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C'est en entendant les bruits de pas de sa camarade qu'Amélia se réveilla. Elle essaya de fermer les yeux pour pouvoir se rendormir, mais en vain. Elle était bel et bien réveillé. Dans un grognement, elle se leva, et jeta un regard plein de rage à Tamara. Celle-ci, ne comprenant pas vraiment la raison pour laquelle Amélia était de si mauvaise humeur la regarda partir dans la salle de bain les sourcils froncés. Amélia devait sans doute se réveiller tout les matins comme cela, pensa t-elle. Elle allait sans doute devoir s'y habituer puisque Amélia allait rester ici jusqu'à la fin de l'année. Enfin, à moins qu'elle se fasse virer bien sûr. Non, non, elle ne pouvait pas penser comme ça, ce n'était pas très gentil de sa part. Culpabilisant un peu, lorsque Amélia revint de la salle de bain, toute habillée prête pour les cours, Tamara lui lança un grand sourire, et engagea la conversation.

- Tu verras, les professeurs et élèves sont très sympas. Tu te feras des amis en un clin d'oeil. Ils sont très accueillant, lui dit-elle.

Amélia, comme à son habitude ne lui répondit pas. Et pris son sac pour y mettre des cahiers, et des stylos. Bien évidemment, elle n'allait pas travailler, ce n'était pas du tout son but. Tout ce qu'elle allait faire, c'est chercher un moyen de se faire virer, puisque dans ce village, il n'y avait rien, et elle n'avait pas assez d'argent pour acheter un billet de train. Et même, où irait-elle ? Voir Scar ? Pourquoi faire, il s'en fichait éperdument d'elle. Pourtant au fond d'elle-même elle savait que ce n'était pas une vrai relation. Il ne l'aimait pas. Ne l'avait jamais aimé de toute façon. Elle aurait été naïf de le croire. En y réfléchissant bien, quels activités de « couple normal » avaient-ils déjà fait ? Elle creusa dans sa mémoire, cherchant un souvenir, une phrase, un rire. Mais rien ne vint. Il n'y avait jamais rien eu entre eux. Juste une grande attraction physique. Qui ne la laissait avec aucun souvenir douloureux, juste une personne qui l'abandonnait de plus.

Tamara avait fini de se préparer et attendait que Amélia fasse son sac. Amélia avait détaché ses cheveux sur ses épaules, qu'elle n'avait même pas coiffés. On y voyait plein de nœuds, mais cela devait être une habitude, puisque Amélia se s'en formalisait pas. Elle s'était vêtue d'un jean slim noire taille haute, et d'un pull vert où il y avait écrit « Boire ou conduire ? Rien à foutre je rentre en licorne ». Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Tamara. Elle la trouvait belle, ce genre de beauté pas très typique, mais quand tu regarde de plus près, ton regard ne peux plus la lâcher. Mais on pouvait difficilement atteindre Amélia. Elle ne parlait jamais, et quand elle parlait elle se montrait froide et hautaine.

Tamara devinait bien qu'Amélia n'était pas vraiment comme ça, que ce n'était pas vraiment son caractère. Il s'était sans doute passé quelque chose pour qu'elle change, mais elle savait aussi que Amélia n'allait jamais se dévoiler. Elle poussa un soupir, et reporta son attention sur cette dernière. Elle ne bougeait plus et ne rangeait plus rien dans son sac, plongé dans ses pensés. D'un petit raclement de gorge, elle la fit revenir à elle.

- Je pense que il serait temps d'y aller, dit-elle doucement.

Amélia hocha la tête et la suivit le long de ces couloirs, qui s'enchaînaient sans fin. Elles marchaient silencieusement, Tamara ne sachant pas comment rompre ce silence pesant, et Amélia, n'ayant tout simplement pas envie de parler. Elles arrivèrent enfin devant leur classe. Tamara entrebâilla la porte. Elle vit que tous les élèves étaient déjà installés, attendant que la professeur vienne, et parlant entre eux. Elle entra cette fois-ci pour de bon.

- Salut Jade, tu vas bien ?

- Oui, répondit une grande brune. Et toi ?

- Bien merci.

Le regard de Jade passa sur Amélia, qu'elle observa quelques instant un sourcil arqué. Elle observa sa tenue, et la phrase inscrite sur son pull. Elle observa son jean, et ses cheveux emmelés. Tout à coup, Tamara se sentit gênée et voulut partir, ou alors dire qu'elle ne connaissait pas à Amélia. Tous les regards étaient maintenant tournés vers la nouvelle. L'observant, la jugeant, la critiquant. Tamara se racla la gorge et parla.

AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant