HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

46/ Conflits.

***

Le son atroce de mon réveil me tire d'un sommeil sans rêve et, avec mon poing, je tape brutalement dessus pour l'arrêter.

J'ai pas envie de me lever, putain.

Je suis pas obligée de le faire, de toute façon.

Resserrant ma couette contre moi, je me repositionne en soupirant. Je presse fortement mes paupières pour tenter de me rendormir, mais c'est sans compter sur Theresa qui ouvre brusquement ma porte. J'ouvre les yeux et la voit entrer tranquillement dans ma chambre, sous mon regard déjà furieux.

- Qu'est-ce que tu fous, putain ?

Sans me répondre, elle avance d'un pas déterminé jusqu'à ma fenêtre. Elle l'ouvre en grand, et l'air froid arrivant droit sur moi me fait grogner d'agacement. Elle ouvre ensuite les volets qu'elle fait claquer contre les murs, faisant entrer la lumière du jour dans ma pièce. Je ferme les yeux en jurant, pressant de nouveau la couette contre moi.

Mais là encore, Theresa la retire en tapant joyeusement dans ses mains.

- Allez Heather, il est temps de se lever.

- Dégage putain, cinglé-je. Laisse-moi tranquille.

N'entendant pas de réponse, j'ouvre seulement un œil. Ma génitrice me regarde d'un air réprobateur, les mains sur la hanche, les sourcils froncés.

- Ça fait plus d'une semaine que tu sèches la plupart de tes cours, Heather.

- Pas de ma faute si ils sont mouillés, marmonné-je.

Ma mère hausse un sourcil, ne comprenant pas le sens de ma phrase. Lorsque son esprit tilte, elle souffle et croise ses bras.

- Tu vas arrêter de jouer sur les mots ?

- Je joue avec les mots, nuance.

Je crois l'entendre chuchoter quelque chose que je ne comprends pas, mais je décide de ne pas y prêter attention. Malgré le froid de la pièce, je décide de m'enfoncer dans mon matelas par pure provocation. Mes bras et mes jambes sont écartés, sous les yeux ébahis de ma mère.

Je me gèle le cul et pas que, mais c'est efficace. Ma marâtre s'en va en claquant la porte d'une telle force que les murs vibrent pendant quelques secondes. Pensant qu'elle a abandonné, je me lève afin de fermer la fenêtre parce que putain, je tremble presque de froid.

Sauf qu'au même moment, Theresa refait irruption dans la pièce, un plateau dans les mains. Elle le pose sur mon bureau en souriant victorieusement.