Half werewolf (terminé)

Chapitre 45 : Les règles ont changé

Davis me sourit et me tend un livre. Nous sommes dans la bibliothèque, et il n'y a encore personne.

- Mme Moxous me l'a rendu hier, je l'ai croisé par hasard dans la rue, me dit-il en posant le livre sur le comptoir.

- Ah, super. Par contre, M. Hyro a deux semaines de retard.

- Je lui ai envoyé un courrier hier. Tu as entendu Sam hier ? On aurait dit qu'il était malade.

- C'est vrai. Je voulais passer le voir ce soir, en sortant du boulot, pour voir comment il va. 

- Fais gaffe avec le couvre-feu.

- Oui, t'inquiète. Je n'en aurai pas pour longtemps.

La porte s'ouvrit sur Garrick.

- Je retourne dans la réserve, m'annonça Davis en adressant un sourire à l'homme et en partant dans la pièce.

- C'est calme ce matin, gamine, remarqua l'homme en déposant ses livres sur le comptoir.

- Oui, c'est parce que les vacances scolaires sont finis. C'est agréable.

Il m'adressa un signe de tête et partit dans un rayon.

Je sentis brusquement une main se poser sur mon épaule et me secouer.

- Aileen... Réveille-toi...

- Hmmm...

La bibliothèque, les rayons, la sensation de paix, tout disparut, et je me retrouvai dans mon lit. Je vis deux Went, puis un seul.

- Balir veut nous parler. Amène-toi.

- La prochaine fois, contente toi de frapper à la porte, marmonnai-je, pas tout à fait réveillée.

- Je l'ai fait, mais tu étais tellement dans ton rêve que tu n'as dû rien entendre. Dépêche-toi, il veut tout le monde en bas dans cinq minutes, dans la salle à côté de la cuisine.

Il descendit. Je jetai un coup d'œil à mon réveil. Neuf heures. Il fallait dire que je m'étais endormie tard hier soir, j'étais encore restée plusieurs minutes à attendre le sommeil. Je me traînai dans la salle de bain et tentai de me rendre un peu plus convenable, tout en repensant à mon rêve. Cette sensation de paix, ça faisait bien longtemps que je ne l'avais pas ressenti. Et pourquoi penser à Davis, alors que je n'avais plus de nouvelles depuis des semaines ?

Je descendis et partis prendre un chocolat chaud avec un croissant, et ignorai le regard de reproche de Balir quand je m'installai tranquillement dans la salle. Amy débarqua quelques secondes plus tard. Bien sûr, j'étais la seule à avoir apporté mon petit-déjeuner.

- ... C'est bon, tout le monde est là, annonça Balir.

- ... Très bien, répondit la voix de Carolyn, et je vis le téléphone de Balir posé sur la table, en face de mon plateau. 

Indifférente au regard glacial de Balir, je trempai mon croissant dans mon chocolat et mangeai. Amy me lança un regard amusé, Went était concentré sur le téléphone et Mike semblait dans ses pensées.

- J'ai cru comprendre que vous avez laissé Towell s'enfuir ?

- Comment le savez vous ? répliqua Went.

- J'ai mes sources. 

J'échangeai un regard avec Amy. Pensait-elle la même chose que moi ?

- Je ne vous ai pas engagé pour rien. Retrouvez Towell et capturez-le nous vivant. 

- Je croyais qu'on devait le tuer ?

- Les règles ont changé.

- Pourquoi au juste ? je répliquai, sentant la colère m'envahir.

- C'est moi qui pose les questions.

- Vous posez aussi les questions quand vous avez tortu...

- On fait de notre mieux, coupa Went. Towell est futé, il sait que nous le poursuivons.

- On se demande bien pourquoi, marmonna Mike en me jetant un regard.

Mais son regard hostile était un masque, et je le compris. Il continuait de me parler ainsi pour ne pas éveiller les soupçons de Balir. Je rentrai dans son jeu.

- Tu sous-entends que j'ai des contacts avec Sam ?

- Tu continues de l'appeler par son prénom. Ca veut tout dire.

- Recommencez pas, prévint Amy.

- Retrouvez Towell. Ramenez-le vivant, reprit-elle Carolyn. Ou vous ne reverrez pas votre famille.

- Vous parlez beaucoup mais vous ne faîtes rien !

Mais elle avait déjà raccroché.

Je fulminai. J'en avais assez de cette histoire.

- J'y vais, marmonnai-je entre mes dents, en rapportant mon plateau encore rempli.

Et je quittai la pièce, sourde aux appels de la meute.