HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

24/ Annonce.

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HEATHER.

Déambulant dans le centre commercial aux côtés de Casper, je me fais chier à mourir. Ça fait trois semaines que mon demi-frère me prend la tête pour qu'on aille acheter un cadeau à nos parents respectifs.

Je reconnais que si on se prend seulement quelques jours avant Noël, c'est ma faute. Il faut me comprendre : le shopping et moi, ce sont deux mots qui ne s'allient pas. Et me taper une armada de guimauves dégoulinantes d'amour dans les magasins, très peu pour moi.

C'est pour ça qu'en cette journée de Décembre, mon demi-frère me traine par la manche le long du Water Tower Place, l'un des plus grands centres commerciaux de Chicago.

Fait chier.

Casper observe tous les magasins d'un œil critique, comme pour déterminer à distance ceux qui pourraient nous intéresser.

Aucun, pour ma part.

Soudain, Casper m'attrape la main et me tire vers une bijouterie. J'ai la très désagréable impression d'être un clébard qu'on trimballe à sa guise.

- Putain tu fais chier, grogné-je. Je suis pas ton toutou Casper.

Il me sourit d'un air taquin et change de sujet :

- Une gourmette pour Henry et une montre pour maman ?

Je soupire et acquiesce, déjà lasse. C'est vrai que mon père avait pété sa gourmette en bossant au garage.

Je ne sais même pas ce que je fous ici. Parmi tous ces gens qui débordent de tendresse et de bienveillance. Se réunir spécifiquement une fois dans l'année est assez con. Pourquoi attendre une date dans l'année pour s'offrir des choses ? Autant ne rien se donner.

Le pire, c'est de me dire que moi aussi, je suis là pour acheter des cadeaux. J'ai clairement envie de me pisser dessus.

Sans déconner.

Je regarde les différents modèles de gourmettes d'un regard absent. Je ne sais même pas ce qui plairait à mon père. Faire des cadeaux n'a jamais été mon fort. J'ai toujours été plus douée pour faire chier mon monde.

Tiens, un point commun avec Theresa.

Mes yeux s'arrêtent sur deux différents modèles, sans vraiment parvenir à choisir lequel prendre. L'une est en or, avec des anneaux de différentes tailles entrelacés. L'autre est en argent, avec des anneaux qui font cette fois-ci la même taille, toujours noués entre eux.

Je hausse les épaules et me décide à prendre celui en or, lorsque je me fais bousculer. Pas fort et sûrement involontairement, mais assez pour me faire réagir.

Bordel, le monde me cherche aujourd'hui !

Je fusille du regard la personne qui m'a bousculée et serre les poings, prête à en découdre. Deux yeux bruns écarquillés et confus me fixent. Des mèches rousses les cachent légèrement.