HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

67/ Changement.

***

- Et bah putain, dis-je en m'installant dans la voiture. T'es toujours aussi moche, Kim. Faut envisager la chirurgie hein.

Kim Jong, sur le siège passager, grommelle tandis que Mérida met le contact.

- Toujours à emmerder les autres... râle le coréen. Ça t'arrive d'être agréable des fois ?

- Agréable ? C'est un légume ?

Arthur pousse un long soupir tandis que Mérida me lance un regard amusé à travers le rétroviseur. Je lui rends, mais comprends que ma fausse bonne humeur ne parvient pas à les duper lorsque je les vois échanger un regard entendu.

C'est d'ailleurs Kim Jong qui passe à l'offensive.

- Alors la Gothique. Il s'est passé quoi avec ton blondinet ?

Mes sourcils se froncent.

- Blondinet, c'est mon surnom, dis-je d'une voix mauvaise. T'as qu'à en trouver un autre.

Mon ami coréen soupire en tapant ses doigts d'impatience contre la portière. Je sens également que Mérida s'agace, au vu de ses secs passages de vitesse et coups de volant.

- Accouche, marmonne Arthur

- Je suis pas encein...

- Bon, ça suffit Heather ! crie la rousse d'une voix stridente. On vient te chercher en pleine nuit parce que tu n'es pas bien, et t'as le culot de nous faire tourner en bourrique ! Je te connais, à ce rythme là, on en a encore pour trois ans.

D'un air mauvais, je lui lance un regard meurtrier dans le rétroviseur. Même si elle a un peu raison, j'apprécie pas qu'elle me foute en pleine gueule le fait d'être là pour moi.

Même si a l'heure actuelle, elle fait partie des seules à l'être.

Je suis putain d'égoïste.

- T'es en train de me dire que je te suis redevable là ?

- Non, mais...

- Mais quoi ? Tu viens me chercher donc je dois t'obéir ? craché-je. Tu t'enfonces le doigt dans l'œil jusqu'au cul, Mérida.

La rousse tapote ses doigts sur son volant, énervée. Dans le rétroviseur, je vois ses yeux rougir et s'emplir de larmes, de rage et de tristesse sans doute. L'adrénaline fait battre mon coeur plus vite, mais les remords m'assaillent rapidement lorsque le silence règne depuis plusieurs minutes dans la voiture. Ne voulant pas perdre l'une des seules personnes qui me restent et qui ait toujours été irréprochable, je soupire puis ouvre la bouche.