Chapitre 1 : Le jour de la rentrée

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[PDV Rayan]

Je me dirige d'un pas nerveux vers l'Université d'Antéros Academy.

Respire Rayan, détend-toi.

Parfois je me demande si j'ai fait le bon choix concernant mon métier. C'est ironique non ? J'ai été le bouc émissaire presque tout le long de ma scolarité et je me suis acharné à devenir enseignant. Mais voilà je suis un intellect et j'apprécie ceux qui le sont, et qui ont comme moi soif d'apprendre. C'est ce qui m'a toujours plu dans l'enseignement transmettre des connaissances, un savoir.

Néanmoins, revenir dans une université ou un lycée, j'ai toujours cette petite appréhension, j'ai toujours l'impression, les premiers jours, qu'on va m'attendre dans un couloir pour s'en prendre à moi. Des souvenirs désagréables me reviennent.

Je secoue la tête, tout ça est derrière toi maintenant. Tu te fais du mal à ressasser tout ça.

Ce n'est que passager, je le sais bien, car une fois que j'aurais pris mes marques je ne me sentirais plus en insécurité.

J'entre dans l'université d'Antéros Academy. Bon aujourd'hui c'est le jour des inscriptions, j'ai hâte de rencontrer mes futurs élèves et leurs enseigner mon savoir. Mais ce que j'attends avec impatience c'est leurs avis sur les différentes œuvres que je compte leur présenter tout au long de l'année. Que ressentent-ils ? Qu'ont-ils compris ? Comment perçoivent-ils ces œuvres ? Que provoquent-t-elles chez eux ? J'aime l'Art pour ça, personne n'aura jamais le même point de vue. J'ai beau avoir le mien, je m'étonne toujours (agréablement) quand une ou un élève souligne quelque chose dans une œuvre que je n'avais pas vue. Mes élèves apprennent de moi et moi j'apprends d'eux. Et rien que pour ça j'adore mon métier et je ne le changerais pour rien au monde.

Je salue mes collègues avec qui j'ai fait connaissance lors de la pré-rentrée. Je m'en vais prendre un café au distributeur pour bien commencer cette journée.

Je porte le café à mes lèvres, mon dieu qu'il est infect ! Note pour moi-même, se préparer une bouteille isotherme de café. Je jette mon gobelet encore plein, hors de question de terminer cette horreur.

Un brouhaha attire mon attention, je me dirige vers la source du bruit. Hum.... Il y a tout un attroupement, tout un tas d'élèves encercle deux autres. Les concernées sont une étudiante noire au look urbain, cette dernière s'en prend violemment à une étudiante au style plutôt gothique. Je reste en retrait, j'aimerais avant d'intervenir comprendre la source du conflit.

- C'est pas vrai ! Mon Dieu, pile ce que je craignais... Même en dernière année, y en a toujours un pour se croire au cirque !

Quoi ? Au cirque ? De quoi veut-elle parler ? Une petite minute... elle ne s'en prend quand même pas à cette jeune femme juste parce qu'elle a un look gothique ?!?!


- ...

- T'as perdu ta langue ? Tu t'es trompée d'endroit, sûrement ? On est en faculté d'art ici, pas dans un de ces ateliers de bouseux dans lesquels tu dois avoir l'habitude d'aller. Les gens comme toi décrédibilisent l'établissement et font baisser sa cote. Mais heureusement, ils ne restent jamais très longtemps... Normalement.

- Fais gaffe je connais des rites vaudous qui pourraient te faire ravaler ta langue de vipère !
- Oh, mais elle parle, Morticia !

S'en est trop. Cela me met hors de moi, je sais que je vais réagir trop violemment, puisque j'ai été dans cette situation par le passé, mais je ne peux tolérer ce genre de comportement. Je m'approche à grand pas prêt à recadrer cette étudiante et ceux qui ne font que rire. Mais je suis devancé.

Fais-moi sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant