21/ Mérida.

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Ma tête posée sur ma table, j'attends la sonnerie. Celle qui me permettra de me casser de cette putain de salle de cours. Je connaissais ma capacité à me faire chier quand il s'agit de littérature, mais à ce point là.

Un putain de record. J'ai carrément envie d'enfoncer ma tête dans un tronc d'arbre.

Monsieur Tran nous rend nos dissertations sur l'Amitié. Avec Blondinet, nous avons eu un A. Tant mieux, parce que j'aurais vraiment eu la haine si notre note était merdique. Passer un après-midi complet chez lui pour une rédaction de merde relève complètement de la torture.

Ce mec est tellement inintéressant.

Lorsque le professeur lui tend la copie, il s'empresse de l'attraper et de glousser comme une gonzesse.

- T'as vu ca Hea' ! On a eu un A ! Un A bordel ! s'exclame-t-il.

- M'appelle pas comme ça bouffon, craché-je, indifférente à la note.

- Mais..

- Ta gueule.

Il me fixe de son regard brun et irrité. Je lui lance un regard noir qu'il soutient sans trop de difficultés.

Depuis quand il a des couilles, lui ?

Je me redresse et fais craquer mes phalanges sous mes doigts. Blondinet déglutit difficilement, puis tourne finalement la tête. Satisfaite qu'il ait pigé le message, je lui tapote le crâne comme un gentil clébard.

- Arrête de me prendre pour un chien, c'est gênant..

Je lui lance un regard qui veut clairement dire ce que je pense. À savoir que son opinion ne m'intéresse absolument pas et que, si je veux le traiter comme un pauvre toutou, et bien..

.. Je le fais.

Il soupire d'un air las. La cloche sonne enfin et je suis la première à me lever pour me barrer de cette salle à la con.

Dans les couloirs, les gens se décalent automatiquement dès que j'arrive pour me laisser passer. Quelques semaines ont passé depuis l'incident qui nous a conduit tout droit chez la proviseure, et je suis fière de voir que ces abrutis ont retenu la leçon.

Bande de petites merdes.

Ayant une envie assez pressante de pisser, je marche d'un pas rapide vers les chiottes. Ça ne me dérangerait pas d'uriner sur l'intégralité des casiers du bahut, mais disons que je n'ai pas le matériel adéquat pour le faire.

Rien que pour ça, j'aurais adoré être un mec.

En arrivant dans les toilettes des filles, j'aperçois une tête rousse recroquevillée sur elle-même au sol.

Elle ressemble vaguement à Merida.

Son dos est contre le mur et ses jambes ramenées contre sa poitrine. Son corps ne cesse de trembler, en faisant des petits bruits.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant