Half werewolf (terminé)

Chapitre 32 : Torture

Tout était noir. Je ne voyais rien. Je tentai d'avancer, mais j'avais l'impression de flotter. 

- Il y a quelqu'un ?

Ma voix résonna. 

- Tu es là.

Je me retournai et vis Mme Towell.

- Où sommes-nous ?

Elle me regarda, avec un sourire triste.

- Mme To... Lyn. Que se passe t-il ?

- Tu as oublié ? Tu t'es évanouie...

Les souvenirs me revinrent en mémoire. La pleine lune ! Le loup-garou qui m'a vu. Suis-je... ?

- Non, tu n'es pas morte. En revanche, on ne peut pas dire la même chose de moi. 

Elle soupira en regardant son corps.

- Lyn ? Que voulez-vous dire ?

- Ils savent. Ils savent qu'il y a des résistants. Le Gouvernement est convaincu que Sam en fait partie. Ils ne savent pas que ce ne sont que des loups-garous. Ils savent.

Je sentis mon coeur s'arrêter de battre.

- Que s'est-il passé ? chuchotai-je.

Des larmes coulèrent le long des joues de la mère de mon meilleur ami.

- Des résistants ont tenté d'entrer au bureau du Gouvernement. Alors ils ont su. Ils sont venus chez moi et m'ont... Ils m'ont obligé à dire tout ce que je savais. J'ai essayé de résister...

- Que savent-ils ?

- Ils savent que tu le protèges. Je ne leur ai pas dit cela, mais ils l'ont deviné. Je suis désolée... Ils m'ont torturé.

L'horreur s'empara de moi. Ils ont osé torturer une citoyenne. Ils ont osé torturé Lyn. Si Sam le savait, il tuerait lui-même les responsables, même si il devait mourir.

- Sam ne sait rien. En réalité, j'ignorai qu'il était en route pour l'Angleterre. Ils ne viendront pas eux-même jusqu'ici, mais ils sont capables d'envoyer d'autres personnes pour faire le boulot. Alors, sois prudente. Prends soin de toi.

- Lyn...

- Tu fais déjà tout ton possible pour protéger Sam, il n'en fait qu'à sa tête. Il a toujours été têtu. Alors, ne t'en veux pas.

- Vous êtes quelqu'un de bien. Et je vous promets que je prendrai soin de votre fils. Vous serez vengé.

Elle me prit les mains, et je fus surprise de voir qu'elles étaient réelles.

Une larme coula de ma joue. Elle me manquera beaucoup. Et le fait qu'ils l'aient torturé sans état d'âme. Ce ne sont pas nous, les monstres. Les vampires non plus. Nous sommes juste devenu comme eux, nous nous sommes adaptés à eux. C'est eux les monstres. Jamais nous n'aurions torturé un vampire pour obtenir des informations.

Tout disparut.

Quand j'ouvrai les yeux, un mal de tête m'envahit et je poussai un gémissement. Ma jambe me fit souffrir. Je me forçai à rouvrir les paupières et à regarder où j'étais.

J'étais dans une chambre. Celle-ci était très peu meublée. 

Un bureau était juste à côté du lit dans lequel j'étais allongée. Dessus, un homme dormait. 

C'était l'homme du centre-ville, ou mon possible père. Je le dévisageai. Sa chemise était froissée, des cernes soulignaient ses yeux mais je reconnus ses cheveux dans les miens. Il avaient les mêmes cheveux noirs. Bien sûr, ça ne voulait rien dire.

Je continuai de le fixer quand il ouvrit les yeux. Des yeux bleus, comme les miens. 

- Tu es réveillé, constata t-il.

Il avait un léger accent britannique. 

Mais presque aussitôt, il fronça les sourcils.

- Pourquoi est-ce que tu étais dans cette forêt ? Tu est inconsciente ! C'était la pleine lune !

Je baissai la tête.

- Désolée. J'étais énervée, et je n'avais pas vu...

Un silence s'éternisa quand il finit par soupirer.

- J'imagine que tu as dû me prendre pour un fou l'autre jour. Je n'étais pas sûr, mais maintenant, je sais que c'est toi.

Il me fixait, attendant ma réaction, mais je restai muette.

Il hésita, lança :

- Est-ce que... Tu sais qui je suis ?

Alors, tout me retomba dessus. Celle qui se faisait passer pour ma mère qui a tenté de me tuer, la traque de mon meilleur ami, le fait qu'il n'est plus en sécurité, la peur qui me serrait le ventre chaque matin à l'idée que Sam ait été retrouvé, le fait que toute la meute est puni à cause de moi, le fait que Davis ne me parle même plus, le fait que j'avais enfin retrouvé mon père, disparu dix-sept ans plus tôt, mais qu'il était un parfait inconnu pour moi.

- Pa... Papa...

J'éclatai en sanglots.

Il se leva, s'assit à côté de moi, me serra contre lui, me caressa les cheveux.

- Chhhht, Aileen. C'est fini maintenant. Je suis là.