Chapitre 43 : Boule blanche

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La lune brillait au loin, une boule blanche qui éclairait une petite partie de ma chambre. 

N'arrivant pas à dormir, je contemplais cette boule blanche, qui avait le pouvoir de transformer les loups-garous. 

Je réfléchissais à ce que m'avait appris mon père sur le fait que nous étions de la descendance directe des premiers loups-garous. Je me souvenais de la vitesse à laquelle j'étais allée pour tenter de retrouver Sam, l'autre jour. J'avais eu l'impression de ne même plus toucher le sol.

Et d'après mon père, je pouvais faire d'autres choses encore. À moi d'essayer de trouver quoi.

Ayant soudain l'envie subite de bouger, je me relevai de mon lit, fermai la fenêtre, et allai dans la salle de bain personnelle. J'allumai la lumière et me contemplai dans le miroir. 

Mes cheveux avaient un peu poussé, j'étais plus maigre avec la course que je faisais tous les jours. La morsure dans mon cou avait été caché avec un foulard, quand je le retirai, je vis que la trace avait à peine disparu. Tout ça à cause de mes gênes d'humaine qui empêchait le sang de guérir les blessures aussi vite que les vrais loups-garous.

Avant, j'avais Davis. Avant, j'avais une vie. Avant, j'étais heureuse. Et maintenant ? Maintenant, je n'avais plus Davis, mais j'avais Sam et mon père (je ne savais pas encore si je pouvais vraiment faire confiance à la meute, surtout avec Balir). Maintenant, je passai mon temps à poursuivre et tuer les vampires qui égorgeaient des humains. Maintenant, je ne savais même plus ce qui me rendait heureuse. Davis et la bibliothèque ressemblait à un rêve, à présent. Un rêve qui marque mais qu'on finit par oublier.

J'éteignis la lumière de la salle de bain et sortis. Je recontemplai cette boule blanche, comme hypnotisée. Je sentis une boule dans ma gorge. J'avais perdu ma vie. J'avais perdu Davis et mon ancienne putain de vie. 

L'air autour de moi devint irrespirable. Je n'arrivai plus à respirer, je suffoquai, la boule dans ma gorge se serra très fort, j'avais un poids dans l'estomac, il ne voulait pas partir, oh Sam, mais pourquoi a t-il fallu que tu te fasses transformer ? 

Je tombai à terre et me forçait à avaler des goulées d'air. De longues minutes passèrent avant que ma respiration ne se calme, que la boule de ma gorge se desserra, que le poids dans l'estomac commença à disparaître.

Je finis par me relever, les jambes tremblantes, et courus pour sortir dehors.

Plus que jamais, j'avais besoin de respirer, besoin de sentir cette air dans mes poumons, besoin de sentir la brise, besoin de me sentir vivante.

Arrivée dehors, je fermai les yeux et laissai le vent me frapper de plein de fouet. Des dizaines de piqûres me brûlèrent le visage. J'étais tellement concentrée sur ma respiration et sur les piqûres que je n'entendis pas les bruits de pas. En revanche, j'entendis distinctement la voix.

- Belle lune, n'est-ce pas ?

Half werewolf (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant