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La semaine s'était déroulé étonnement rapidement pour la grande joie d'Amélia. Sous les conseils et l'aide bienveillante de Tamara elle avait réussi à rattraper beaucoup de cours manquants et travaillait beaucoup plus ardemment. Elle ne savait pas vraiment d'où lui était venue cet engouement pour le travail. Peut-être était-ce les professeurs ? Ou alors elle voulait enfin se reprendre en main pour pouvoir vivre toute seule après avoir fini le lycée ? Elle avait oublié à quel point elle aimait étudié et apprendre de nouvelles choses. C'était quelque chose que sa mère lui fait transmis étant elle même enseignante pendant quelques années dans un collège avant de se tourner vers les tout petits. Elle aimait les sciences, mais aussi l'économie et la littérature. La filière scientifique n'était pas faite pour elle la jugeant pas assez riche et complète. Cependant elle jugeait aussi que les autres filière n'était pas faite pour elle. Il manquerait toujours quelque chose, une matière qu'elle aurait voulu étudier.

Elle s'était réveillée plus tôt pour pouvoir se préparer à partir avec Andrew. Il avait raison, elle allait finir par venir. Elle pris des pyjamas et des tenues de rechange qu'elle fourra dans un petit sac avec une brosse à dents et tout l'essentiel pour l'hygiène. C'est à ce moment que Tamara sortit de la salle de bain et observa Amélia. Le relation avait beaucoup évolué, et ce, grâce à la gentillesse et la persévérance de Tamara, qui malgré tout s'était obstinée à essayer de devenir son amie. Amélia ne pensait pas qualifier Tamara « d'amie », mais cependant commençait à l'apprécier. Quant à Tamara elle était très heureuse de leur relation actuelle. Evidemment, ce n'était pas la meilleure relation, mais elle avait évolué dans une voie qu'elle n'osait à peine imaginer. Il fallait toujours marcher sur des oeufs avec Amélia, mais tout de même elle arriver à gérer sa mauvaise humeur et toute son aura de mystère qu'elle avait autour d'elle.

- Tu vas quelque part ? demanda Tamara.

- Oui.

- D'accord. Fais bien attention de rentrer à l'heure.

- Pourquoi ?

- Je ne sais pas si c'est vrai étant donné que tout le monde est à l'heure, ou ont un mot d'excuse mais la directrice est intransigeante sur ce sujet. Ses punitions sont assez grave.

- De quel genre ? Exclusion ?

- Je ne pense pas que ça irait jusque là. Enfin... Fais quand même bien attention de rentrer à l'heure.

Elle ne répondit pas et retourna comme d'habitude à ses préoccupations. Elle se demandait bien ce qu'allait faire Tamara ce week-end ci. La fois passé, elle avait remarqué qu'elle était l'une des rares seules, voire même la seule pensionnaire à rester ici. Etonnant pour toutes ses personnes fortunées, pensa Amélia. Il fallait bien avouer que la sortie du week-end était leur seul moment de détente et qu'elle préférait le passer dehors, même s'il lui fallait être seule. Finalement, elle demanda à Tamara ce qu'elle faisait de son week end.

- Moi ? Eh bien, je vais sans doute rester ici à travailler un peu et m'avancer sur mes cours. J'étais censé aller travailler dans un petit restaurant proche d'ici, mais ils ferment inhabituellement aujourd'hui.

- Tu travailles ? demanda Amélia surprise.

- Eh oui, lui répondit-elle en souriant. Il faut que j'économise pour les années à venir si je veux une vie indépendante.

- Mais... Ce n'est pas fatiguant ?

- De travailler en même temps que les cours ? J'arrive à gérer. C'est parfois un peu dure au niveau des horaires, mais c'est bien payé et le couple qui dirige le café est vraiment gentil. Et j'ai des pourboires !

- Mais... tes parents ne t'aident pas ? Cette question lui avait échappé des lèvres, elle qui voulait qu'on respecte son intimité appliquait la même règle pour les autres. Mais elle était si étonné par Tamara. Elle ne pensait pas qu'elle devait travailler pour pouvoir étudier. Surtout dans cet internat où l'argent était le dernier des soucis.

