HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

35/ Petits accidents.

***

HEATHER.

Peu à peu, je m'éveille. Mes paupières sont collées entre elles comme si on avait utilisé de la putain de colle forte pour les souder. Je m'appuie sur mes mains afin de me redresser, puis me frotte les yeux avec ces dernières. Je pose un pied par terre, l'autre ensuite, et une sensation étrange m'envahit.

Pourquoi j'ai l'impression d'être surélevée ?

J'ouvre les yeux au moment où un mouvement s'effectue sous moi. Je tombe instantanément au sol comme une merde. Mon front tape le parquet, et ce n'est pas un mais deux gémissements qui se font entendre.

- Putain de merde, je jure.

Appuyant sur mes genoux pour me relever, j'entends un autre gémissement. Je tourne brutalement ma tête sur le côté, et aperçois la tête blonde de Blondinet.

Mais qu'est-ce que..

Je me relève agilement, écrasant au passage Blondinet de mes genoux, puis croise les bras sur ma poitrine. De mes yeux noirs, je le fusille du regard.

- Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?! demandé-je sèchement.

- J'ai dormi ici, marmonne Blondinet en se frottant les yeux.

Je fronce les sourcils avant de me rappeler qu'effectivement, ce blond a dormi à la maison. Pire encore, que je lui ai parlé d'Elvira, la seule amie que j'aie eu dans ma vie, après avoir passé une journée avec lui. Et le pire du pire, c'est que j'ai plutôt apprécié cette journée qui est d'habitude ma bête noire.

Dans quel merdier est-ce que je me suis foutue, encore ?

Sans lui répondre, je me dirige vers la salle de bain afin de me laver le visage et me rincer la bouche. Celle-ci est pâteuse : je crois que ça fait très longtemps que je n'avais pas parlé autant. Passant de l'eau fraîche sur ma peau encore endormie, je constate dans le miroir que Blondinet est derrière moi, les joues rougies, fixant un point à mon opposé.

Je hausse les sourcils face à sa gêne évidente, avant de me rappeler que je ne porte qu'un t-shirt noir à manches courtes. Je baisse les yeux et m'aperçois qu'il me couvre à peine les cuisses. Étonnamment, je ne ressens aucune gêne à être exposée ainsi face à ce blond parce que putain, le voir aussi mal à l'aise est vraiment marrant. Souriant vicieusement, je pointe du doigt son entrejambe.

- C'est quoi cette bosse dans ton pantalon ? interrogé-je sournoisement.

- Oh merde, jure-t-il en se tenant le pantalon pour vérifier.