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Le soleil était au rendez-vous en ce début du mois de juillet. Il réchauffait la peau d'Amélia pour son plus grand bonheur. Elle était prête à rentrer chez elle, maintenant. Ils avaient tous passé leurs examens de fin d'année. Elle était plutôt confiante sur ses résultats estimant avoir réussi toutes les matières dans sa globalité. C'était fini de l'internat. Elle était heureuse de pouvoir rentrer chez elle, mais la complicité qu'elle avait avec ses amis allait la manquer. Elle rentra dans la chambre qu'elle partageait avec Tamara, des valises étaient dans les quatre coins de la chambre. Tamara était d'ailleurs en train de ranger les derniers détails.

- Tamara ? Je te signale que tu as déjà passé le balai au moins six fois entre hier et aujourd'hui.

- Je sais, je sais... Mais je veux que tout soit parfait avant qu'on parte.

- Tout est déjà parfait, ne t'inquiètes pas. Allez, détends toi. Il ne nous reste plus que quelques heures ici avant de rentrer chez nous. La directrice va faire une cérémonie d'adieu et nos parents vont venir nous chercher.

- Oui... Ça fait bizarre de partir d'ici. Après toutes ces années... Et puis, ça va faire bizarre de ne plus vous voir tous les jours.

- Ouais, à moi aussi, dit Amélia en s'asseyant sur le lit. Mais je me dis que c'est pour le mieux. On va avoir chacun notre vie, mais on restera toujours amis.

- Je le sais bien. Mais j'ai l'impression que c'est la fin d'une ère. Ça me rend nostalgique, tout ça.

- J'ai l'impression aussi.

- Tu sais, dit Tamara, je voulais te remercier.

- Pourquoi tu voudrais me remercier ?

- Tu as peut être l'impression d'avoir changé récemment. Mais moi aussi j'ai changé. Grâce à toi. C'était pour ça que je voulais te remercier. Parce que même si on ne se connaît que depuis quelques mois, j'ai l'impression que ça fait plusieurs années ! Grâce à toi, j'ai pu prendre de l'assurance et de la confiance en moi. Oser dire ce que je veux, quand je veux. Sans trahir ma gentillesse. Avant, je pensais qu'il ne fallait pas que je réplique quoi que ce soit aux autres car ça serait malpoli. Mais en fait, je me suis rendue compte que tout ça, c'était faux. Je me mens à moi même. Je n'avais juste pas assez de force de caractère pour oser dire ce que je voulais vraiment. Mais grâce à toi, je l'ai maintenant cette force de caractère.

- Je suis contente alors, dit Amélia en souriant. Je sais très bien qu'au fond tu es la même petite fille super gentille. Mais la gentillesse ne rime pas avec se laisser faire pour le bien des autres si toi tu te sens mal. Si on est dans la séquence émotion, je voudrais te remercier aussi alors.

- Me remercier ? Tu devrais plutôt remercier Andrew.

- Andrew en est pour beaucoup. Mais toi aussi Tamara. C'est aussi grâce à toi que j'ai appris à être plus gentille.

- Ah bon ? Ça ne se voit pas vraiment, dit Tamara en souriant.

- Tu veux que je te le montre ? Répondit Amélia en s'esclaffant de rire. Merci d'avoir persévéré pour être mon amie. Je sais que je ne suis pas une personne facile tous les jours. Merci d'avoir insisté pour m'aider au début. Merci pour les cours que tu as pris à ma place pour m'aider. Merci pour avoir vu en moi une autre personne que celle que je montrais à tout le monde. Parce que même moi, je ne la voyais pas cette facette. Tu vois le côté positif des gens. C'est une grande qualité. J'espère que tu continueras toujours à voir le côté positif de tout le monde, malgré ce qu'ils montrent. Merci pour tout Tamara.

- On se fait un câlin ?

Elles se rapprochèrent toutes les deux avant de se prendre dans les bras l'une de l'autre. Un silence régna entre les deux jeunes filles, toutes les deux occupées à penser à leurs journées passées dans ce lycée et leurs rencontre qui était surprenante et leurs caractère totalement opposé mais qui pourtant s'entendaient très bien. Soudain, elles entendirent un son venant des hauts parleurs. C'était la directrice qui inventait les dernières années à se rendre dans la salle d'examens où elle allait faire son discours. Amélia et Tamara se rendirent donc là-bas où elles parlèrent bras dessus, bras dessous. Le discours dura près d'une quinzaine de minutes où la directrice les incita à ne pas relâcher leurs efforts et à toujours bien se comporter. Elle souhaita aussi une vie professionnelle et affective réussi. À la fin de son discours, Amélia partit fumer dans le jardin avant de rejoindre son père et ses amis. Elle voulait se détendre et rester seule pendant quelques instants avant de s'en aller définitivement de cet endroit où elle avait grandi et murit. Elle allait sans doute plus jamais y remettre les pieds.

- Toujours en train de fumer, dit Andrew.

- Et toujours en train de m'épier ?

- Je n'appelle pas ça comme ça, dit-il en s'adossant à la barrière un grand sourire aux lèvres.

- Et comment tu appelles ça ?

- Une visite de courtoisie, je dirais.

- Bien sûr...

Ils restèrent tous les deux silencieux pendant un instant. C'était grâce à lui qu'elle se sentait en paix avec elle-même. C'était grâce à lui que sa vie avait changé. Il lui avait été d'une aide précieuse et elle était très contente d'être son amie. Elle était aussi très fière.

- Merci Andrew.

- Je t'avais fait une promesse Amélia. Et je l'ai tenu. En quelques mois, j'allais te redonner le sourire. Mission accomplie.

- J'avais complètement oublié cette promesse...

- Pas moi. J'y pensais tous les jours. Comment elle pourrait s'en sortir ? Comment lui rendre le sourire ?

- Merci Andrew... Sans toi, je ne serais rien, dit-elle avec une voix légèrement tremblante.

- Non, Amélia. Tous ces effort, tu ne les dois qu'à toi-même.

- Andrew, dit Amélia en prenant son courage à deux mains.

- Oui ?

- Je... Je n'avais jamais ressentit ça auparavant. Même avec Scar. Mais plus les jours passent, et plus j'en suis sûre. Je t'aime.

- Je... Quoi ? S'exclama Andrew après une longue pause.

- Je n'attends pas forcément de réponse de ta part, mais... Je tenais à te le dire.

- Écoute, dit-il avec un sourire. Ce que tu ressens pour moi, ce n'est pas de l'amour. C'est une affection profonde. Je ne pense pas que tu es réellement amoureuse de moi. Tu t'en rendras compte plus tard. Je suis désolé, mais je ne peux pas accepter tes sentiments. Je suis fière de toi, dit-il en prenant dans ses main. Je suis fière de tout le parcours que tu as accompli. Je suis heureux que tu as pu changé et que tout vas pour le mieux maintenant. C'est tout ce que je voulais. Sois heureuse toute ta vie d'accord ? J'espère que tu ne m'oublieras pas. Parce que moi, je ne pourrais pas t'oublier. Fais des choix qui te correspondent. Profite, parce qu'on a qu'une vie. Fais ce que tu aimes, sans même penser à l'avis de toutes les autres personnes. Fonce, et n'ai pas peur de prendre des risques. Au revoir, Amélia dit-il en lui déposant un baiser sur le front. Je t'aime de tout mon coeur.


AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant