Fais-moi sourire

Chapitre 25 : Se Voir, Voir, Se Faire Voir, Se ReVoir

[PDV Sepharine]

J'arrive devant l'immeuble de Rayan, mon cœur bat à tout rompre. Pourvu qu'il ne me rejette pas... de toute façon il doit m'ouvrir, j'avais transféré une bonne partie de mes affaires chez lui et j'en ai vraiment besoin....

Je me voile la face, c'est une excuse certes très plausible et convaincante, mais j'ai surtout envie de le voir....

Après... je me doute bien qu'il va avoir besoin de temps pour se recentrer sur lui-même, réfléchir et se pardonner. Je ne l'embêterai pas, mais je ne sais pas trop comment je vais gérer les choses en le voyant... et ça me fait peur... j'ai peur de dire ou faire quelque chose qui accentue son malaise....

- Bonjour Mademoiselle, vous allez mieux ?

Je relève mon regard et croise Monsieur Faure :

- Oui... vous... vous sortez de chez Rayan ?

- Oui, nous avons eu une séance d'hypnose, ça l'a apaisé, il est encore très bouleversé, c'est bien normal. Mais ça lui a fait beaucoup de bien.

- Ah... est-ce... c'est raisonnable que j'aille le voir ? Je ne voudrais pas détruire votre travail... surtout s'il va un peu mieux.

- Au contraire allez le voir. J'ai su par Sébastien, que Rayan avait cauchemardé toute la nuit, il revivait l'incident et à chaque fois vous mourriez. Sébastien a dû lui répéter à chacun de ses réveils que vous étiez en vie. Allez le voir, ainsi Rayan verra que vous êtes bel et bien vivante. Cela le réconfortera. Et n'oubliez pas, s'il vous repousse, prenez-le comme un acte d'amour.

- Oui, dans ce cas... je vais aller le voir.

- Bon courage et à très bientôt Mademoiselle.

J'hoche la tête et me dirige d'un pas un peu plus décidée chez Rayan. Une fois devant la porte j'hésite à toquer. J'ai toujours la clé de l'appartement, mais... je ne veux pas que Rayan se souvienne qu'il m'a donné ses doubles. Car s'il me les reprend, j'aurais l'impression de perdre un autre bout de lui et que notre relation faiblira.

C'est idiot... mais... je le vis ainsi....

Je souffle et je prends mon courage à deux mains, je frappe la porte, Sébastien m'ouvre, aurait-il passé la nuit et la journée avec Rayan ?

- Bonsoir Sepharine, tu vas bien ?

- Oui, répondis-je avec un sourire qui faisait comprendre que ce n'était pas vraiment le cas.

Il me laissa entrer, Rayan est assis sur son canapé, pensif. Quand il relève les yeux vers moi il s'arrête un instant. Je vois dans son regard un immense soulagement, puis il ouvre la bouche et s'apprête à me dire, très certainement, de partir, mais quelque chose l'arrête.

Rayan se lève et se dirige vers moi. Je ne bouge pas, ses yeux ne croisent pas les miens, il fixe plus bas et ses mains se lèvent vers moi. C'est là que je réalise, le collier !

Je mets immédiatement mes mains sur le ras du cou, Rayan réussit à défaire le fermoir, mais heureusement je maintiens fermement le collier contre mon cou. Je m'éloigne de lui, mais il avance vers moi, déterminé m'ôter de force mon collier.

- Rayan je t'en supplie ! Suppliai-je.

Il s'arrête et baisse la tête :

- J'ai besoin de voir, souffla Rayan.

- Non, tu vas te faire du mal inutilement.

- J'ai besoin de voir, répéta Rayan avec une voix plus forte et plus assurée.