HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

51/ Messages cachés.

***

- Asseyez-vous.

La proviseure nous observe froidement, les doigts parfaitement entremêlés, les coudes posés avec précision sur son bureau. Les cinq mecs sont assis sur des chaises, têtes baissées. Vu la froideur du visage de Theresa et leurs faciès rougis, je pense que la proviseure a dû les démontés comme jamais.

Bien fait, bande de sous-merdes.

Ils ne font pas les fiers, maintenant. Leur connerie leur revient en pleine gueule, pour mon plus grand bonheur.

Parce que je suis aux premières loges pour y assister.

J'esquisse un sourire cynique en m'asseyant, le regard particulièrement rivé sur le mec au crâne rasé. Ce connard m'a fait du mal et très sincèrement, je jubile à l'idée de lui rendre la pareille. Edward s'assoit à côté de moi, droit sur son siège, le menton relevé, prêt à défoncer quiconque ira à l'encontre de son couple. Ses poings sont serrés sur ses genoux, ses sourcils froncés et sa mâchoire contractée.

Il est déterminé à faire entendre sa voix, même s'il doit se battre pour ça.

Quant à Dimitri, il est à moitié recroquevillé sur sa chaise. Ses yeux sont rougis, son corps tremblant. Jelly pose une main sur son dos, puis lui chuchote quelques mots à l'oreille qui le font légèrement sourire. Il ne relève pas le visage pour autant, comme s'il s'en voulait pour une quelconque raison. La blondasse lui attrape la main, qu'elle serre malgré tout avec fébrilité.

Theresa m'arrache à ma contemplation en se levant. Elle ouvre la porte adjacente à son bureau, puis revient avec quelques feuilles, dossiers et coupons.

Elle ouvre un dossier vert, le consulte brièvement, ses yeux bleus parcourant à toute vitesse la page, puis relève son visage vers Edward.

- Edward Olton ? demande-t-elle tandis que le métisse acquiesce. Explique-moi ce qui s'est passé.

Le métisse se carre dans son fauteuil, envoyant un regard haineux envers les cinq mecs. Ceux-ci lui renvoient une œillade menaçante, le défendant de parler. Edward esquisse un sourire mauvais, et replace son visage face à la proviseure.

- J'étais avec mon copain, derrière les escaliers. C'est là où on se rejoint quand on veut être tranquille, tous les deux. Mais ils nous avaient suivi et la suite, vous la connaissez.

Comme pour prouver ce qu'il avance, il désigne son visage d'un geste de la main. Il ressort même les lunettes brisées du brun de sa poche, pour les exposer à la proviseure. Impassible, elle prend des notes, déglutissant difficilement en voyant l'état de nos visages. Soudain, elle fronce les sourcils.