La semaine s'était écoulée lentement pour Amélia sans son acolyte. Elle ne lui avait pas adressé un mot depuis la dernière fois et il n'était pas non plus venu la voir. Il devait probablement la laisser seule pour qu'elle puisse y penser. Au fond d'elle, son absence lui pesait. Elle l'appréciait énormément et une semaine sans le voir et le taquiner la rendait toute chose. Rare étaient les personnes à l'avoir rendue comme cela. Ça fait même bien longtemps qu'elle ne s'était attachée à personne de cette manière. Et surtout aussi rapidement. Une part d'elle voulait aller le voir, mais sa fierté l'en empêchait. Après tout, c'était lui le fautif n'est-ce pas ? Pourquoi ça serait à elle d'aller le voir ? Et quand bien même que lui dirait-elle ? Elle n'allait tout de même pas allée le voir et faire comme si rien ne s'était passé entre eux : aucune dispute et pas de froid. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi il insistait à ce point pour « l'aider ». Elle détestait cela. Elle voulait être une femme forte et indépendante. Pas les princesses qui attendent indépendamment leurs princes charmant qui ne venaient d'ailleurs que pour profiter d'elles. Elle poussa un soupir. On était un vendredi soir et c'était le moment de la semaine où ils se réunissaient tous pour se parler. Elle mit donc toute sa fierté de côté pour aller le voir. Elle improviserai bien sur le moment.
Elle longea les couloirs de l'établissement. Des élèves se promenaient, discutant entre eux des cours, de leurs prochaines vacances et autres futilités dont Amélia ne prêtait pas attention. Dans cette flopée d'élèves elle trouva Andrew avec une bande de garçons. Ils discutaient tous entre eux d'un match de foot qui allaient se dérouler durant le week-end. Andrew, lui ne participait pas à la discussion il était dans ses pensées. Amélia se posta devant eux pour pouvoir lui parler.
- On peut se voir ?
- Amélia ? Tu viens enfin me voir !
- Bah alors Andrew ? T'as une touche en dirait, dit un garçon de la bande en riant. Plutôt jolie en plus.
- Qui aurait cru qu'il allait réussir à en choper une ? Et aussi belle en plus ?
- J'ai fini par croire qu'il était gay !
- Bon les gars, vous me prévenez quand vous aurez finis ? Interrompis Andrew. On peut aller discuter dehors si tu veux.
Il l'attrapa par la main pour l'amener dans les jardins. Amélia le suivit sans piper mot. Elle était surprise par ce contact tactile. Elle remarqua d'ailleurs que c'était la première fois qu'il l'a touchait. Et surtout de cette manière. Ils arrivèrent dans le jardin où personne n'osait s'aventurer à cause du froid.
- Écoute, je comprends ta motivation, commença Amélia. Mais je ne suis pas une princesse que tu vas devoir sauver.
- Tu te répètes.
- J'ai réfléchis. Si tu veux me « sauver, dit-elle mimant les guillemets avec sa main, libre à toi. Mais sache que je sais déjà comment cette histoire va se finir.
- Comment ?
- Mal.
- On verra bien, dit-il après un silence.
- Tu viens dans notre chambre ?
- Ouais. Pourquoi c'est toujours à moi de faire le déplacement d'ailleurs.
- Parce que.
- Ah ! Merci, tes arguments viennent de me convaincre.
- Je sais, ils étaient très étudiés, dit-elle en marchant en direction de sa chambre.
- Ah, pour ça, il l'étaient !
- Dis-moi, tu ne m'avais pas dit que tu étais gay.
- Franchement, je préfère l'être quand je vois toutes les filles de ce lycée.
- Même moi je ne te plais pas ? Demanda t-elle en prenant une pose aguicheuse.
- Même si nous étions seuls au monde, je ne voudrais pas être avec toi.
- Charmant ! Elle ouvrit la porte de sa chambre et vit Tamara en train de réviser. Regarde qui est-ce que je ramène.
- Andrew ! Vous vous êtes enfin réconciliés ? Je n'attendais que ça ! Qui a fait le premier pas ?
- Amélia. Il fallait bien que je me fasse désirer !
- Et tes chevilles elles vont bien ?
- Tiens, maintenant que tu m'en parles, elles sont un peu enflées.
- Sinon, demain on va à Paris ? coupa Amélia.
- Vous savez qu'il y a le bac qui approche les gars ? Moi je vais rester réviser, dit Tamara.
- Ah oui, le bac ! De toute façon, c'est qu'un papier, dit Andrew.
- Vous n'allez pas rester pour réviser ?
- Ah non, on reste enfermé ici toute la semaine, et la seule fois ou tu peux sortir tu préfères réviser ? Tu es la personne la plus bizarre que j'ai rencontré.
- Bon ! Eh bien Amélia et moi demain on part à Paris !
Le lendemain elle l'attendait d'un pied ferme devant le bus. Que faisait-il ? Ils s'étaient donnés rendez-vous pour le bis qui arrivait à cet instant précis mais il n'était toujours pas là. Toujours en retard celui-là, pensa Amélia énervée. L'instant d'après, elle le vit courir vers elle. Il avait un sac à dos, qu'il portait à la main, et des tickets de l'autre. Quelques minutes plus tard le bus arriva et ils montèrent dedans. Elle lui reprocha son retard et il s'excusa d'un rire malicieux. Elle poussa un soupir, il n'allait jamais changer. Ils avaient passé la journée à faire les touristes et se balader à droite et à gauche et avaient même acheter une petite tour Eiffel pour Tamara. Le soir venu sans prononcer une parole, ils se dirigèrent vers naturellement vers la colline et s'y installèrent, des sandwichs à la main.
- C'est comme si on était attirés par cet endroit, hein ? Commença Andrew.
- Oui, c'est bizarre comme sensation. Mais j'avais tellement envie de venir ici. Merci de nous l'avoir montré. Cet endroit m'apaise.
- C'est dans ce but là que je te l'ai montré. Je sentais que t'avais besoin de découvrir un endroit comme ça.
- Tu sais, au collège et au lycée je n'étais pas très populaire comme je te l'ai dit, raconta Andrew. Mais il y avait quelques filles qui me tournaient autour. Je ne sais pas pourquoi, aucune d'entre elles m'attiraient. Elles étaient toutes là pour les mauvaises raisons. Ou alors parce qu'elles m'idéalisaient. Et puis, il y en a une de fille. Elle s'appelait Caroline. Elle était différente des autres. Elle était drôle, et puis son côté je m'en foutiste me plaisait bien. Elle me plaisait bien. Alors j'ai tenté de l'embrasser. Elle m'a repoussé violemment. Quel échec ! Enfin bon... Ça date du collège. Je ne sais même pas pourquoi je te le raconte. Mais pour moi, c'était ce qui ressemblait le plus à de l'amour.Et toi, est-ce que tu as déjà aimé quelqu'un ?
- Aimer quelqu'un ? Je ne sais pas si c'est je l'ai vraiment aimé ou c'est l'illusion que je voulais me faire de lui. Je ne sais pas. En tout cas, il y a eu Scar.
- Scar ? Comme dans le Roi Lion ?
- Ouais. Scar comme dans le Roi Lion. Je ne sais même pas quel était son vrai nom d'ailleurs. Tout le monde l'appelait comme ça. Alors, je l'appelais comme ça aussi. Je suis restée avec lui pendant près de deux ans. Ou un peu plus, je ne sais plus exactement. Il me trompait tous les jours de la semaine. Et je me répétais à chaque fois que c'était faux. Comment j'ai pu me bercer d'illusion à ce point ? Dans tous les cas, aujourd'hui entre nous c'est fini. Et tu sais c'est quoi le pire ? Il s'en fiche complètement.
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Amélia
Teen FictionAmélia, jeune fille de dix-sept ans est antisociale, bornée et pour couronner le tout à un caractère pas des plus sympathiques. Son père décide donc de l'envoyer dans un internat loin de chez elle où elle y rencontre un personnage qui va chambouler...