HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

48/ Importance.

***

HEATHER.

Les nerfs à vif, je fourre mes cahiers dans mon sac avec des gestes brutaux et agacés. Les cours et le bahut me font terriblement chier, à tel point que je n'ai même plus envie d'y aller.

Comme d'habitude, quoi.

Ce lycée m'emmerde. Tout m'insupporte. Encore pire qu'avant.

- Salut !, résonne une voix douce à mes côtés.

Je ne prends pas la peine de tourner la tête, ni même de répondre à mon interlocutrice. Je sens le regard intrigué de la rousse peser sur moi, mais je ne relève pas les yeux pour autant. J'ai pas du tout besoin de sa pitié.

- Heather ?

Je ne lui adresse toujours pas la parole, bornée. Je continue à balancer furieusement mes casiers dans mon sac, lorsqu'elle pose sa main sur mon épaule. Agacée au possible, je me tourne enfin vers elle avec un regard mauvais.

- Toi et moi, on va gagner du temps. Ton connard d'ami ne fait plus partie de ma vie, donc t'es plus obligée de taper la discute avec moi pour soulager ta petite conscience.

Face à mon ton condescendant, elle hausse les sourcils d'étonnement en retirant sa main de mon épaule. Puis, son regard se fait peiné mais déterminé et d'avance, je sais que ses propos auront un tournant décisif de notre relation.

- Si Nathan est trop idiot pour comprendre que c'est toi qu'il doit écouter, commence-t-elle calmement d'une voix ferme, ce n'est pas mon cas. J'étais là, j'ai tout entendu, et quand bien même ça n'aurait pas été le cas, je t'aurais quand même crue.

- Prends-moi pour une conne, je ricane.

- Certainement pas, continue-t-elle posément, coupant court à mon hilarité. Nous sommes amies et j'ai beau être proche de Nathan, il n'empêche que je le suis aussi avec toi. Tu es importante pour moi et quoi que tu fasses, tu le seras toujours.

Je déglutis difficilement à cause de la sincérité poignante et la conviction que sa voix et ses yeux me témoignent. J'en suis presque mal à l'aise.

- Même si je t'harcèle ?

J'ignore pourquoi j'ai sorti ça. Mais je sais qu'après tout le mal que j'ai répandu autour de moi depuis des années, on est jamais trop prudents. Après avoir fermé les yeux, mordu sa lèvre inférieure et prit une grande inspiration, elle ouvre ses yeux bruns voilés par l'émotion. Sa main se repose sur mon épaule, appuyant dessus comme si j'étais le seul pilier susceptible de la stabiliser.