Half werewolf (terminé)

Chapitre 1 : Couvre-feu

Davis me disait souvent que Mme Moxous n'était pas agréable ni aimable. Pourtant, je m'entendais bien avec. Il était vrai qu'elle était souvent hautaine, mais j'étais sûr que c'était juste un genre qu'elle se donnait. Elle avait des lunettes rondes qui me faisaient penser à des yeux de crapauds, des longs cheveux blonds frisés et des yeux verts.

C'était le soir et il faisait particulièrement chaud. Il était vingt heures trente et Davis était rentré chez lui. Il me faisait confiance pour gérer la bibliothèque et la fermer.

Mme Moxous était la dernière cliente. Elle terminait de faire le tour du rayon sur les romances puis vint à la caisse. Elle posa les livres et me fixa à travers ses lunettes rondes poussiéreuses.

- Votre ami n'est pas là ? s'étonna t-elle.

- C'est le patron de la bibliothèque, il est déjà rentré chez lui.

- Hum, il ne manque pas de culot.

- C'est moi qui lui ai proposé de rester. Il semblait vraiment fatigué.

- Si vous le dîtes...

Je terminai de scanner ses livres et les lui rendit.

- Vous avez entendu la nouvelle sur Mike ?

- Mike Swako ? Non, je n'ai pas entendu...

Mike Swako était un homme un peu bizarre qui venait ici une fois par mois et qui empruntait toujours des documentaires.

- Bien sûr, qui d'autre ? Eh bien, il serait un loup-garou. C'est un de ses amis qui l'aurait dénoncé. Le gouvernement l'a tué devant sa femme.

- C'est horrible !

Mme Moxous haussa les épaules.

- C'est ce qui arrive aux loups-garous. C'est la loi.

- Peut-être, mais le tuer devant sa femme... Heureusement qu'il n'avait pas d'enfants...

- C'est la loi, répéta Mme Moxous. J'imagine que vous avez fini votre journée ?

- Exact. Je vais faire un dernier tour et je rentre.

- Ne rentrez pas tard. Ce serait dommage de rentrer après le couvre-feu...

Elle m'adressa un signe de tête et quitta la bibliothèque. Je poussai un soupir. Heureusement que le gouvernement ne savait pas qui j'étais, sinon il serait venu me chercher...

Je défaisai mon chignon puis fis un dernier tour de la bibliothèque. Je rangeai les livres qui n'étaient pas à leur place et vérifiai le nombre d'emprunts aujourd'hui. Il y avait neuf retards de livres non rendus. Je fis la liste des personnes qui ont emprunté et les livres manquants.

Enfin, je laissai le post-it sur la table pour que Davis le voit et éteignis les ordinateurs dont le mien et la lumière et fermai la bibliothèque pour la nuit.

Le temps de rentrer il était déjà 22h47. J'envoyai un message à Davis disant que tout s'était bien passé. Je pris un bout de pain que je grignotais puis allai me coucher.

Le lendemain matin, je poussai un bâillement, fatiguée. Je vis un nouveau message de Davis : Reste chez toi pour ce matin. Merci pour hier.

Trop tard. J'étais bien réveillée et je n'avais rien d'autre à faire. Je pris mon petit-déjeuner puis pris une douche. Je passai un coup de peigne dans les cheveux et les attachai en queue de cheval. D'après la météo, il fera chaud encore aujourd'hui.

Et en effet quand je sortais, je sentis la chaleur. Je me rendis à la bibliothèque.

Davis débattait avec un client sur la fin de La ferme des animaux. Je n'avais jamais lu Georges Orwell, même si il y avait plusieurs exemplaires de 1984 à la bibliothèque.

- Je vous dis que Napoléon représente Staline ! insista Davis.

- Bien sûr que non, puisque Napoléon est un cochon !

- C'est un cochon parce que sinon le livre n'aurait pas pu être édité si Staline était le personnage principal !

Je toussotai pour annoncer mon arrivée.

- Aileen ! Je vous ai dis de rester à la maison ce matin !

- Je n'ai rien d'autre à faire aujourd'hui, répondis-je, avant d'adresser un signe de tête au client. Bonjour, M. Rekfor.

L'homme m'adressa un sourire avant de se tourner une nouvelle fois vers Davis. Au même moment, la porte s'ouvrit sur un homme d'une quarantaine d'années, en costume noir. Ses cheveux blonds étaient couleur pailles et ses yeux foncés se posèrent sur moi.

Mon cœur se mit à battre la chamade. Il n'y avait qu'un groupe qui s'habillait ainsi. Le gouvernement.