Half werewolf (terminé)

Chapitre 7 : Mme Towell

La mère de Sam cligna deux fois des yeux et s'écarta de la porte pour nous laisser entrer. La maison n'avait pas changé. Toujours le même papier peint à fleurs, les mêmes meubles bruns clairs.

- Nous allons fouiller votre maison, informa Balir. Ne vous inquiétez pas, on va tout ranger après.

Il fait un signe au reste de la meute et monta à l'étage avec Went. Abby et Mike fouillèrent le rez-de-chaussée.

Je souris à Mme Towell.

- Bonjour, je suis venue vous poser quelques questions.

- J'imagine que c'est sur Sam, soupira t-elle. J'ai déjà dit au Gouvernement que je ne savais pas où il était et que je n'avais pas eu de nouvelles. Mais bon, je t'en prie, pose-moi des questions.

- Nous ne travaillons pas pour le Gouvernement. Mais nous recherchons Sam.

J'ignorai comment je pouvais dire ce mensonge sans problème. Elle me regarda d'un air soupçonneux et me fit signe de s'asseoir. Je m'assis sur une chaise de la table à manger, et elle s'assit en face.

- Je te sers quelque chose ?

- Non merci, nous ne resterons pas longtemps.

Un silence s'installa. Je devais lui poser des questions mais si elle ne savait rien, que pouvons-nous faire ? À moins qu'elle ne mente pour protéger son fils ?

- Madame, je sais que même si vous saviez quelque chose sur Sam, vous ne diriez rien.

- Je t'avais déjà demandé de m'appeler Lyn. 

- Oui, c'est vrai, désolée Lyn.

Elle poussa un soupir et jeta un coup d'œil sur des photos alignés sur plusieurs meubles.

Les photos la représentaient avec Sam. Il apparaissait plus grand que dans mon souvenir, mais sa frange et sa tête n'avaient pas changés.

- Sam est la seule chose qui me permet de me lever le matin. C'est mon fils, le seul. Tu comprends ?

- Bien sûr. On dirait qu'il n'a pas changé, ajoutai-je doucement.

- En effet. Il me dépasse presque en revanche. Quand je lui avais parlé, il avait toujours la même voix.

- Alors, vous lui avez parlé ?

Elle plongea ses yeux droit dans les miens et se pencha vers moi.

- Sam s'est rendu à Reftag il y a un mois, chuchota t-elle, sans doute pour que la meute ne l'entende pas. Il m'a dit de ne pas chercher à le contacter, ce serait lui qui le ferait. Il m'a contacté il y a presque deux semaines, il m'a juste dit qu'il allait bien et qu'il espérait que tout allait bien pour moi.

- Pourquoi est-il allé à Reftag ? je chuchotai à mon tour.

- Il sait. Il sait que le Gouvernement le recherche et veut le tuer. Il sait que les forêts sont géantes. Mais ce n'est qu'un nouveau-né ! Il essaie de se contrôler, c'est pour cela qu'il est parti. Il ne veut pas faire de mal à qui que ce soit. Il veut retrouver celui ou celle qui l'a mordu par la même occasion, se venger. J'ai essayé de lui dire de ne pas le faire, que le Gouvernement le retrouverait... Il m'a dit aussi que si je te revoyais, il voudrait pouvoir te contacter. Il m'a dit qu'il essayerait de me rappeler pour avoir ton numéro. 

J'inspirai et expirai lentement. C'était beaucoup tout ça.

- Vous voulez que je vous donne mon numéro ? 

- Seulement si tu acceptes. 

Je réfléchis un instant. Je pourrai ainsi le retrouver et le livrer au Gouvernement. Mais comment pourrais-je faire cela ? Il restait mon ami ! Je décidai de lui donner et d'y réfléchir plus tard. 

Je pris un bout de papier et griffonnai à la hâte mon numéro, de peur qu'un membre de la meute me voit. Mme Towell, ou Lyn, attrapa le papier et le fourra dans sa poche.

- Aileen, avant que tu partes... Ne les laisse pas faire du mal à mon fils. Je t'en prie... C'est la seule chose...

Je lui adressai un pâle sourire.

- Je le protégerai.

Que pouvais-je dire d'autre ? C'était ma vie contre la sienne. Je ne pouvais pas lui promettre car je ne savais pas quoi faire moi-même.

Elle accepta mes paroles et se leva à son tour. La meute attendait dans le hall.

- Merci Lyn. Bonne journée, je lançai.

- Merci, Aileen. Bonne chance.

Je sortis rapidement de la maison, une boule dans la gorge.

- Alors ? demanda Balir une fois rentrés.

Je me souvins de l'air suppliant de Lyn. De ses paroles : "C'est la seule chose qui me permet de me lever le matin." Je me souvins de mon ami d'enfance, celui qui m'aidait à me relever à chaque fois. Celui qui me souriait à chaque fois pour me rassurer.

- Elle n'a pas eu de nouvelles depuis longtemps. La seule chose à faire, c'est de se rendre à Reftag.

Car, pour la première fois depuis le début de la mission, j'avais un plan.