Mon cou me lance. Sur le côté gauche. Il brûle. Comme si du feu se répandait dans mes veines, quelque chose en moi brûle. Lentement, ma main se déplace jusqu'à cet endroit mais il n'y a rien d'autre que ma peau, lentement réchauffée par le soleil.
Parce qu'il fait chaud. Je sens le soleil réchauffer mes joues, mes yeux clos savourant la chaleur qui enveloppe mon corps. Je sens des brins d'herbe frôler le bout de mes doigts, tandis que le vent balaye mes cheveux, dont l'une des mèches m'atterrit dans le visage.
Mes lèvres s'étirent, formant un grand sourire, puis je laisse échapper un rire. Je me sens bien, là, assise dans le jardin de la maison familiale. Réglée comme une horloge, je suis toujours la première levée, à sept heure vingt-huit, pour me faufiler dans le jardin et profiter des premiers rayons de la plus belle étoile de notre galaxie.
J'y reste cinq, parfois dix minutes, avant d'oublier le temps et juste apprécier les sensations. Et généralement, à ce moment-là, ma mère me rappelle à l'ordre d'un éclat de rire, pour que je la rejoigne dans la cuisine et préparer le petit-déjeuner.
Ce matin, c'est différent. Quelque chose a changé. Le soleil brille plus fort, mais la température reste la même. Toujours aussi doux, réchauffant mon petit corps de ses beaux rayons, le soleil levant dévoile ses belles couleurs orangées que je devine aisément, pour les avoir vues mille fois.
Mes yeux s'ouvrent tandis que mon sourire s'intensifie quand une main vient se poser sur mon épaule. Je devine sans mal que mon père se tient juste derrière moi, admirant lui aussi le levée de soleil. En tant qu'ancien astronaute, il adore ça.
C'est de lui que me vient ma propre passion pour les étoiles et les constellations. Pour cette science, si parfaite, si naturellement magnifique et noble.
— Même après dix mois dans l'espace, c'est cette vue que je préfère, souffle mon père au creux de mon oreille, provoquant chez moi un petit rire étouffé.
Me tournant finalement vers lui, je découvre avec ravissement son sourire taquin et ses grands yeux rieurs qui m'observent, comme si j'étais plus jolie que le soleil. Personne n'est plus beau que le soleil, pas même Aignan, mon petit frère.
Et pourtant, il est mignon, ce petit bébé. Haussant un sourcil moqueur, mon sourire se mue en un rictus provocateur tandis que mes poings viennent se planter sur mes hanches, comme maman le fait lorsqu'elle plaisante. J'aime bien imiter maman quand on plaisante, je sais que ça le fait beaucoup rire. Maman elle, trouve ça drôle... Mais je ne dois pas exagérer non plus.
— Et pourquoi ça, Monsieur mon Père ?, je le taquine.
Ce dernier part dans un grand éclat de rire pendant que sa main vient ébouriffer mes cheveux, déjà malmené par huit heures de sommeil. Il est vrai, j'ai horreur de les coiffer avant de sortir, de peur de rater ce moment magique où le soleil sort de derrière les collines pour illuminer le ciel, faisant totalement disparaître la Lune et les étoiles.
Il faut dire que la vue est sublime, mais ne dure pas longtemps. Alors oui, le matin, je fais fit des règles de beauté imposées par la société et je sors dans mon jardin, les cheveux en pagaille, la marque de l'oreiller sur ma joue droite et parfois même un mince filet de bave coulant de ma bouche encore pâteuse.
Si ma mère me voyait, je pense qu'elle se moquerait de moi. Heureusement pour elle comme pour moi, elle se lève après moi et j'ai le temps de remettre ma tignasse en place en une queue de cheval haute bien serrée.
Une fois calmé, mon père attrape délicatement l'une de mes mèches de cheveux et la passe derrière mon oreille droite, le regard dans le vide et l'esprit songeur. C'est une sorte de connexion forte que nous avons.
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Felidae [Parties I et II]
Science Fiction"22 mai 3018, hôpital d'Héliantia. Réveil du Patient 07033002. Prénom : Felidae. Nom de famille : Inconnu. Âge : 16 ans Durée de son coma : Cinq ans. Remarques : Le sujet n'a plus aucun souvenir et un traumatisme encore inconnu l'a rendue muette. Se...