c'est comme si je ressentais des échos de sentiments. C'est pas assez puissant pour que je me dise que je suis triste ou en colère. C'est vraiment comme une version édulcorée d'émotions.

Raphaël : Comme si le départ de Lucas t'avais fait tellement de mal que tu te poses des barrières inconsciemment contre toute forme possible d'agression extérieure.

Maxence : Ouais voilà. Je me suis même coupé pour voir si ça faisait mal.

Raphaël : N'importe quoi Max ! Du coup ça fait mal nan ?

Maxence : Ouais ça pique.

Raphaël : Et c'est bien pour ça qu'il faut pas le faire !

Maxence : Ça va durer longtemps les barrières ?

Raphaël : Ça s'en va avec le temps. En fait, c'est surtout une fois que tu peux rire de ce qui t'es arrivé que tu te libères quelque part.

Maxence : Mais moi Lucas je l'aime toujours...

°°°

PDV Lucas :
David m'attend dans son studio pour qu'on parle tous les deux. Je vais lui parler de Camille et de ce que je pense faire à propos de Maxence, c'est à dire tourner la page et passer à autre chose. Mais j'aimerais aussi lui parler d'une chose. Le fait que je ne ressente pas tout à fond.
Je suis arrivé devant son studio. Je ne prend même pas la peine de toquer, il sait que c'est moi de toute façon.

David : Salut toi.

Lucas : Hey.

David : Alors ?

Lucas : Bah... Maxence est parti, j'ai quitté Camille et je ne ressens plus rien.

David : On va prendre chaque problème un par un si tu veux bien. Maxence.

Lucas : Bah y'a deux jours il m'a... Tu sais...

David : Embrassé ?

Lucas : Oui voilà. Et du coup, j'ai décidé de ne pas lui en vouloir, mais de tourner la page et de passer à autre chose.

David : Sage décision.

Lucas : Et du coup, pour faire le ménage dans ma vie, j'ai quitté Camille, qui me pourrissait la vie plus qu'autre chose.

David : Bah t'as bien fait alors. Tu veux bien me parler de ton histoire de "je ressens plus rien" s'il te plaît ?

Lucas : Bah en fait, quand je me suis levé hier matin à l'hôtel, je ne ressentais plus rien. Enfin pas tout à fait. Je ressens des choses, mais pas à 100%, comme si je ressentais une infime proportion de joie par exemple. Ou de colère quand j'ai quitté Camille.

David : C'est chaud...

Lucas : Je sais pas pourquoi ça me fait ça, mais putain, ça me fait chier...

***

Hey !

Je sais pas si c'est très clair, mais j'essaye vraiment de faire en sort que Lucas montre une vraie détermination de tourner la page, alors que Maxence doit faire tomber ses barrières émotionnelles. En fait, actuellement leur seul point commun, c'est le fait qu'ils ne ressentent pas les émotions à 100%. Vraiment comme un écho ou quelque chose à travers une vitre. Si près mais pourtant si loin. Voyez le délire ?
J'espère que le chapitre vous a plu !

Cœur sur vous ❤️

LuxenssOù les histoires vivent. Découvrez maintenant