When White Man Meets Black Woman

XXXVII

Adōnis,

Tout d'abord, je ne saurai par quoi commencer.
Notre rencontre s'est faite sur le coup du hasard. Je ne dirais pas destin parce que je n'y crois tout simplement plus. Avec toi, je suis passé du chaud au froid en un rien de temps, et plus d'une fois. Cette histoire bien trop tumultueuse qui est la nôtre commence à m'étouffer, je ne parviens plus à supporter tout ce qui se passe autour de moi. Je veux tirer un trait momentanément sur Oslo, pour oublier, me guérir d'une certaine manière, et pourquoi pas faire la paix avec moi-même. J'en éprouve ce besoin. J'en ai réellement besoin. Je sens ce truc qui hurle en moi, qui est plus fort que moi, me dire de m'en aller, cette voix me pousse à m'éloigner de toi, à prendre conger de mes sentiments pour toi. Pas que je n'ai plus de sentiments à ton égard, mais ils me font du mal pour le moment plus qu'autre chose. J'ai conscience que je n'ai pas toujours été parfaite, je sais que dans certains de mes choix, j'ai fais volontairement abstraction de ton avis, et regarde où nous en sommes ? Tout cela pour te dire que je ne t'en veux pas pour Elena, je m'en veux moi. D'avoir placer autant d'estime en ce job au lieu de privilégier mon mariage, mon enfant mais surtout mon foyer. Je m'en veux parce qu'en un sens tout ceci est arrivé à cause de mon ambition bien qu'elle n'ait pas été démesurée. Mais regarde nous, regarde moi. Je ne sais même plus si à cette heure il reste encore quelque chose de mon amour propre. J'ai l'impression de sombrer, je ne me sens plus moi. Je sais qui je suis sans savoir qui je suis.
Je ne crois pas que rester ici arrangera les choses bien au contraire. Ou du moins pas maintenant. Je te demande juste de ne pas me suivre. Je veux juste du temps. Je veux me ressourcer, me poser les bonnes questions, et pourquoi pas trouver les bonnes réponses. Je veux pouvoir me recentrer sur ce qu'il y a de primordial dans ma vie. Et si cela inclut ton départ alors je te sortirais de ma vie. Je sais que ce sera dur à accepter pour toi, mais ne dit-on pas que l'amour rend libre? Alors si tu m'aimes, comme tu le prétends, tu me laisseras partir.
Tu as été le meilleur et en même temps le pire dans ma vie. Parce qu'à travers toi, j'ai appris à réellement aimé, même ci ça a mal commencé et que ça m'a fait souffrir. Puis à travers toi, on m'a fait du mal, et pas une fois seulement. Mais surtout, à travers toi j'ai compris ce qu'est le véritable amour. C'est ce que toi et moi vivons, ce truc grâce auquel je voyais à travers tes yeux tout ce dont je n'avais pas connaissance, ce sentiment si fort qu'on peut se donner pour l'autre. Et c'est ce que tu as fais pour moi. Ce que je n'aurais probablement pas put faire pour toi. Je ne sais pas si c'est faire preuve de lâcheté en te laissant ou juste mon désespoir immensément grand qui me pousse à agir de la sorte. Mais je ce que je sais, c'est que je le fais pour me réparer. Car crois moi, cet amour que nous vivons tous les deux ne peux prendre fin de cette façon. Je pense qu'on a encore beaucoup de choses à vivre tous les deux, peut-être pas là tout de suite mais dans un futur proche et plein de promesses d'avenir.
C'est au nom de ce même amour que je te demande, je t'en prie de me laisser du temps pour me reconstruir et pourquoi pas refaire ma vie si j'en ressens le besoin.
Concernant notre enfant, je ne sais pas ce qu'il en adviendra, tout ce dont j'ai connaissance c'est qu'il naîtra dans moins de quatre semaines, que j'ai besoin de calme et de sérénité, ce que je ne parviens plus à trouver à tes côtés. Pour ce qui est de l'accouchement, je serais sur Oslo, mais sois-en sûr d'une chose, je ne vous séparerais jamais. Çà non, je n'en aurais pas la force et le courage de le faire.
Alors sur ces derniers mots, je te demande de me pardonner pour ce que je m'apprête à faire et de prendre soin de toi jusqu'à mon retour.

Ta fiancée qui t'aime de toute la profondeur de son âme mais qui n'en peut plus.

                     Azela.