HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

32/ Recherche.

***

Au fil de la conversation, je vois le visage de Blondinet se rembrunir. Je n'entends pas ce que son interlocuteur dit, mais au vu du ton agacé qu'emprunte le blond, ça ne doit pas être agréable.

- C'est une blague ? demande-t-il, abasourdi.

Blondinet écoute celui qui l'appelle, les sourcils froncés. Sa main droite tient son téléphone, tandis que sa main gauche est plongée dans la poche avant de son jeans.

- Mais putain, jure-t-il. Mec, comment t'as fait ?

Blondinet se masse les paupières d'un air exaspéré après avoir entendu la réponse de son interlocuteur.

- Tu peux pas demander à Alia ?

En fronçant à mon tour les sourcils, je me demande qui est Alia. Puis, je me rappelle qu'il s'agit de Merida, et j'en déduis que c'est avec Kim Jong que Blondinet parle.

- T'es trop con, souffle-t-il. Bon. On arrive.

Comment ça, « on » ?

Blondinet raccroche et expire bruyamment. Avec une moue désolée et gênée, il m'explique en se grattant la nuque :

- Arthur a perdu sa petite sœur Lisa au parc. Il faut qu'on vienne l'aider à la chercher.

Mais qu'il est con.

Je fronce les sourcils. Blondinet s'empresse d'ajouter :

- Mais si tu veux rentrer chez toi, tu peux. T'es pas obligée de venir.

Je hausse les épaules.

- Quel parc ?

- Lincoln Park, grimace-t-il.

Je mords l'intérieur de ma joue. J'ai pas que ça à foutre de chercher une mioche dans un parc, qui est assez loin d'ici qui plus est. Mais je connais très bien le lieu en question, puisque on y allait souvent. Ça fait des années que je n'y suis pas retournée, et j'ai envie de vérifier quelque chose.

En soupirant, je hoche la tête. Je regarde l'heure indiquée sur mon téléphone. Il est actuellement quinze heure seize. Blondinet, dont les joues sont rougies par le froid, referme son manteau, puis lève la tête vers moi. Lorsqu'il s'aperçoit que le mien n'est pas clos, il s'approche de moi et attrape la fermeture éclair. Je me recule vivement en levant un doigt à son attention.

- Me touche pas. Je sais fermer un manteau.

Blondinet ouvre sa bouche, puis la referme. Je vois ses yeux bruns briller d'incompréhension. Là est mon but : je ne veux pas qu'il comprenne.