Chapitre 8 (Partie II)

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Je me contente de poser mes bras dans son dos, passant lentement mes mains le long de sa colonne vertébrale, comme si cela pouvait l'aider à se faire sentir mieux. Je sais que ça marche avec les autres humains, c'est même elle qui me l'a appris.

Mais dès que je la sens reprendre une contenance, je découvre un visage totalement vide de toute émotion. Elle me repousse. Contrairement à moi, elle n'essuie aucune larme de son visage et il y a même un petit sourire qui renaît sur ses lèvres.

Ouvrant la porte « 1314 », elle m'invite d'un simple geste à rentrer dans la chambre, tandis que son regard passe au-dessus de mon épaule pour fixer autre chose, dans le couloir. Je m'approche de la porte, mais ne peux m'empêcher de jeter un regard vers l'arrière, découvrant avec surprise une simple forme bleutée et tordue, qui semble flotter à quelques centimètres au-dessus du sol.

Cette chose n'a aucune forme et des parties manques à son corps, apparaissant seulement quelques microsecondes. Je ne saurai voir s'il y a des yeux, ou même une forme quelconque de visage. Ce truc est mono-couleur, alors pas évident de voir des détails. Pourquoi bleu ? Et pourquoi est-ce qu'Aira ne réagit pas ? Est-ce que c'est normal, ce truc ? Je fronce les sourcils mais je n'ai pas le temps de me poser plus de questions, Aira me poussant d'un geste sec dans ma chambre.

La porte claque et je m'effondre sur mon lit, soupirant longuement. Il n'est que six heures trente-et-une et pourtant, j'ai l'impression que deux jours viennent de s'enchaîner. Mon énergie doit être proche de zéro et je dois encore affronter toute une journée... et d'autres êtres humains !

A cette pensée, je me redresse d'un coup, les yeux alertes et la respiration courte. Les autres ! Le petit-déjeuner ! Oh mon dieu... Je ne vais pas réussir à tenir ! Je suis complètement à bout, j'ai besoin de repos et d'être le plus loin possible de tout stress important !

Me sentant paniquer, mes yeux cherchent Aira qui ne semble pas être entrée dans la pièce. Je me lève et marche à pas rapides vers la porte, manquant de tomber. Les murs semblent bouger, mes jambes tremblent et je suis obligée de m'accrocher à quelque chose de stable pour ne pas tomber.

Ma respiration se fait sèche et rauque, ma gorge commence à me brûler et je vois de plus en plus trouble. Mes poumons semblent se recroqueviller dans ma poitrine et l'air vient à manquer, me faisant tomber à genoux dans ma chambre, la main gauche toujours fermement accrochée à une barre de métal que je n'avais jamais vu avant.

J'entends le bruit de la porte qui s'ouvre et Aira se précipite sur moi, clairement perdue face à ma réaction. Je vois ses yeux changer de couleur, devenant entièrement blanc l'espace de quelques secondes. Les miens se ferment tandis que mes forces viennent à manquer. Vais-je encore m'évanouir ?

- Felidae, reste avec moi ! Respire ! Felidae, il faut que tu te concentres sur quelque chose d'accord ? Pense à quelque chose que tu aimes, qui te plaît. Allez Felidae ! Réponds-moi ! Ça va aller, d'accord ? me secoue Aira.

J'ouvre la bouche, cherchant de l'air, mais rien ne rentre. Je ne sais pas ce qui se passe. Mon cerveau semble être totalement déconnecté du reste de mon corps et ne plus agir du tout sur mes muscles. J'ai froid, paralysant mes jambes et le bas de mon corps.

Et d'un coup, j'ai chaud, faisant suer mon front. Je sens aussi des larmes sortir de mes yeux, mais je ne les sens pas couler. Mon corps alterne entre les deux sensations, focalisant plus mon cerveau sur essayer de garder mon corps à la bonne température plutôt que de respirer.

J'ouvre les yeux quelques secondes, ne voyant que du blanc et une vive lumière. Rien d'autre. Comme si toutes les couleurs avaient été effacées. Mes mains bougent frénétiquement, se posant sur mon torse ou ma gorge, comme si cela pouvait m'aider à respirer mieux.

Felidae [Parties I et II]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant