20.

103 22 5
                                    

Lorsqu'Amélia eu finit de ranger ses affaires, elle jeta un coup d'œil vers Tamara et remarqua que cette dernière s'était endormie, le livre sur son nez. Elle hésita pendant quelques secondes. Allait-elle la laisser affalée sur son lit de cette manière, ou lui enlever son livre du nez et déposer une couverture sur ses épaules ? Finalement, elle opta pour la dernière solution. Elle n'était pas une sans coeur, parfois elle aidait des personnes aussi surprenant que cela paraissait. Alors doucement, elle retira le livre et le déposa sur son bureau. Elle prit beaucoup de précautions essayant de ne pas réveiller sa camarade de classe, mais celle-ci était profondément endormie et ne remarqua rien. Alors, tout aussi doucement, Amélia prit une couverture et la déposa sur Tamara. Une fois ceci fait, elle recula lentement à pas de loups.

Sa camarade de chambre était différente des autres filles de cet internat, remarqua Amélia. Elle paraissait douce et fragile, presque comme une petite créature qu'il fallait protéger en permanence. Pourtant, elle se doutait bien que Tamara pouvait se défendre par ses propres moyens. Elle avait l'air d'être une ange, mais peut-être cachait-elle une autre personnalité ? De toute manière, chaque individu avait des personnalité et des traits de caractères qu'ils ne montraient à personne. Peut-être même ne les connaissaient-ils pas eux-mêmes ?

Pour Amélia, personne ne pouvait connaître une autre personne parfaitement. Chacun avait ses secrets, des choses qu'ils cachaient au regard du monde, qu'ils ne voulaient pas partager, voulant protéger leur petit jardin secret autant que possible. Amélia trouvait cela totalement justifié. L'être humain est compliquée. Chacun avait une personnalité, des mimiques différentes. Bien sûr, chacun avait des ressemblances avec l'autre mais n'était jamais exactement similaire. Même à ses meilleurs amis on ne pouvait confier tout ses ressentiments, ses doutes, ses colères, ses peines, ses joies.

Certaines personne étaient moins réservé que d'autre. Ce qui leur permettait de se confier plus facilement. C'était tout le contraire d'Amélia, qui ne se confiait à personne, préférant rester secrète. Mais la principale raison était qu'elle voulait que personne ne sache des choses sur elle et peuvent le réutiliser à son insu. Elle ne cherchait pas ni un ami, ni un confident. Tout ce qu'elle pouvait c'était tracer son chemin, sans même savoir quelle était sa destination. Néanmoins, elle continuait d'avancer. La seule personne à qui elle pouvait se confier était sa mère. Mais sa mère n'était plus de ce monde et elle n'avait personne d'aussi proche. Bien sûr, elle aurait pu se confier à son père. Mais leur relation c'était rapidement dégradé. Ils n'avaient jamais eu une excellente relation, même avant la mort de sa mère. Mais, ils s'entendaient bien et riaient souvent ensemble. Mais, à la mort de sa mère Amélia qui accusait son père ne voulait plus rien à voir avec lui.

Son père qui vivait très mal le décès de sa femme, qui était sa meilleure amie, mais aussi la mère de son enfant et surtout la personne qui le comprenait le mieux, n'avait pas pu accuser le choc. Il avait été comme paralysé les premiers mois. Abandonnant tout ce qui l'entourait, son entreprise, sa famille et surtout sa fille. Amélia qui à ce moment avait besoin de soutien se retrouvait démunie. Elle qui avait été toujours bien entouré par ses amis et sa famille se sentit désespérément seule. Alors elle lâcha prise et ainsi commença sa lente descente aux enfers. Et enfin, quand son père se reprit, il remis très rapidement en place son entreprise en homme d'affaire extrêmement compétent. Malheureusement il n'eu pas le même succès avec sa fille. Il se rendit compte qu'il arrivait trop tard, bien trop tard. Il l'avait perdu. Un autre regret s'ajouta sur sa liste bien longue. Il sentait que sa femme lui en voulait. Il formait une famille si unie. Et pourtant ! Il tenta de bien des manières d'arranger les choses.

Mais petit à petit, il découvrait des choses qui l'horrifiait. Premièrement, il découvrit que ce n'était plus la petite fille innocente et qui revenait avec des bonnes notes de l'école. Il découvrit qu'elle séchait pas mal des cours et ses notes étaient en chute libre. Amélia, astucieusement s'était arrangée pour qu'il n'en sache rien. Quand bien même qu'aurait-il fait ? Rien, strictement rien. Et tout les deux le savaient très bien. Un soir il la découvrit complément ivre ayant à peine quinze ans. Il ne la voyait qu'au travers d'une petite fille. Il la revoyait encore courir vers les bras de mère alors qu'elle était à peine plus haute que trois pommes. Et ce fut une surprise terrible de la voir ainsi au bras d'un homme bien plus vieux rentrer chez eux. Et c'était la première fois qu'il décida d'intervenir. Il réussit à faire partir le jeune homme, mais ne fit qu'accroitre le gouffre entre eux. Ensuite, il découvrit qu'elle fumait. Cela rajoutant au fait qu'elle buvait.

Il n'en pouvait plus, il ne savait pas ce qu'il devait faire. La seule personne qui pouvait l'aider n'était plus là. Alors il essayait de la restreindre, essayant d'être un bon père. Mais il savait bien qu'il ne pouvait plus rien faire. Il avait perdu cette autorité de père lorsqu'il n'avait pas été là pour le seul moment où elle lui avait demander d'être là. C'était la seule solution qu'il voyait : l'envoyer en internat. Il savait très bien quelle allait être sa réaction. elle allait refuser et essayer par tout les moyens de ne pas s'en aller. Elle avait essayer d'annuler l'inscription en se faisant passer pour lui. Cela n'avait heureusement pas fonctionné. Elle avait employer son génie de mille et une manière pour ne pas entrer dans l'internat. Il s'y attendait et avait donc parer chacun de ses coups. Et la voilà qui finalement s'y rendait. Il espérait qu'elle ne fugue pas et faisait confiance à la politique extrêmement très stricte concernant les fugues. Il avait auparavant rencontré la directrice et lui avait mise en garde contre le comportement de sa fille.

Cette dernière qui était très sévère avait pris note de tout ce que lui avait dit son père, mais attendait surtout de se faire son propre avis dans les mois qui viennent. Ce n'était qu'une façade. Elle avait l'habitude de ces élèves perturbateurs qui ne cachaient qu'un manque d'affection pour la plupart. Alors, elle essayait de les aider du mieux qu'elle pouvait. Mais après avoir changé d'établissement, elle n'avait pas eu depuis un certain temps ce type d'élèves. Ils étaient tous bien élevés et souvent étaient assez riche ce qui pour eux justifiait leur supériorité. Enfin bon, c'était bien elle qui avait accepter l'offre d'emploi dans cet établissement.

Elle était sortit dans les couloirs cherchant à manger quelque chose. Elle avait une faim de loup, ne se souvenant même plus la dernière fois qu'elle avait mangé. Elle n'avait fait que manger des apéritifs qu'ils servaient dans les bars. Elle se dirigea vers la cantine et la trouva vide. Les élèves n'étaient sans doute pas encore rentrés. Elle regarda ce qui était au menu pour dimanche soir et arrêta son choix sur un simple plat de purée, qu'elle prit pour manger tout au fond de la cantine. Il y avait bien quelques élèves qui mangeait et riaient en bande. Elle cherchait à s'éloignait le plus possible d'eux. C'était demain que les vrai choses commençait pour elle. La semaine allait débuter et elle allait devoir trouver mille et une manière de s'ennuyer en cours.

Ses pensées divaguèrent vers Andrew. Elle se demandait bien dans quel classe il était. Elle ne se souvenait pas qu'ils étaient dans la même classe. En vérité, elle ne faisait réellement pas attention à ses camarades de classe. Elle avait hâte que cette année se finisse, qu'elle puisse enfin voler de ses propres ailes. Mais qui sait ? Peut-être que cette année révélerait de nombreuses surprises ? Elle, elle n'espérait qu'une seule chose. Pouvoir enfin partir de cette internat de malheur. Atteindre ses dix huit ans tant attendu et cette liberté qu'elle recherchait depuis des années. Elle allait enfin pouvoir battre de ses propres ailes, et ne dépendre plus que d'elle-même et plus de son père.

Elle finit de manger et s'en alla dans sa chambre où elle trouva Tamara encore endormie. Elle lui jeta à peine un regard et se changea afin elle aussi sombrer dans le sommeil. 

AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant