Chapitre 11

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Lola.

Ça y est, c'est maintenant que tout va prendre fin. Cameron et moi nous sommes levés en même temps pour suivre la femme qui m'a appelée. Sauf qu'apparemment je n'ai pas le droit d'être accompagnée, ce qui a entraîné une mini dispute entre Cameron et Briget à ce que j'ai pu lire sur son badge. Avant, que ça n'aille trop loin je me suis simplement entendu dire :

-Cameron, c'est bon je... je peux y aller toute seule.

C'est à l'opposé de ce que j'aimerai, mais si je veux avoir enfin des réponses alors je dois y aller et... seule. Bridget se présente à moi rapidement et m'emmène dans le mini studio de Tyler. Elle m'explique qu'il n'est pas obligé de résider ici, s'il suit bien ses traitements mais après ce qu'il a pu faire il sent plus raisonnable d'être surveillé s'il a encore des crises.

-Je suis une infirmière ici, donc je m'occupe beaucoup de Mr. Brooks. Il parle énormément de vous. Il avait envie de vous voir, mais dites-vous bien que cela est aussi perturbant pour lui, il s'en veut tellement pour ce qu'il a fait. Nous y voilà, l'appartement 902.

Bridget toque à la porte 902 et Tyler... ou quelqu'un qui lui ressemble vraiment nous ouvre la porte. Je veux dire, bien évidemment c'est lui, mais il est tellement pâle et il paraît tellement fatigué que j'ai l'impression que ce n'est pas lui.

-Mr. Brooks, Miss Johns est ici. Voulez-vous que je vous laisse seuls ? Je serai dans le couloir si vous avez besoin, sonnez-moi.

Et puis sans lui laisser le temps de répondre, elle s'en va et nous laisse tous les deux dans ce petit studio. Je suis tellement choquée que son apparence est autant changée, que je n'arrive pas à parler pendant au moins cinq minutes. Je le vois me détailler des pieds à la tête, ce qui ne me rassure pas du tout.

-Je n'arrive pas à croire que tu sois venue... Je veux dire, bien sûr Dixon me l'avait dit mais, je ne sais pas, je n'arrivais tout simplement pas à y croire.

-Moi non plus, je lui avoue.

-Je suis tellement désolé. Je...tu es venue pour ça, non ?

-Je suis venue pour que tu m'expliques ce qui s'est vraiment passé ce soir-là.

-Oui, c'est ce que je vais faire, je voulais juste te dire que je suis tellement content de te voir.

-Hm.

-Bon, ce soir-là je devais la chercher parce qu'elle me l'avait demandé. Je me sentais bizarre mais je pensais que ça allait passer, que ce n'était rien. J'ai commencé à rouler puis Hailey voyant que je n'allais pas bien, m'a dit de m'arrêter, qu'elle allait conduire. C'est pour ça que nous nous sommes arrêtés. Lorsqu'elle est passé à côté de moi j'ai eu comme un trou noir de quelques secondes et puis je lui ai enserré le bras assez fort... je... n'étais pas vraiment conscient... sinon je ne lui aurais jamais fait de mal. Je crois que jai commencé à la frapper violemment Elle sest défendue Elle avait un couteau, je ne m'en rappelle pas, mais... c'est ce qu'on m'a dit. Et... je... je lui aurais... planté ce couteau...

-Oh mon dieu, dis-je des larmes coulant tout le long de mon visage.

-Lola... Je ne me rappelais de rien... c'était comme comme un trou noir. Je ne pouvais pas l'avoir fait... Mais je l'ai... l'ai fait.

Je relève la tête vers lui, et le vois aussi troublé que je le suis. En lui jetant un regard même en sachant que c'est lui qui l'a fait, même après l'avoir entendu me le raconter, je jurerai qu'il est innocent. Mais ce n'est pas la vérité. Il est malade. Et il l'a tué. Nous restons là, assis l'un en face de l'autre pendant une durée indéterminable, nous regardant tous les deux dans les yeux. Il doit sûrement attendre que je réagisse, que je dise quelque chose. Mais les mots ne veulent pas sortir, et puis je lui dirai quoi ? Que je comprends ? Que je peux lui pardonner ? Je ne sais même pas si c'est possible. Je n'arrête pas de me rappeler qu'il est malade, que s'il ne l'avait pas été il ne l'aurait pas tué. Mais peut-être que c'est encore trop dur pour moi pour le moment. Je pensais que ses aveux me soulageraient, que je pourrais aller mieux dès qu'il m'aurait tout raconté. Et c'est en partie vrai, j'ai senti un poids se dégager : je savais enfin ce qui s'était passé. Mais le fait que ce soit bel et bien Tyler, qui l'ait fait, me déstabilise un peu. Soudain son regard change, l'atmosphère devient pesante, il me supplie du regard de dire quelque chose.

If We Were Something, Despite everything Où les histoires vivent. Découvrez maintenant