HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

30/ Emportement.

***

HEATHER.

Assise à une table de permanence en compagnie de Blondinet, Merida et Kim Jong, je les écoute discuter des différents professeurs qu'on a. Personnellement, je ne parle que très peu. Je me fiche complètement de ce qu'il y'a a dire sur eux. Sans même le vouloir, je sais déjà pas mal de trucs sur leurs vies.

L'un des rares avantages à être la fille d'une proviseure, je suppose.

Puis, le coréen commence à parler de Theresa..

- Elle est vraiment sympa comme proviseure par contre, affirme-t-il pendant que je grimace discrètement. Elle se fait respecter, mais on déconne plutôt bien avec elle.

Il est vrai que Theresa est assez proche des lycéens. Elle passe souvent dans les couloirs pour les saluer et discuter avec. En général, elle évite ceux où je suis, pour éviter de cramer notre lien. Elle ne tient pas non plus à ce qu'on sache que je suis sa progéniture.

C'est compréhensible.

Blondinet acquiesce les propos de son ami, mais ne dit rien, sachant mes relations compliquées avec ma génitrice. Il garde malgré tout un œil sur moi, guettant mes réactions.

- Et toi Heather, t'en penses quoi ? me demande Merida.

Reportant mon attention sur elle, je fronce les sourcils. Je mordille légèrement ma lèvre inférieure, triturant mes méninges à la recherche d'une réponse. Je sens sur moi leurs regards inquisiteurs, ce qui m'encourage davantage à ne pas m'énerver. Je risquerais de leur en indiquer plus qu'ils ne devraient savoir. Finalement, je décide de rester laconique.

- J'en pense rien. Je m'en branle.

Merida arque un sourcil sceptique mais n'insiste pas. C'est sans compter sur la curiosité de Kim Jong.

- Comment ça, t'en penses rien ?

Je soupire en le mitraillant du regard.

Putain mais en quoi ça te concerne ?

- Fais-moi pas chier, Kim Jong. J'en pense rien, c'est tout : je m'en tape.

Nous nous défions du regard, et j'ignorais que ce mec au rire de phoque avait autant de courage pour se mesurer à moi de la sorte. Pour une raison que j'ignore, il semble être furax contre moi.

Et c'est vraiment pas le bon jour pour s'en prendre à moi. Aussi, je le méprise autant que possible de mes yeux noirs.

- Laisse-là, Arthur, lui chuchote Blondinet.

- Non !, s'énerve Kim Jong en se levant d'un bond.

Il pointe un doigt accusateur vers moi et poursuit :