Chapitre 51 : Chien de la nuit

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Le soir tombait, et j'attendais nerveusement devant l'entrepôt. 

Amy avait refait une piqûre à Mike pour ne pas qu'il se réveille avant que nous revenions. Elle attendait à l'intérieur avec Went, pendant que j'attendais la meute de Garrick dehors.

Une brise me fit frissonner. Je regrettai de ne pas avoir mis de manteau. Je jetai un coup d'oeil vers l'auberge, espérant que Balir ne nous aurait pas suivi, et pour tenter d'apercevoir l'un des vampires.

La porte de l'entrepôt s'entrouvrit.

- Ils sont toujours pas là ? me demanda Amy.

Je répondis par le négatif.

- Tu es sûr qu'ils vont venir ?

- Garrick n'a qu'une parole.

Elle me fixa un long moment avant de refermer la porte. Mais moi-même, je commençai à douter. Il commençait vraiment à se faire tard.

Soudain, un mouvement attira mon attention. Plusieurs en réalité. Il pouvait s'agir de Garrick mais également d'autres personnes qui auraient senti mon odeur...

- Calme-toi, c'est nous, gamine.

Je me détendis.

- Vous aviez mis du temps, j'ai cru que vous ne viendrez jamais...

- Faut bien qu'on mange, répliqua le chef de la meute. À moins que tu veuilles qu'on te mange toi ?

Ils ricanèrent. Je me sentis de nouveau tendue.

- Relax, lança d'un d'eux. On vient de manger. Allons s'y, qu'on en finisse.

J'entrai dans l'entrepôt. En me voyant, Amy et Went comprirent. Je fus un peu rassurée de voir qu'ils semblaient aussi tendu que moi.

La porte se referma derrière eux avec un claquement.

- Eh, vous n'êtes pas beaucoup, s'amusa le chef. Les autres ont eu un accident ?

- À cause de buveurs de sang comme vous, répliqua Amy, les dents serrés.

Je ne l'avais jamais vu aussi énervée par une remarque, elle qui semblait toujours calme. 

En entendant la menace, les vampires se tendirent à leur tour et certains montrèrent leurs crocs.

- Tu nous a appelé comment, le chien de la nuit ?

Le chien de la nuit ? C'était comme ça que les vampires nous appelaient ? Je chassai ces pensées de mon esprit pour me concentrer. Si je ne faisais rien, ils se déchireront la gorge.

- S'il vous plaît ! Je ne vous ai pas convoqué pour qu'il y ait une guerre.

- Et qu'est-ce que t'en sais toi ? Parce que tu ne nous a pas tué que tu deviens une crème ?

Je reconnus l'acolyte de Garrick que j'avais laissé vivre avec. Je me retins de m'énerver. Heureusement, Garrick intervint.

- Allez dehors, je n'en ai pas pour longtemps.

Ils se tournèrent tous vers lui, et le dévisagèrent comme si c'était un extraterrestre.

- Tu te fous de nous ? Ils sont trois.

- Merci, je sais compter. Si j'ai besoin, je vous appelle.

Ils grommelèrent et protestèrent, mais le chef de meute parvint à les convaincre. Quand la porte se fut refermée, Amy, encore sous le coup de la colère, lui lança :

- T'aurais peut-être dû les écouter !

- Amy, intervint Went.

Elle croisa les bras d'un geste dédaigneux. Garrick me jeta un regard.

- Qu'est-ce que tu veux savoir exactement, gamine ?

- Tout ce que tu sais sur Balir, et comment tu le sais.

- Vous risquez de ne plus voir votre chef de la même manière. Croyez-moi ou non, mais j'habitais auparavant en Angleterre. Votre gouvernement a organisé plus d'une fois des missions considérés comme "secrètes", qui visaient surtout à exécuter les loups-garous et les vampires qui le dérangeait. Sauf que ça a probablement fuité, c'est sans doute pour ça qu'il a rendu les exécutions des ch... des loups-garous publique. Il en a profité pour tuer ma propre famille. Eh ouais, gamine, mon fils de deux ans et ma femme y sont passés, ajouta t-il en voyant mon visage horrifié.

Il marqua une pause, sans doute pour se remémorer les souvenirs. Il semblait d'ailleurs plus pensif que triste. Je n'osai pas l'interrompre.

- C'est pour ça que je me suis enfui en Amérique, poursuit-il. Le gouvernement n'est pas le même, et la langue y ressemble un peu. J'étais effondré, j'avais envie de me venger, je voulais mourir. Puis je les ai rencontré. C'est elle ma famille, à présent. La meute.

- C'est bien mignon, triste et tout ce que tu veux, mais c'est quoi le rapport avec Balir au juste ? s'impatienta Amy, qui semble toujours énervée par rapport à tout à l'heure.

- Je n'oublie jamais les visages. J'étais absent quand ma famille est morte, mais j'ai vu les membres sortir de chez moi. Votre Balir en faisait partie, et ce n'était pas la première fois que je le voyais parmi le gouvernement. C'en est un membre à part entière.

Half werewolf (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant