Half werewolf (terminé)

Chapitre 3 : Mission

- Vous... Vous avez besoin de mon aide ?

Je m'attendais à tout, sauf à ça.

- Asseyez-vous, s'il vous plaît.

Je ne voyais pas d'autres arguments pour continuer de lutter. J'inspirai lentement et obéissais.

- Aileen, je ne vous cache pas que nous savons qui vous êtes. Votre père était Christopher Weller, alias Chris, un loup-garou qui prenait son travail, c'est-à-dire tuer les vampires qui tuaient les humains, au sérieux. Mais il a disparu, c'est bien ça ?

Je demeurai muette. Je n'aimais pas parler de mon père, car tout ce que je savais de lui, c'est qu'il est parti il y a dix-sept ans, et que c'était à cause de lui, de son côté animal, que je devais me cacher.

- Quant à votre mère, Sunnay Ridero, était une humaine sans histoire. Cet union vous a créé votre faculté à vous transformer en loup-garou.

La femme se pencha vers moi. Je n'aimais pas la tournure que prenait la discussion. J'avais envie de partir et de ne pas revenir. Mais elle ordonnera à ce qu'on me tue. Je serrai les dents. Je devais l'affronter jusqu'au bout.

- Sauf que vous êtes mi-humaine, mi-loup-garou. Ce qui vous rend plus sensible. Vous pouvez mourir comme une humaine, contrairement aux loups-garous qui sont presque indestructibles. Bien sûr, nous pouvons les tuer avec les armes que nous avons mis au point. De plus, comme tous les loups-garous, vous pouvez vous transformer quand vous le souhaitez, avec la chance d'être insensible à la Pleine lune : elle ne vous oblige pas à vous transformer. Voilà pourquoi je fais appel à vous.

- Je ne vois toujours pas le rapport.

Ca commençait à m'énerver. Une migraine arrivait, je le sentais. Carolyn ouvrit un tiroir et sortit un dossier.

- Vous connaissez Sam Towell, j'imagine ? C'est votre ami d'enfance. Vous avez couper les ponts il y a quelques années car il a changé de lycée.

Bien sûr que je me rappelais de Sam. C'était mon meilleur ami, toujours à plaisanter. Quand il est parti, on s'était promis de garder contact. Quelques mois après, il s'était fait d'autres amis et ne m'avait plus parlé.

- Pourquoi me poser les questions dont vous connaissez déjà les réponses ?

Elle ne releva pas.

- Il y a deux mois et demi maintenant, Sam a été mordu. Depuis, il a multiplié les victimes. 

La femme prit des photos et me les montra. Je réprimai un haut-de-cœur. On pouvait voir des personnes, de tout âge, homme ou femme, égorgés. Littéralement. La jugulaire tranchée et ensanglantée. Et tout cela sur une soixantaine de photos.

- Comme vous pouvez le voir, c'est une véritable boucherie. Il y a encore plus d'une centaine de photos que je ne vous ai pas montré. 

- Il n'a pas encore apprit à se contrôler...

- Voilà le problème, sourit tristement Carolyn. Nous avons envoyés nos hommes, en vain. La moitié a réussi à s'enfuir, l'autre a servi de repas. Et depuis, impossible de mettre la main dessus.

Je commençai à comprendre et un sentiment d'injustice m'envahissait.

- Il n'y est pour rien ! Ce n'est pas de sa faute, c'est un... un nouveau-né !

- Peut-être, mais il a tué trop de monde pour qu'on le laisse en vie. C'est là que vous entrez en jeu. Vous avez des qualités, comme le fait que vous le connaissez, vous pourrez donc savoir si il y a des endroits où il se rend souvent... De plus, votre invulnérabilité à la Pleine lune sera utile.

Je sentais la colère m'envahir. Elle n'était pas sérieuse ?

- Si vous avez besoin d'aide d'un loup-garou, alors pourquoi les tuer ? Il y en a plein qui n'ont rien fait. Je n'ai plus parlé à Sam depuis cinq ans. Trouvez quelqu'un d'autre. Davis a besoin de moi à la bibliothèque.

Je me levai, et m'apprêtai à quitter la pièce quand Carolyn s'exclama :

- J'ai bien peur que vous n'ayez le choix. En effet, vous restez un loup-garou et je serai obligée de vous tuer. Rasseyez-vous, s'il vous plaît.

Je la haïssai de tout mon cœur. La colère et la peur me nouaient l'estomac. Je n'avais pas le choix. Je me rassis, me forçant à rester calme.

- Vous ne serez pas seule pour traquer ce criminel. Vous serez avec quatre membres d'une meute, les Rokchares.

- Pardon ? Je suis désolée, mais si je dois traquer Sam, il faut que je sois seule.

- C'est impossible, je le crains. Mais ne vous inquiétez pas, ils vous aideront et ne vous mettront pas à l'écart.

Whaouh, ça me rassure beaucoup, merci, je songeai, amère.

Au même moment, trois coups se firent entendre sur la porte.

- Ça doit être eux, sourit Carolyn. Vous allez pouvoir faire connaissance.

Elle se leva et se dirigea vers la porte. Elle l'ouvrit sur une fille et trois garçons d'à peu près mon âge.