- C'est compliqué de parler études avec eux, se confia Tamara en poussant un soupir. Alors j'ai décroché une bourse de mérite pour pouvoir venir ici. Et je sais très bien qu'ils ne m'aideront aucunement dans les années à venir, alors je travaille un peu. Oh, tu sais ils ne sont pas bien méchants. Juste... pas très porté sur les études disons.

- Ils ne veulent pas t'aider ?

- Eh bien... Ce n'est pas vraiment ça le problème. Ils ne comprennent pas très bien pourquoi l'éducation et apprendre de nouvelles choses me tient tant à coeur. Mais je suppose qu'ils ont fini par comprendre que c'est quelque chose que j'aime et dont ils ne pourraient pas m'y restreindre. Pour eux, l'école n'est pas une priorité. Elle n'est qu'optionnelle. Je n'avais pas besoin de me donner autant, je n'avais pas besoin de partir à des centaines de kilomètres d'eux pour être dans une des meilleures écoles de la régions alors même qu'à quelques mètres il y avait une école. Je connais leur point de vue et je le respecte. Pourtant je ne partage pas la même vision des choses. Pour moi étudier et apprendre de nouvelles choses a été une libération. Une des plus belles choses. Quand j'en apprends tout les jours sur autant de sujets, je suis impatiente d'en découvrir d'autre, et triste de savoir que je ne saurais au contraire rien sur certains sujets. Mes parents sont de simples ouvriers. Pour eux, la suite logique était que je le devienne aussi. Ils ne pensaient pas à mal quand ils ont émit l'hypothèse que je ne voulais rien de plus. Crois-tu vraiment que de simple ouvriers pourront se permettre de payer cette école ? Malheureusement pas. Enfin... Je divague, et je me suis laissé emporté ! Je suis vraiment désolé. Je sais que tu n'aimes pas trop ce genre... d'effusion.

- Non, non, répondit Amélia après un certain temps. Je suis contente d'être tombé sur toi comme colocataire. Et pas un de ces débiles.

C'était la seule réponse d'Amélia, pourtant indirectement Tamara comprit qu'elle en disait long sur son ressentit. En effet, Amélia n'en revenait pas de ce que lui avait dit sa camarade de chambre. Tamara méritait sa place ici bien plus que toutes ses personnes fortunées, elle y compris. Elle était venu ici, bravant des interdictions et même ses parents. Tout ceci dans un unique but : pouvoir étudier. Son intuition était bien la bonne. Tamara était différente de toute les autres personnes qu'elle avait pu croiser ici. Si on omettait Andrew évidemment. Elle était vraie, et c'était la seule qualité qui aux yeux d'Amélia importait. D'une certaine manière Tamara lui rappelait sa mère. Sa gentillesse, son ambition, sa motivation.

Elle finit rapidement de ranger quelques affaires dans son sac de toile et observa Tamara du coin de l'oeil. Elle était assise sur son lit en train de lire un livre, concentré sur l'histoire. Elle se demandait bien si elle devait le faire ou pas. Qu'est-ce qui la retenait au fond ?

- Tamara. Prends des affaires on s'en va pour le week end.

- Quoi ?

- Tu m'as bien comprise. Je vais chercher ton téléphone et le mien et on y va. Essaye d'être rapide, on va être en retard.

Elle s'en alla longeant les couloirs malgré les protestations et les questions de sa camarade. Elle ne savait pas bien quelle serait la réaction d'Andrew. Il allait sans doute être surpris et l'accepter comme s'il la connaissait depuis toujours. Ces deux là étaient fait pour bien s'entendre. Elle récupéra son téléphone et signa sur la fiche qu'elle partait avec Tamara. En quelques foulées rapide elle arriva dans leur chambre et trouva Tamara prête, se rongeant les ongles. A sa vue, Tamara se leva et reposa ses questions.

- Tu aimes les surprises Tamara ?

- Ça dépend...

- La seule chose que je peux te dire c'est que moi même je ne sais pas ou nous allons.

Tamara la suivit hébété pendant qu'elles allaient rejoindre Andrew. Peut-être Amélia allait reprendre goût au surprise ? 

AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant