Amélia

25.

Elles marchèrent du même pas jusqu'à qu'elles atteignent la porte d'entrée. Il y avait des élèves rassemblés entre eux et qui riaient, près d'eux s'amoncelait des valises malgré la courte durée du voyage. Amélia et Tamara, n'avait quand à elles prit que ce qu'elles jugeait l'essentiel. Pendant le court laps de minutes où Tamara avait eu le temps de prendre ses affaires elle n'avait pas vraiment réaliser ce qu'elle faisait, ses mains dépassant sa pensée, elle avait entasser rapidement ses affaires dans un sac. Elle n'était pas une personne spontané, et cet accès de spontanéité l'étonnait elle-même.

Amélia s'arrêta et Tamara fit de même, attendant ce qui allait se produire. Assez rapidement, elle vit un garçon s'avancer vers eux. Elle pensa tout d'abord qu'il allait passer son chemin, mais elle le vit s'arrêter devant eux et saluer Amélia. Elle resta surprise. Elle pensait qu'Amélia n'avait pas d'amis dans cet internat, affichant constamment du dédain, voire même de la haine. Le garçon se tourna vers elle, et afficha un grand sourire, lui tendant la main.

- Enchanté, Andrew.

- De même, Tamara.

- Je suis étonné. Amélia avoir des amis ? Des gens qui la supporte ? Allez, avoue tout, combien de paies t'elle ?

- Beaucoup trop peu, dit Amélia en riant franchement, se sentant en confiance avec une personne qu'elle venait de rencontrer il y a seulement quelques minutes.

- Si vous arrêtiez un peu de vous moquer de moi ? demanda Amélia, un sourire sur les lèvres. 

- Un sourire ! s'exclama Andrew. Miracle !

Ils éclatèrent de rire en choeur et se regardèrent. Ils formaient le trio le plus atypique du lycée. Une rebelle, un rêveur, et une intellectuelle. Ils se rendirent presque compte de leur différence en même temps et à cette pensée ils sourirent. L'originalité et les différences ne font jamais de mal.

- Alors ou est-ce que tu emmènes ?

- C'est encore une surprise.

- Encore ?!

- Hé oui ! Et puis, plus on est de fou, plus on rit, n'est-ce pas ?

- Passe nous tes proverbes à deux balles et crache le morceau.

- Si tu as attendis près d'une semaine, tu peux bien attendre quelques heures non ?

- Elle a intérêt à ne pas me décevoir.

- Allez, en route Stroumpf Grognon.

Ils se dirigèrent donc vers l'arrêt de bus le plus proche et s'assirent sur le banc froid en attendant le prochain bus qui allaient les emmener dans le fameux lieu mystère. Andrew, dans sa gaité naturel engageant la conversation avec Tamara et Amélia ne parlait pas, regardant le paysage.

- Tu es dans quelle classe ?

- En Terminale S.

- Ah bon ? Je ne t'ai pourtant jamais vu ici.

- C'est probable, je ne participe pas vraiment aux soirées, et puis j'ai un cercle d'amis très restreint.

- Attends une seconde, Tamara c'est ça ?

- C'est bien ça.

- Je crois me souvenir vaguement de ce nom. Tamara... Gentille. Trop gentille. Assez naïve, je crois. Oui, c'est bien la façon dont tu m'as été décrite.

- C'est vrai que dans ce petit lycée, tout le monde connaît tout le monde.

- Ça a ses avantages et désavantages...

- Je ne pense pas que la gentillesse soit un défaut, enfin bon.

- C'est ce que je me dis aussi, même si on me le reproche souvent, dit Tamara avec un indulgent sourire en repensant aux critiques qu'on lui adressait. Mais toi ? Je ne crois pas avoir entendu parler d'un Andrew. C'est même la première fois que je te vois. Je pense que je me serai souvenu de toi.

- Eh oui, je suis une personne assez exceptionnel. Mais que veux-tu ? Il faut rester savoir rester discret. Surtout dans ce lycée...

- Les gens sont assez gentils, même si parfois ils ont tendance à beaucoup juger les autres.

- N'essaye pas de les rendre plus bons qu'ils ne le sont en glissant quelques faux compliments. Je n'ai jamais rencontré des personnes aussi égoïste et vil d'esprit.

- Peut-être que ce n'est qu'une façade ?

- Il y a toujours une part de vérité qui se voit au travers d'un masque. Alors non, je ne pense pas. Le bus est là. En route, mauvaise graine.

Ils rentrèrent tous dans le bus pour prendre une place et voyager. Tamara était confuse, se mordant la lèvre inférieure, n'ayant pas prévu cet imprévu dans son budget et avoir prévu de prendre un peu de monnaie pour le voyage. Elle avait seulement glissé un billet de dix dans son porte-monnaie. Heureusement, Andrew insista pour payer puisqu'il « offrait ce voyage mystère ». La jeune fille se sentit mal à l'aise, comme si elle abusait de son pouvoir. C'était une personne charmante, avec des opinions bien à lui et une intelligence vive. Elle ne le connaissait que depuis quelques heures, et pourtant elle avait une confiance en lui, qui la surprenait. Pourtant, sa fierté l'empêchait de le laisser payer sa place et se promit de le rembourser plus tard. Ils choisirent une place à trois et s'assirent. Amélia ne bronchait pas un mot depuis qu'elle attendait le bus et préférait regarder son téléphone, écouteurs aux oreilles. Andrew paraissait habitué et posa sa tête contre l'arrière du dossier, essayant de se reposer. Tamara regarda d'abord la route, quittant peu à peu les routes de la campagne pour celles des autoroutes. Allait-ils à Paris ?

Elle n'y était allé qu'une fois avec ses parents pour rencontrer leurs cousins de la capitale. Lorsqu'elle était arrivée la-bas, elle fut surprise de la différence qui régnait entre la capitale et leur petite campagne. De plus, ses parents et ses oncles ne se parlaient très rarement, l'ambiance était tendue et gênante. Elle était très contente de rentrer chez elle, dans sa bonne vieille campagne. Ils avaient visité la Tour Eiffel, et avaient passés dans les Champs Elysées. Ce monde ne correspondait pas à celui des parents de Tamara qui furent gênés tout le long de la visite, rencontrant des centaines de personnes par jours, plus qu'il n'en avait rencontré dans leur petite ville en un mois.

Tamara elle, s'était plutôt bien adapté, malgré le fait qu'elle préférait son chez elle, son havre de paix. Pourtant, ça ne le dérangerai sans doute pas de venir habiter ici. Ses parents, par chance avaient toujours un emploi stable qui leur permettait de vivre bien tranquillement, et même mettre de côté pour leur retraite. Pourtant, ce n'était pas la vie qu'aspirait Tamara. Elle s'endormit, n'arrêtant pas de penser à sa dernière visite à Paris il y a de cela quelques années.

Mais où allaient-ils donc ? Elle ne ce l'était pas demandé pendant tout ce temps, et n'était pas curieuse, mais pourtant, sur le point de s'endormir, elle se demander bien ou est-ce que les emmenait ce mystérieux Andrew. Rapidement, ses yeux se fermèrent et elle plongea dans le sommeil.