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La directrice était tranquillement assise sur son bureau, s'occupant de papiers administratifs et autres paperasse. Soudain, une des surveillante qui habituellement toquait avant de venir ouvrit la porte. Elle avait un air apeuré et colérique. La directrice se leva immédiatement, pressentant un quelconque problème.

- Qu'y a t'il ?

- Une bagarre madame !

- Comment ça ? Entre qui ?

- Dans le réfectoire, madame. C'est Édouard et... la nouvelle.

- Amélia ?

- Oui ! Voilà !

- Vous savez la raison de leur dispute ?

- Pas encore. Les élèves les ont séparés et nous sommes intervenus pour les garder séparés. Et je suis venue vous voir pour vous tenir informer de la situation.

- Merci. Je vais aller les voir.

Lorsque la surveillante s'en alla, la directrice referma la porte et poussa un soupir. Évidemment, c'était encore Amélia. Qu'allait-elle donc faire de cette élève qui ne faisait que d'enfreindre les règles ? Son père l'avait pourtant prévenu, elle essayerai par tout les moyens de se faire virer, et la directrice ne devait pas la virer puisque c'était son unique souhait. La directrice avait écouter patiemment toutes les recommandations du père d'Amélia. Si elle avait bien accepté de l'inclure dans son internat en cours d'année - ce qu'elle ne faisait jamais - pour la simple et bonne raison qu'elle devait une faveur à son père. En effet, il l'avait aidé à monter son internat des années avant. Elle avait été toujours reconnaissante de l'intérêt qu'elle lui avait porter alors même que personne ne pensait que son projet allait fonctionner. C'était de cela bien des années avant. Pourtant, elle ne se doutait pas qu'Amélia allait lui causer autant de problème. Elle se ressaisit : c'était une décision qu'elle avait prise et qu'elle allait tenir.

Elle s'en alla jusqu'à la cantine. On y entendait les élèves qui criaient beaucoup plus fort que d'habitude. La dispute les avait probablement tous excité. Elle s'avança dans l'attroupement des élèves et vit Édouard d'un côté et Amélia de l'autre. Tous les élèves se parlaient entre eux, désignant les deux camps du doigts. Édouard était salement amoché, sa lèvre inférieur saignant légèrement. Quant à Amélia elle n'avait l'air d'avoir aucune séquelle. C'était probablement elle seule qui avait infligé la blessure à Édouard. Quand ils aperçurent tout les deux la directrice, elle les interpella. « Tous les deux, direction mon bureau. Tout de suite. » Ils la suivirent donc dans son bureau, tout les deux d'une bonne distance l'un de l'autre. Elle referma la porte d'un claquement et s'assit derrière son bureau.

- Expliquez-vous.

- Je vais tout vous dire madame ! Cria Édouard. C'est elle ! Elle est venue et m'a tapé ! Comme ça, sans aucune raison. Évidemment, je n'ai pas protester. Je suis bien trop diplomate.

- Tu es sûr ? Lança Amélia calmement. Tu es sûre que je ne t'ai pas frappé sans raison ? Tu es sûr que je ne t'ai pas frappé pour une autre raison que ta diplomatie ?

- Je veux la vérité Édouard, dit la directrice.

- Mais madame, c'est la vérité ! Et rien que la vérité.

- Bon, Amélia, explique moi la situation.

- Il cherchait Andrew. Et je l'ai frappé. Et s'il ne m'as pas frappé, c'est juste qu'il n'est qu'un lâche et qu'un faible.

- Ça me paraît plus plausible. Écoutez. Vous avez tout les deux vos torts. Arrêtez de vous moquez de votre camarade Édouard, et Amélia la violence n'est pas une solution. Je ne veux pas que ce genre de phénomène se reproduise encore. Alors, je vais être encore une fois clémente avec vous, vous n'aurez aucune sanction. Seulement, vous allez devoir aider les secondes pour leur choix d'orientation. Et vous allez faire cela ensemble, puisque vous ne vous entendez pas.

- Mais madame...répliqua Édouard.

- Aucune objection.

Ils s'en allèrent donc chacun de leur côté. Édouard retourna dans sa chambre se toucha la lèvre, saignante à cause du coup porté par Amélia. Lorsqu'il rentra dans sa chambre, il vit que sa soeur l'attendait, assise sur son lit. Andrew n'était évidemment pas présent, sans doute dans la chambre d'Amélia.

- Alors ? Qu'est-ce que tu as eu comme sanction ? Elle a été virée ?

- Non. 

- Toujours pas ?

- Mais t'es malade ? Si elle se fait virée, moi aussi ! Tu le savais mais tu t'y es quand même risquée !

- Mais bien sûr que non ! J'en étais sûr que tu allait t'en tirer de toute manière.

- Attends... Tu comptais sur quoi ? De la chance ? Mère et père nous aurait privé de tout nos privilèges !

- Arrête d'exagérer.

- Exagérer ? Mais je viens de passer à deux doigts de l'expulsion ! De deux doigts ! Arrête de ne penser qu'à toi. Qu'à tes volontés. T'as risquer ma place ici. Et ma dignité. Comment je vais être devant les gars moi ?

- Écoute, si tu ne sais pas te battre, c'est ton problème. Pas le mien, dit-elle en quittant la chambre de son frère.

Comment Jade pouvait-elle être si indifférente ? Vis à vis de lui, son frère jumeau. Ils avaient grandis ensemble et voilà ce qu'elle lui faisait. Il se demandait si à part elle-même elle aimait quelqu'un. Du côté d'Amélia, elle n'arrêtait pas de tourner en rond énervée. Elle était dans sa chambre avec Tamara et Andrew.

- Devoir se coltiner ce débile ! Mais quelle chance ! J'en ai vraiment marre. Devoir faire le ménage. Et ensuite, ça ? Vraiment j'en ai marre, rouspéta Amélia.

- Tu as de la chance de ne t'en tirer qu'avec ça...

- Ouais, mais j'en ai tellement marre ! Marre de ce lycée, marre des deux frères et soeurs diaboliques.

Soudain, pendant qu'elle parlait, une surveillante rentra dans sa chambre et lui tendit son téléphone, lui désignant que c'était son père au bout du fil.

- Allô ?

- Quoi ? Demanda Amélia sans même le saluer.

- J'ai entendu dire que tu n'as fait que causer des problèmes.

- Non. La première fois, c'était un contretemps, et l'autre c'est à cause du débile.

- Arrête de me mentir. Je sais très bien que tout est de ta faute.

- Alors quoi ? Maintenant tu essayes d'être le père exemplaire que tu ne seras jamais ? Si c'est pour m'appeler pour me dire n'importe quoi, ne prends même pas la peine.

- Amélia... J'essaye d'être là pour toi, et toi tu me rejettes.

- Tu n'as pas été là dans les moments où j'avais vraiment besoin de toi. Et qu'est-ce que tu espères ? Soudainement, bam, par miracle tu vas devenir un père adorée ? Flash info : ça ne fonctionne pas comme ça.

- Je le sais. Je ne veux pas omettre tout ce qui s'est déjà produit. J'essaye de repartir sur de nouvelles bases.

- Elles ne vont pas exister, et n'existeront jamais.

Elle raccrocha et resta silencieuse pendant un moment. Ses deux amis avait évidemment tout entendu, mais ils ne pipèrent aucun mots et restèrent silencieux.

- Vous avez sans doute du devinez. C'était mon père. Lui et moi on va dire qu'on a pas les meilleures relations du monde.

- C'est le cas de le dire !

- Ouais. Enfin, à une époque on s'entendait très bien mais... depuis un certain temps, après quelque chose qu'il m'a fait, eh bien, ça va de mal en pis. Mais bon, c'est la vie n'est-ce pas ? Tout n'est pas tout beau et tout rose. Enfin bref. On profite de cette semaine où on peut sortir pour pouvoir allez à Paris ? Je crois bien qu'avec tout les phénomène de cette journée j'ai besoin d'aller à la colline.

- Ouais ! Je suis partant.

- Pareil !


AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant