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Tamara avait mis son réveil ce qui éveilla au même moment Amélia. Ses paupières papillonnèrent éblouis par la lumière du jour. Elle se réveilla avec difficulté quittant à regret la douceur et la tiédeur de son lit. Elle passa dans la salle de bain attenante et se brossa les dents. Voilà une nouvelle journée qui commençait pour elle. Et elle allait devoir rester toute une journée en cours. De toute manière elle n'avait aucune échappatoire, c'était trop bien gardé pour qu'elle ne rate ne serais-ce qu'une heure de cours. De toute manière, qu'aurait-elle fait seule dans sa chambre, à se morfondre. Autant aller en cours n'est-ce pas ? Elle était résignée quand elle finit de se préparer et sa camarade de chambre lui jetait des coups d'oeil inquisiteurs. Amélia finit par lui demander ce qui n'allait pas.

- Rien, rien, c'est juste... Merci pour hier soir. Pour la couverture.

- De rien.

C'était les seuls mots qu'elles avaient échangés au cours de cette matinée. À son réveil, Tamara était surprise de constater qu'elle s'était endormie toute habiller, devient donc qu'elle s'était assoupies pendant qu'elle lisait son livre. Elle chercha donc du regard son livre qui devait être dans ses environs mais ne le trouva point. Elle le trouva finalement sur son bureau. C'était sans doute Amélia qui remarquant qu'elle s'était endormie lui avait retirer son livre et lui avait posé la couverture. Cela l'étonna fortement. Bien sûr, elle savait qu'Amélia n'était pas une sans coeur ni un monstre. Pourtant sous ses airs revêches ce cachait une personne extrêmement gentille et prévenante devina Tamara. Elle prit donc l'initiative de la remercier sans trop en rajoutant, commençant à comprendre qu'Amélia n'aimait pas les grands discours.

Elles aimèrent ensemble en cours, marchant côte à côte sans même s'adresser la parole. C'était bien évident que Tamara la guidait. Elle n'essaya pas comme les dernières fois de lui parler, respectant son silence. Tamara avait compris une chose : si sa camarade de chambre voulait parler elle le ferait. Elle n'avait ni besoin de combler les blancs d'une conversation. Contrairement à la plupart des gens, Amélia aimait la solitude et le silence. Et Tamara le respectait.

Lorsqu'elles arrivèrent dans leur salle de classe, Tamara partit saluer les autres élèves, et Amélia s'assit sur la chaise où elle s'était déjà assise autrefois. Encore une fois, aucun élève ne vint la déranger, préférant la laisser seule puisqu'elle n'était pas comme eux. N'ayant rien d'autre à faire que d'attendre son professeur, elle observa les élèves de sa classe, et son regard se posa sur une grande brune.

Elle se souvenait que Tamara lui avait déjà adressé la parole. Elle creusa dans sa mémoire pour se rappeler de son nom. Claire ? Camille ? Non, non, c'était quelque chose qui commençait par un J. Finalement, elle trouva son prénom : Jade. Elle se demandait bien pourquoi cette grande brune l'avait tant marqué, elle qui ne s'intéressait pas à grand chose. Elle était entourée de presque toute les filles de sa classe et était au centre de toute l'attention. Amélia comprit qu'elle racontait son week-end, ce qui impressionnait plus que de mesure ses amies. Tamara s'était posté près d'elle aussi et l'écoutait mais ne paraissait pas beaucoup intéressé. Quant aux autres filles, elles avaient l'air écouter le Messie lui même.

Elle se demandait bien ce qui pouvait tant intéressé toute ces filles en Jade. Ce n'était certainement pas sa hâte physionomie ou la beauté de ses traits. Elle était presque squelettique. C'était certainement sa personnalité qui était forte qui les attiraient tant. Si il y avait bien une chose qui émanait d'elle c'était son pouvoir. Elle avait une autorité presque naturelle sur ses camarades, tel la reine des abeilles compara Amélia.

Et même la reine des abeilles ne prend pas la peine d'aller la saluer. Il y a avait quelque chose qu'elle n'aimait pas chez cette Jade. Et encore une fois, elle se rendit compte que c'était cette impression d'autorité qu'elle dégageait. Pourquoi diable s'efforçait-elle de dominer toutes ses amies ? Elle n'avait aucune idée, mais en tout cas elle se plaisait bien dans son rôle de chef.

Le professeur arriva et les cours commencèrent comme à leur habitude. Pour une fois, Amélia pris bien note de tout ce qu'il dictait et essayait de suivre un tant soit peu son cours. Elle aimait apprendre des choses, et s'instruire. Là n'était pas le problème. Ce qu'elle n'aimait pas, c'était être cantonné entre quatre murs et suivre un professeur qui n'avait pas la passion d'enseigner comme la plupart des professeurs de son ancien lycée. Se réveillant tout les jours se préparant à dicter simplement leurs cours pour une horde d'adolescents avachis sur leur table. Alors elle avait lâché les cours, ayant d'autres préoccupations en tête. Elle fut étonnée de constater que pour la première fois depuis longtemps elle était intéressé par un cours, par un professeur. C'était le professeur d'histoire. Il paraissait passionné par sa matière et par tout ce qu'il apprenait à ses élèves. C'était rare de voir autant de passion et d'envie de transmettre sa passion surtout, constater Amélia. Elle l'apprécia immédiatement et continua d'écouter pendant tout son cours.

Avant même qu'elle s'en aperçoive, les deux heures d'histoire se finirent rapidement, et deux heures de sciences les suivirent. La matinée se déroula donc rapidement. À la pause du midi, elle rangea rapidement ses affaires et voulut sortir de cours, quand Jade l'intercepta.

- Enchanté. Moi c'est Jade, dit-elle en tendant sa main parfaitement manucurée.

Amélia ne répondit pas et l'observa sans ciller. Pourquoi diable venait-elle lui parler alors même qu'elle avait passé son temps à l'ignorer ? Cela ne lui inspirait rien qui vaille, et sa fausse gentillesse ne la dupait pas. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais elle sentait que cette Jade cachait bien son jeu.

En remarquant qu'Amélia ne lui répondait pas, elle haussa un de ses sourcils et abaissa sa main, un mauvais rictus au visage.

- La moindre des politesse est de renvoyer mon salut.

- Si c'est pour montrer ta fausse gentillesse au yeux de tous, remballe là.

- Fausse gentillesse, que...

- Tu as bien compris. Sur ce, bonne appétit, la coupa t-elle.

Amélia avait horreur de cette fausse gentillesse. Elle détestait par dessus tout qu'on lui parle par pitié ou autre. Evidemment, Jade ne lui parlait pas par pitié ne connaissant pas son passé, mais surtout pour montrer aux yeux de tous qu'elle était une camarade de classe « parfaite », essayant de parler avec toute les personnes de sa classe et surtout de montrer son pouvoir. Mais Amélia n'en avait que faire de son pouvoir, de son autorité, ou encore de sa gentillesse bien trop dissimulé.

Pour une fois, l'ambiance était légèrement différence dans ce nouveau lycée. Personne ne savait son histoire. Personne ne savait que sa mère était morte, et grâce à cela, personne ne la prenait en pitié, préférant l'ignorer. Amélia préférait largement l'ignorance que la pitié. Surtout, elle ne voyait pas de visages connu. Toutes les personnes ici ne le connaissait ni d'Adam ni d'Eve, et vice-versa. C'était presque une libération pour elle. Lorsqu'elle était obligée d'aller dans son ancien lycée, elle croisait sans cesse des regards de pitié, de compassion. Tout le monde connaissait son identité, et justement, Amélia préférait vivre dans l'anonymat. Heureusement, ce temps est révolu et dans quelques années, non, dans quelques mois, elle allait enfin pouvoir prendre la liberté qu'elle attendait tellement. Plus que quelques mois, se répéta t-elle en marchant vers la cantine. 

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Bonjour ! Petite parenthèse. Je tenais à vous remercier, ceux et celles qui sont arrivés jusque là, qui commente et qui vote. Ça me fait très plaisir et ça m'encourage énormément !




AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant