***Est-ce que d'autres sont devenus comme Stacy à cause de moi ?
C'est la question que je me pose dans cette salle de classe dont l'atmosphère est si lourde et oppressante, qu'elle m'empêcherait presque de respirer.
Mes yeux se baladent et se promènent sur le visage de chaque élève présent dans cette pièce. Des gens dont je ne me souviens pas des noms, mais principalement des surnoms.
Ce garçon à la mâchoire excessivement carrée, je l'ai appelé le Marteau. Cette fille aux yeux verts très perçants, aux cheveux noirs et lisses, je l'ai renommée la Sorcière. Quant à ce garçon démesurément fin et grand, je l'ai surnommé le Cure-Dents. Et cette liste, je pourrais la continuer encore longtemps.
Qui peut me dire combien de lycéens ai-je blessé ? Qui me dit qu'ils ne se sont pas mutilés à cause de mes surnoms et mes remarques ? Et qui m'affirme que les connards et connasses qui harcèlent dans ce lycée, n'ont pas commencé à le faire par ma faute ?
Personne, putain. Personne.
Mon coeur bat lentement, niché et protégé au creux de ma poitrine. Lorsque les gens se rendent compte que je les fixe, ils blêmissent, baissent la tête ou détournent aussitôt le regard avec une moue apeurée. C'est toujours ce que j'ai souhaité comme réaction venant des autres, pourtant. Les voir se plier à moi, se la boucler lorsque je suis dans les parages, se planquer quand je m'approche.
Alors putain, pourquoi est-ce que ça m'emmerde qu'ils aient peur de moi, aujourd'hui ?
- M... Mademoiselle Fayce... C'est au tableau que... que ça se passe, commence une voix mal assurée.
Je tourne ma tête vers le professeur, qui replace sa cravate pour reprendre contenance. Il se racle la gorge, et me fixe d'un air craintif.
Même les profs, putain.
- C'est pour ça que je regarde pas le tableau, je réponds automatiquement.
J'ignore ce qu'il lit dans mes yeux, mais il penche sa tête sur le côté comme si j'étais une putain d'expérience à analyser. Immédiatement, je lui lance un regard noir qui le fait sursauter et se remettre face au tableau.
Ouais, c'est quand même mieux comme ça.
Mon téléphone vibre dans la poche de mon pantalon, et sans gêne, je le sors pour lire le message.
Blondinet : Il faut qu'on parle.
C'est pas parce qu'il le faut qu'on va le faire.
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HEATHER FAYCE [TERMINÉ]
Novela JuvenilHeather n'est pas cette fille timide et clichée de fictions à la con, qui espère qu'un badboy débile s'intéresse à elle. Non. Heather est froide, sarcastique, et prend un malin plaisir à malmener son entourage. Heather est...