53/ Tout s'assemble.

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NATHAN / BLONDINET.

Je passe les portes du lycée en soufflant. J'aurais largement préféré rester dans mon lit.

Je n'arrive plus à m'intéresser au cours, depuis ces deux derniers mois. Voir Heather tous les jours sans lui parler devient une torture. Observer ses yeux noirs éteints, presque vides, me brise de l'intérieur. Elle m'a humilié, insulté, rabaissé, a joué avec moi - et pas qu'une fois !, et malgré ça, mes sentiments envers elle restent intacts.

C'est quand même un monde, ça !

J'ai besoin d'aller la voir. Au moins pour m'assurer qu'elle va bien, lui dire qu'elle peut compter sur moi. C'est con, puisqu'on ne se parle plus et qu'elle ne se confirait pas. Quand bien même elle irait mal, elle préférerait se détruire elle-même plutôt que demander à quelqu'un de l'aider à se reconstruire.

Pendant un temps, j'ai cru pouvoir la réparer. Je pensais qu'elle s'ouvrirait à moi, qu'elle me parlerait. Ou au moins, qu'elle partagerait mes sentiments. Elle savait ce que j'éprouvais pour elle avant même que je ne lui dise. C'était évident. Il n'a jamais été question uniquement d'attirance physique, et elle le savait bien.

Pauvre con. Tu t'inquiètes pour une fille qui se fout ouvertement de ta gueule, et qui s'est servi de tes sentiments pour te montrer que t'es qu'une merde. T'es tombé si bas, et pourtant tu continues encore à creuser. Chapeau bas, mon gars.

A chaque fois que j'ai la sensation de toucher le fond, j'ai l'impression de descendre encore un peu. C'est aussi impressionnant qu'Heather, mais nettement moins agréable.

Ouais, quoique...

Cette histoire me détruit. Rester loin d'elle me tue à petit feu. Je dois parler à Heather. Je dois essayer de la comprendre.

Parce qu'elle essaie de te comprendre, elle ?

Non, putain. Personne n'essaie. Pas même Jelly. Et c'est bien ça le plus désolant.

D'un côté, j'aime son affection. Elle a toujours un sourire pour moi, une caresse, une attention. Elle me demande toujours comment je vais, elle s'intéresse à moi. Mais de l'autre, j'ai des doutes sur ses sentiments. Elle n'a pas l'air de m'aimer comme on aime un copain, mais plutôt comme on affectionne un ami. Je ne sais pas pourquoi est-ce que cette idée me vient à l'esprit, mais j'ai le sentiment qu'il y'a quelqu'un d'autre dans son coeur.

Cependant, elle est toujours tendre avec moi, alors je me fiche du reste. C'est ignoble, mais peu importe si quelqu'un occupe ses sentiments : il y'a au moins une personne qui m'apporte un minimum d'amour et de douceur, et j'en ai franchement besoin, en ce moment. Peu importe à quel point c'est bas.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant