HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

38/ Nouvelle.

***

Depuis l'égarement d'il y'a quelques jours, je n'ai pas vraiment vu Blondinet. Je pense qu'au fond, nous ne savions pas réellement quoi dire à propos de ce qu'on a fait. Certes, ce baiser était pas mal mais il ne mènera à rien. Nous commençons tout juste à être amis et ce serait con de mêler à notre amitié des choses qui n'ont rien à y foutre. Je soupire de lassitude et, au même moment, Theresa entre dans la salle de bain.

- Oh pardon, s'excuse-t-elle en refermant à moitié la porte. Je te dérange ?

Je hausse les épaules.

- Pas plus que d'habitude.

Ma génitrice ouvre la porte et s'approche de moi. Elle sort sa brosse à cheveux afin de les coiffer, chose que je ne fais jamais. Je sors du dentifrice et ma brosse à dents, puis commence à me laver la bouche. Côte à côte avec Theresa, nous nous préparons sans nous parler. Je sais qu'elle m'observe discrètement, mais je n'ai pas envie d'ouvrir le dialogue avec elle.

Sauf qu'elle ne l'entend pas de cette oreille, comme toujours.

- J'ai vu que tu passais beaucoup de temps avec Nathan, commence-t-elle. Son nom est Forêt, il me semble ?

- Je vois que t'es bien renseignée.

Ma génitrice sourit, les yeux brillants. Elle sort son baume à lèvres, puis poursuit.

- C'est un bon garçon, de manière générale. Sur tous les plans, il est bon en cours, agréable, et toujours prêt à aider les autres. Et en plus, me dit-elle sur un ton de confidence, il est plutôt mignon. Tu trouves pas ?

J'ignore à quoi elle joue ou même ce qu'elle essaie de me faire dire, mais ça ne prend pas.

- J'ai jamais aimé les blonds. C'est chiant et putain, qu'est-ce que c'est con.

- Quelle rabat-joie, rit-elle.

Depuis quand est-ce qu'on est proches au point de se marrer ensemble ?

- Non, juste réaliste, je réponds aussitôt en sortant mon rouge à lèvres. Ce mec a peut-être une belle gueule mais il me fait vraiment chier.

- Tu admets donc qu'il est beau ? demande-t-elle sournoisement.

J'ai un brusque mouvement d'arrêt, le tube de rouge à lèvres à quelques centimètres de ma bouche. Je tourne la tête vers elle, découvrant son regard est malicieux et son sourire. Pour le coup, même nier me paraît absolument pas crédible.