Chapitre 58 : Abattue

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Plusieurs semaines s'écoulèrent. Davis ne m'envoyait plus rien. J'avais l'impression d'être au fond d'un trou. Tous les jours se ressemblaient. Nous traquions encore et encore. Balir ne m'adressait plus la parole. Je n'avais plus de nouvelles de Sam ni de mon père.

Quelques fois j'avais envie de les dénoncer, de tout avouer à Mike, Amy, Balir, et de m'enfuir. Et aussitôt je ressentais une pointe de culpabilité à l'idée d'avoir eu une pensée pareille.

Ca faisait plusieurs mois que nous étions ici, mais après avoir aperçu Towell, Balir semblait convaincu qu'il était toujours dans le coin et qu'il allait le retrouver. Mais tant que la meute était encore ici, Sam ne serait pas en sécurité et ne pourra pas sortir.

Et si, par miracle, nous repartions et qu'il était sauve, que ferait-il ? Je me souvins de son désir de retrouver celui qui l'avait transformé. Il le poursuivrait, le trouverait, le tuerait ou se ferait tuer, puis le gouvernement saura qu'il était toujours là-bas et ce serait reparti.

Les membres semblaient plus distants avec Balir, depuis la révélation de Garrick. Même Amy, qui était la plus proche de lui et qui croyait le moins à cette histoire, évitait de rester en sa présence. Balir en semblait étonné, mais il n'essaya pas de savoir.

Le temps semblait toujours s'étendre. Je commençais à faire des insomnies, et quand je parvenais à m'endormir, des cauchemars. Je revoyais Lyn, mais cette fois-ci, son visage était déformée par la colère et me hurlait dessus, puis Carolyn arrivait et nous capturait. Enfermées dans une cage, impuissantes, on voyait Carolyn abattre froidement Sam. Je me réveillai en sursaut, trempée de sueur, le coeur battant la chamade, les hurlements de douleur de Lyn résonnant encore dans mes oreilles longtemps après. Ce n'était pas vraiment elle, puisqu'elle ressemblait davantage à un Davis version féminine, mais quand même.

La Pleine lune approchait, et je sentais la meute devenir nerveuse. Ils n'avaient pas eu leur dose d'antidote pour rester lucide, Carolyn ne leur avait toujours rien envoyé. L'un d'entre eux allait toujours voir à l'accueil, tous les jours, pour voir s'ils l'avaient reçu, mais toujours rien. Finalement, Balir finit par appeler Carolyn, et il nous annonça le soir même, pendant le dîner, qu'elle avait oublié. Il avait ignoré mon regard insistant.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? m'interrogea Amy un matin assez tôt, quelques jours plus tard, alors que je m'apprêtai à partir.

- Je n'arrive pas à dormir.

- Non, je parlais de ton caractère. Je ne sais pas ce qui t'arrive, mais... Tu as l'air abattu. C'est ce qu'il avait raconté, le buveur de sang, sur Balir ? ajouta t-elle en chuchotant et en se penchant vers moi, ce qui était inutile puisque nous étions seules.

- Oui, mentis-je. Je ne m'attendais pas à apprendre qu'un loup-garou puisse s'allier au gouvernement, alors qu'il cherche à tous nous éliminer.

- Des foutaises, rumina t-elle. Ce sont des foutaises pures et dures. Je connais Balir, il ne ferait jamais ça. Il s'est trompé, ou alors il nous a menti.

- Quel aurait été son intérêt de mentir ?

- Pour nous monter les uns contre les autres ! Imagine, on s'entre-tuerait, ils seront tranquille les buveurs de sang !

- C'est un peu tiré par les cheveux, non ?

- Je sais, soupira t-elle. Mais je connais Balir depuis longtemps, c'est lui qui m'a appris à me transformer, à chasser, à me battre ! Je ne comprends pas pourquoi il aurait fait une chose pareille...

- On se pose tous la question. Peut-être que le gouvernement lui aurait du chantage aussi ?

Amy sembla se reprendre.

- Mais oui, c'est sûrement ça ! Balir ne les aurait jamais rejoint sinon ! Il est une victime, comme nous tous ! C'est sûr !

Et elle partit prendre une douche, me laissant seule avec mes réflexions. 

Je n'y croyais pas. Balir y était allé de façon consciente, j'en étais sûr. Restait à savoir pourquoi...

Half werewolf (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant