70/ Retour.

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La chambre seulement éclairée par ma lampe de bureau, je vide le contenu de ma valise sur mon lit. Retourner chez ma mère m'a perturbée; l'état de Frank m'a retournée davantage. Ai-je eu raison de le laisser seul ? Je doute de ma décision alors que je range mes vêtements dans mon placard.

Sans comprendre pourquoi, j'ai pris des affaires de Maman avec moi. Alors que Frank était encore avachi sur le lit, j'ai pris quelques vêtements de Theresa avec moi. Il m'a souri d'un air bienveillant, me laissant libre de prendre avec moi ce que je voulais, me rappelant que cette maison était encore et toujours la mienne.

Alors, j'ai pris. J'ai sauvé ce que je pouvais garder de ma mère. Son éternel tailleur gris, son parfum, son rouge à lèvres favori... Je n'ai pas réfléchi : ce qui me venait à la main finissait dans ma valise. Parce qu'inconsciemment, je sais que je ne retournerais plus jamais dans cette maison. J'ai été trop atteinte hier pour y retourner une seconde fois sans perdre la face. Mon portable vibre, m'arrachant à mes pensées.

Blondinet : Ça va mon coeur ? Ça a été ?

Pendant une demi-seconde, je bloque sur son message. Puis, avec un soupir légèrement tremblant, je lui réponds.

Moi : Ouais, t'inquiètes. On en parlera demain.

Lorsqu'un pull en laine de ma mère se retrouve dans mes mains, je ne peux m'empêcher de le porter à mon nez pour en inspirer l'odeur. C'est dingue : je ne lui faisais jamais de câlins, je veillais à ne pas être trop proche d'elle mais ce parfum m'à toujours poursuivie sans que je ne m'en rende compte.

J'attrape la fiole mauve de parfum, puis m'en vaporise par curiosité. C'est le soir, il est tard et je suis seule, mais j'ai besoin de ce moment là. Comme si c'était une étape essentielle à mon deuil. Pour une fois, je m'autorise à agir comme bon me semble, et pas pour emmerder le monde. Ça me fait étonnamment beaucoup de bien.

Je continue d'empiler mes vêtements dans mon placard et ce, jusqu'à ce que ma valise soit vide. J'étouffe un bâillement, puis observe la pile de devoirs et leçons que Merida a pris pendant mon absence. Elle a recopié mes cours, imprimé les documents qu'il me manquait sans même que je n'aie à lui demander.

J'ai énormément de chance d'avoir une amie comme elle.

Lorsque je suis partie de chez elle, elle m'a proposé de me raccompagner. C'est alors que je lui ai demandé si on pouvait faire un détour chez le coiffeur.

Si au début elle n'a pas compris pourquoi je lui demandais ça, elle m'a malgré tout accompagnée sans rechigner, comprenant qu'un changement devait s'opérer dans ma vie. Tant sur le plan mental que physique.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant