Chapitre 22 ✔

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{Je regarde une énième fois mon reflet à travers la glace. Descendant les escaliers, Ryan, Charline et Tim me suivent. Voyant dors et déjà sa silhouette, près de l'assistance, il regarde l'assemblée du bâtiment. Les employés me sourient chaleureusement et me disent bonjour. Jean-Phi me dévisage, se tenant droit comme un piquet, il porte son impeccable tenue. Vieux jeu et basé sur l'époque de son temps, il porte une montre, un mouchoir dans sa poche, une cravate avec son trois pièce. Un homme plus jeune, surement son assistant, tient une mallette contentant ses papiers importants pour la journée.

Moi : Bonjour Monsieur Vils.

Jean Phi : Toujours aussi amicale avec tout le monde ! Vous n'avez pas changé Anna.}

Me toisant du regard comme une vulgaire domestique, je m'empresse de mordre ma joue pour ne pas m'énerver. Cela fait à peine vingt secondes qu'il est la et j'ai déjà eu une réflexion de sa part. Finalement est-ce-une bonne idée que Ryan soit là ? Si je m'emporte et sors les quatre vérités, va-t-il me trouver pathétique ? Me ressaisissant, je prends l'air le plus hautain qui me va à la perfection, souriant faussement, je le regarde. 

Moi : Il le faut bien pour avoir le respect et la joie dans cette entreprise.

Jean Phi : Et prétendre être soigneuse dans ce que vous entreprenez. Vous trouverez du travail pas fait comme il se doit, des documents imparfait et des bouteilles d'alcool.

Moi : Jean-Phi, ça fait longtemps que vous savez que rien n'a été de cela. De plus, vous savez que j'ai des caméras de surveillance ! Je crois aux capacités de mes employés et sur leurs loyautés. 

Jean Phi : Anna, vous n'avez donc rien appris de ce qu'on vous a enseigné. Comment se porte votre père ?

Il me juge, il me défie. Le faisant exprès, il sourit niaisement mais son masque tombe vite sous mon regard. Je le sais, je sais ce qu'il est. Il ne souhaite que les bénéfices, il se fiche du tiers-monde, il se fiche des inégalités. Il veut s'enrichir encore et encore. Déjà qu'il offre un Yacht à son neveu, je ne sais même pas qui c'est. Je n'ai pas fait de recherche. Je connais juste Jean-Phi et sa femme. De temps à autre, elle vient ici, pour nous rabaisser encore ou pour essayer de m'escroquer comme son mari le fait. Comment puis-je me contenir de ne pas le balancer hors de ma vue. 

Moi : Bien. Il est toujours dans le coma et je ne m'en déplais pas.

Jean Phi : Vous êtes là, l'ingrate que j'ai toujours connu. Il vous offre ce qu'il a bâti avec votre défunte mère et vous, vous le méprisez et le dénigrez. 

Quel culot ! Je ne m'y attendais pas. Tim vient à mes côtés et me scrute du coin de l'œil. Je le vois, même si mes yeux sont plantés dans les iris rieurs et moqueurs de Jean-Phi. Ryan et Charline sont à mes côtés mais restent quand même un peu éloignés et heureusement ! 

Jean-Phi : Anna ! Il y a un rendez-vous qui s'écoule. Je ne veux pas paraître tête en l'air comme vous. 

Me pointant du doigt sa montre, j'y dissimule un saphir à l'intérieur. Orné d'or fin, le cadran est fait avec de l'argent. Le saphir est au centre des aiguilles. Le regard de travers, il ne bronche pas. Son air sévère et stricte, laisse paraître ces rides. Son visage bouffi et sec, il n'a pas une seule barbe, ni même un poil. Il sent encore l'eau de Cologne. Je bouge ma tête de côté et rigole. Tim ouvre grand ses yeux. Il bouge ses doigts nerveusement et regarde Jean-Phi. Le concerné ne fait rien de particulier, si ce n'est de demander à son assistant de remplir ce qu'il avait demandé. 

Moi : Oui, allons dans la salle de réunion.

Je contracte ma mâchoire. Inspirant fortement, je me surprends à être calme. Claquant ma langue, je le vois arquer un sourcil. Je me retourne et ouvre le chemin. En première ligne, les employés nous regardent et fuient le regard meurtrier de Jean-Phi. Passant dans les couloirs, et les ascenseurs, je le regarde un peu. Je savais déjà à l'époque qu'il cherchait ses intérêts personnel avant l'intérêt de tous. Mon père m'a jugé d'incapable et d'incompétente. Que je ne connaissais guère ce que je devais apprendre. Pour ça mon père ressemble trait pour trait à Jean-Phi. Arrivant enfin devant la salle de réunion, j'ouvre la porte en verre et laisse passer ceux qui arrivent. En le voyant de près, il a grossi. Le lui dire me démange fortement. Le vexer et l'humilier comme lui, me l'a fait. Pendant quatre ans j'ai subi ses humiliations, ses réflexions. Sentant l'air, les fleurs de Tim dégagent cet senteur de fraîcheur.

Power play  |Is it love Ryan| {Corrigé et terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant