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Amélia inspira profondément avant de rentrer. Elle s'en fichait éperdument de la personne qui l'attendait dans la chambre. Elle n'était pas venue ici pour se faire des amies. Tout ce qu'elle voulait c'était attendre sa majorité et pouvoir partir d'ici et de se libérer de l'emprise de son père. Lorsqu'elle ouvrit la porte, un grincement brisa le silence. Elle posa ses yeux sur la pièce. Elle était grande et lumineuse, très propre aussi. Amélia sourit, cette chambre n'allait sans doute pas rester propre pour longtemps. Elle continua tranquillement de l'observer, sans quitter sa place, croisant ses bras sur sa poitrine.

C'était indéniable c'était une très grande chambre. Elle était divisée en deux : un côté pour la fille avec qui elle la partageait et de l'autre pour elle. Il y a avait un lit et un bureau de chaque côté. En observant la chambre, Amélia remarqua enfin la jeune fille de son âge installée sur son lit. C'était une grande rousse, avec des taches de rousseur et de grands yeux verts. Elle n'était pas une des ces beautés classiques, mais à sa manière l'était tout autant. En voyant qu'Amélia avait enfin posé ses yeux sur elle, la grande rousse se leva et lui tendit sa main.

- Bonjour ! Moi c'est Tamara, mais tu peux m'appeler Tam.

Amélia l'observa froidement et ne lui rendit pas sa poignée de main. Elle la regarda encore quelques instants avant de détourner son regard de la rousse, Tamara. Elle aperçu ses valises disposées sur son côté de la chambre et décida de ranger ses affaires dans sa penderie prévu à cette effet. Tamara quant à elle, resta bouche bée, ne comprenant pas bien la réaction d'Amélia à son égard. D'ailleurs elle ne s'était même pas présentée, et ne l'avait même pas saluée. Habituellement, dans cet internat de bonne famille, tout le monde était sympathique, et présentable.

- Je pourrais savoir ton nom, finit par demander Tamara.

- Amélia, répondit celle-ci sans même lui jeter un coup d'œil.

- J'aime bien ton prénom, fit Tamara pour engager la conversation. Tu te plais ici ?

- Cela ne fait moins d'une heure que je suis ici, je n'ai pas trop eu l'occasion de me plaindre.

- Ah, ouais...

Tamara ne savait pas trop comment interpréter cette réponse. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Elle poussa un soupir et se rassit sur son lit. L'ambiance allait définitivement être tendue entre elles.

- Et d'où viens-tu ? Personnellement j'habitais en Champagnes-Ardennes.

- Paris.

- Paris ! La capitale ! s'enthousiasma Tamara.

- Je te félicite de savoir la capitale de notre pays.

Ses paroles jetèrent un froid dès le début de conversation. Néanmoins, Tamara essaya encore de lui parler. Si elle devait cohabiter ensemble pendant trois long mois, autant essayer de lui communiquer, même si cela signifiait recevoir des remarques sarcastiques de la part d'Amélia.

- Tu veux un coup de main pour tes valises ?

- Est-ce que j'ai l'air d'avoir besoin d'un coup de main ?

- Non, mais je demandais pour être poli, parce que -

- Je n'ai pas besoin de ta politesse, ni même de ta pitié, dit-elle en lui jetant froid. Un énième regard froid.

- Je n'ai pas pitié de toi, je-

- Si, dit Amélia la coupant encore. Je sais très bien quand j'inspire de la pitié au gens.

Tamara recula vers son lit, quand soudainement Amélia arrêta de ranger ses valises et se leva.

- Pourquoi ? Je ne suis pas assez bien pour cette école c'est ça ? Mes tatouages te dérangent ? Ou peut-être ma couleur de cheveux rouge ? Oh, ou bien la cerise sur le gâteau mon comportement ? Continua t-elle.

AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant