Elle n'avait pas aperçue Andrew depuis leur petite sortie à Paris, se dit Amélia. Effectivement, ils ne s'étaient pas revus, Amélia ne sachant même pas dans quelle classe il était. Elle se doutait bien qu'il était en terminale, mais dans quelle filière ? Elle ne se posait pas plus de question sachant très bien que si Andrew venait à lui parler, il saurait très bien la trouver puisque il avait réussi à trouver où elle résidait. Elle poussa un soupir tout en mangeant son sandwich. Depuis près d'une semaine, elle se nourrissait presque exclusivement de sandwich. Cela ne la gênait pas plus que cela. elle n'avait pas besoin d'une alimentation extrêmement variée, pouvant même se contenter de manger des sandwichs pendant des mois. Elle n'avait plus qu'à emporter son sandwich et manger seule dehors. Par ce froid, personne ne risquait à pointer le bout de son nez, ce qui lui permettait d'être vraiment seule. De plus, la cour arrière était interdite aux élèves : encore une raison de plus pour qu'elle soit bien seule.
Perdue dans ses pensée, elle ne remarqua pas une silhouette se glisser près d'elle, elle sentit un murmure dans son oreille et sut immédiatement qui c'était. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres.
- Amélia ! cria t'il dans l''intention de l'effrayer.
- Excuse moi, je dois me remettre de mes émotions, quelqu'un m'a fait peur.
- Effectivement, il a un certain don pour ce genre de chose.
Elle ne se départit pas de son sourire et continua de manger son sandwich. Pendant plusieurs minutes, le silence régna avant qu'Andrew le coupe.
- Tu as prévu quelque chose ce week end ? Vu comment tu es asocial, je suppose que non. Je te propose une sortie.
- Où ça ?
- C'est une surprise, ça par contre.
- Je n'aime pas les surprises.
Il eu un blanc. Amélia continuait de manger son sandwich ne remarquant pas l'étonnement d'Andrew. Il l'a regardait les yeux ronds, et la bouche grande ouverte. Tout le monde aimait les surprises. Comment pouvait-elle être la seule personne de tout l'univers à ne pas les aimer. Il se questionna pendant quelques instants et ne trouvant pas la réponse admit simplement que c'était Amélia et que les réponses il ne les trouverai pas.
- Tu es la seule personne à ne pas aimer les surprises.
- Peut-être. Je les ai toujours haï. Enfin, à part quand j'étais plus jeune, mais ce n'est plus la même chose aujourd'hui.
- Quoi ?! Tu veux dire que tu n'as pas toujours été comme ça ?
Et pour la première fois, il la vit rire. Rire à gorge déployé. Rire comme si elle n'avait jamais ri de sa vie. Et cela le fit sourire. Enfin, il réussissait à tirer quelque chose d'elle.
- Qu'est-ce qui te fait sourire autant, demanda t-elle.
- Savoir que ton visage n'est pas figé dans une expression de colère. Etonnant. Et rassurant d'une certaine manière.
- J'ai l'air de faire si peur que ça ?
- Assez oui, dit-il en souriant.
- Alors. Où est-ce que tu veux aller ?
- Je le répète : c'est une surprise.
- Et je te répète : je n'aime pas les surprises.
- Tant pis.
- Tant pis, je ne viendrai pas alors.
- Bien sûr. Donc tu vas me dire que tu vas rester à te morfondre seule, et refuser mon incroyable compagnie ?
- J'oubliais. Comment pourrais-je refuser ta compagnie.
- Allez, salut je dois aller en cours. A samedi vers treize heures comme la dernière fois.
Et il s'en alla sans un mot de plus, les mains dans ses poches. Amélia l'observa pendant qu'il s'en allait l'air décontracté. Puis son regard dévia sur les paysages aux alentours tout en se demandant ce qu'il avait bien pu lui préparer. Son esprit pensait à diverses propositions, certaines dépassant le bon sens mais elle se ressaisit rapidement et finalement, curieuse décida tout simplement d'attendre le jour où il lui avait donné rendez-vous, non sans certain scepticisme.
Depuis la mort de sa mère, elle avait perdu goût à beaucoup de choses. Comme les surprises. Parfois, sur un coup de tête sa mère décidait de voyager pendant les week-ends au grand bonheur d'Amélia. Ils partaient donc tous les trois en voyage dans un pays étranger ou tout simplement manger quelque part d'isolé pour profiter d'un moment calme entre eux, loin des nouvelles technologies et la folie de la vie, des responsabilité. C'était les moments de la semaine qu'Amélia préférait. Son père ronchonnait souvent, mais finissait par se détendre rapidement et profitait lui aussi de la petite après-midi calme et joyeuse avec sa femme et sa fille.Evidemment, à la mort de sa mort cette tradition s'est arrêté. Comme toute les autres d'ailleurs. Elle ne savait pas vraiment ce qui lui manquait le plus dans toute les habitudes loufoques de sa mère. Elle aimait tout chez elle. Sa joie de vivre qui était contagieuse puisqu'elle arrivait même à déteindre sur son père. Mais aussi sa gentillesse débordante, sa générosité, son humour. Il ne fallait pas occulter qu'Amélia et elle se disputait parfois. Mais elle se réconciliait bien rapidement après, ne pouvant pas rester fâcher l'une contre l'autre bien longtemps. Elles passaient la plupart de leurs journées ensemble, sauf quand sa mère partait travailler et Amélia partait à l'école.
Elles partaient parfois manger ensemble aux restaurants, se faisaient des soirées pyjamas, des soirées marathon films. Sa mère profitait de la vie comme si elle n'avait qu'une seule journée à vivre. Et elle avait bien raison. Au moins, elle était morte heureuse pensa Amélia. Parfois elle se demandait bien comment sa mère penserai d'eux. De la relation qu'elle avait avec son père maintenant. Elle serait sans doute horrifié. Elle avait passé toute sa vie à bâtir une belle relation entre elle et sa fille mais aussi entre son mari et sa fille. Et tout ses efforts étaient maintenant réduit à néant.
De toute manière, elle ne pouvait rien y changer maintenant. Ce qui était fait est fait. Alors à quoi bon remuer le passé ? Elle écrasa sa cigarette qui était consommé entièrement et se dirigea vers l'internat, espérant que les cours se dérouleront aussi rapidement que la matinée. Espérant aussi que le reste des cours l'intéresserai tout autant que le précédent.
***
Elle ramassa ses affaires du dernier cours et se dirigea lentement vers la sortie. Elle avait fait passer tout les élèves de la classe avant elle, permettant ainsi de ne pas être seule devant les groupes qui se formaient. Elle chercha rapidement des yeux Tamara et ne la vit pas. Elle devait sans doute être avec ses amies. Tamara était une personne extrêmement gentille, mais aussi très sociable. Elle devait sans doute avoir toute une bande d'amis.
Contrairement à elle. Parfois elle se demandait si c'était elle qui ne voulait pas des autres et qui essayait de s'éloigner, ou alors les autres qui ne voulait pas d'elle et qui la faisait éloigner. C'était sans doute un peu des deux se dit-elle. D'une certaine manière, elle avait eu de la chance de rencontrer Andrew. Il ne la jugeait pas sur sa tenue vestimentaire, son langage ou son histoire. Son histoire qu'il ne pouvait juger puisqu'il ne connaissait pas. Evidemment, Amélia avait remarqué qu'Andrew était de nature curieuse et avait envie d'en savoir plus sur elle. Mais il avait aussi appris à respecter les limites qu'elle imposait, et à ne pas violer son intimité. Efforts qu'elle avait remarqué et appréciait énormément apprenant à connaître son caractère et le fait que se contenir et se restreindre n'était pas dans son vocabulaire.
Elle se demandait bien ce qu'il lui avait préparé. C'était sans doute quelque chose d'enfantin et joueur. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que ça pouvait bien être. D'une certaine manière, elle savait que ce que lui avait préparé Andrew allait lui plaire. Mais jusqu'à quelle mesure ? C'était la question qu'elle se posait. Et pour la première fois depuis longtemps, elle appréciait enfin une surprise, et l'attendait avec une certaine curiosité.
VOUS LISEZ
Amélia
Teen FictionAmélia, jeune fille de dix-sept ans est antisociale, bornée et pour couronner le tout à un caractère pas des plus sympathiques. Son père décide donc de l'envoyer dans un internat loin de chez elle où elle y rencontre un personnage qui va chambouler...