HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

27/ Dîner.

***

Theresa se penche vers moi, peu sûre d'elle. Je me recule vivement, échappant en même temps à l'emprise de Casper. Le sourire de ma génitrice s'affaisse en apercevant mon regard mauvais.

Elle se passe une main dans les cheveux pour reprendre contenance, gênée. Puis, elle serre Casper dans les bras, comme si de rien n'était.

Casper lui sourit franchement, puis vient me prendre la main et la serrer dans la sienne. Je la retire brusquement, sous ses yeux étonnés. Je lui envoie un regard noir qui le fait baisser les yeux. Il les relève rapidement lorsqu'il comprend ce que je lui reproche.

Tu sais qui elle est et ce qu'elle a fait, et tu lui souris comme si t'étais son gosse.

Il se rapproche de moi et me murmure :

- Mon amie se ferait encore charrier en permanence si ta mère n'avait pas été là.

Bah voyons. Elle joue à la gentille proviseure, maintenant.

Je me détourne et marche bruyamment jusqu'à ma chambre pour attraper mon téléphone. Je retourne dans le salon, et me laisse tomber d'une manière toujours désinvolte dans un fauteuil.

Mon dos est vautré contre le dossier, et mes jambes sont écartées. Je n'écoute que d'une oreille ennuyée mes parents et leurs compagnons discuter.

Je trouve la tête vers Casper en face de moi, qui est lui aussi avec son téléphone. Un sourire bien niais s'affiche sur son visage. Voulant le faire chier, je lâche d'un ton vicieux :

- Arrête de draguer.

- Je drague pas, râle-t-il après avoir sursauté.

- C'est ça Roméo.

Il relève ses yeux vers moi, légèrement agacé, puis ses yeux s'arrêtent sur ma position.

- On partage pas le même sang mais on a les mêmes parents, si tu vois ce que je veux dire.

Je fronce les sourcils d'incompréhension. D'un geste du menton, il désigne l'écart entre mes jambes. J'avais complètement oublié que je portais une jupe et que, dans cette posture, elle me remonte au milieu des cuisses.

Pourquoi est-ce que j'ai mis cette merde !

- Tu me fais trop chier, je marmonne.

Cet imbécile qui me sert de demi-frère ricane, me faisant sourire en même temps. Je sens sur moi le regard de ma marâtre, que j'ignore volontairement.