Ils se levèrent se jetant des regards se voulant complices alors qu'ils se sentaient tout les deux coupables que pour un instant, rien qu'infime ils avaient osé penser de leurs vies respectives. Du passé, du présent, mais inconsciemment aussi du futur. Après que ce passera t-il ? Ils étaient jeunes. Maintenant. Aujourd'hui. Et demain ?
Amélia leva les yeux aux ciels. L'alcool et les petites pilules magiques de Scar ne faisaient pas bon ménage. Elle se la jouait rebelle et anticonformiste. Alors pourquoi voulait-elle désespérément lui plaire ? Il n'avait ni un sourire qui plaisait, ni des yeux dans lesquels on pourrait s'y perdre. Alors, bon sang, qu'avait-il de plus ? Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Ils recommencèrent à danser quelques instants au rythme entraînant de la musique, un sourire factice voulant montrer qu'ils s'amusaient, même si tout les deux ne gesticulaient que pour faire comme les autres. Cela revenait toujours au même point, pour faire comme les autres. Pour plaire aux autres.
Pourquoi avaient t'on tous ce besoin omniprésent de plaire. De jouer la comédie ? De camoufler sa personnalité, de sorte à pouvoir en revêtir une autre. Une autre personnalité complètement différente voire même à l'opposé de la vraie personne qui se cachait en dessous. Juste histoire de plaire. Mais peut-être au fond, on voudrait tous changer. Changer de personnalité, de vie, rien qu'un instant. Rien qu'un instant d'oublier sa vie et par la même occasion en profiter pour s'oublier.
Mais cet instant n'est rien de plus que ça : un instant. Et puis soudainement on revient à la réalité, on se remémore la vérité. On repense aux problèmes que l'on affronte. Peut-on se permettre de se plaindre quand tout le monde à les siens à faire face et affronter ? Peut-on se permettre de se montrer égoïste lorsqu'ailleurs c'est pire ? Alors que fait-on ? On se tait, on inspire un grand coup et on essaye à survivre à tous ça. Attendant seulement qu'on passe au dessus des problèmes. Ou que les problèmes passent au dessus de nous.
- Tu ne trouves pas qu'on s'ennuie ? lui demanda-t-il.
- Tiens, parce que tu peux t'ennuyer toi ? lui répondit-elle ironiquement.
- Possible.
- Tu proposes quoi ?
- Rien de spécial. Un petit truc. En souvenir du bon vieux temps.
- Quel petit truc ? demanda-t-elle suspicieuse.
- J'ten pose moi des questions ?
Il s'en alla juste après, dans une démarche nonchalante que lui seul savait faire et qui le caractérisait si bien. Elle continua à se trémousser sur la piste, se voulant attirante. Elle se demandait bien ce qu'il avait préparé. Tout ce qu'elle voulait c'était de s'amuser ! Elle sentait bien que les effets de la drogue commençaient. Ce moment où la raison se déconnectait enfin, et laissait place à la folie et laisser faire toutes les choses que personne ne pourrait en tant normal. Il revint quelques instants plus tard, suivit d'une jeune femme. Amélia haussa un sourcil, l'air intrigué. Elle avait l'habitude, même lorsqu'ils étaient ensemble qu'il ramène une fille avec elle. Après tout, et comme il l'avait répété maintes et maintes fois « C'est tellement vieux jeu de sortir qu'avec une et unique personne, lorsque tu vois tout ce que tu rates ». Il l'avait dit sur le ton le plus naturel du monde, tel Dom Juan.
Il s'approcha d'elle, une main posa sur les hanches de la brune près de lui. Elle était très élancée, dépassant même d'une tête Scar, qui pourtant était assez grand. Ses talons n'arrangeaient pas la chose. Elle agitait la tête de haut en bas qui du même mouvement faisait tressauter ses courts cheveux bruns qui lui retombaient à la poitrine. Elle avait sur son visage une expression hagarde. Elle avait sans doute dû forcer sur la boisson pendant cette soirée. Quand Scar fut assez près d'Amélia, il fit les présentations.
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Amélia
Novela JuvenilAmélia, jeune fille de dix-sept ans est antisociale, bornée et pour couronner le tout à un caractère pas des plus sympathiques. Son père décide donc de l'envoyer dans un internat loin de chez elle où elle y rencontre un personnage qui va chambouler...